Abstract
Tout au long de sa longue carrière, Henri Lecoq a eu une réputation contrastée dans la communauté scientifique. Son oeuvre est citée par Mendel et par Darwin; cependant certains de ses compatriotes, tels qu'Adolphe Brongniart lui ont dénié originalité et profondeur. Dans une certaine mesure, Lecoq a subi le destin de beaucoup de naturalistes provinciaux dont les efforts n'étaient pas vraiment reconnus par les maîtres de la discipline. Mais une explication plus spécifique se trouve peut-être dans l'habitude qu'avait Lecoq d'utiliser dans le même texte différents styles considérés comme incompatibles. Son travail sur l'hybridation végétale est à cet égard significatif: des bribes de vulgarisation hautes en couleurs y côtoient des conseils pratiques pour les horticulteurs, et les descriptions pittoresques s'y mêlent aux réflexions théoriques. Au terme de cette étude, Lecoq apparaît comme un homme de science qui combine un sens aigu de l'observation avec les caractéristiques d'un auteur romantique.