Abstract
En s ’ emparant de la question du clonage reproductif humain au milieu de la tourmente médiatique qui a suivi la naissance du premier mammifère cloné, le Comité consultatif national d ’ éthique (CCNE) a avancé un certain nombre d ’ arguments éthiques contre cette pratique, en tentant de montrer qu ’ elle ne pouvait que porter atteinte à la dignité de la personne. Pour cela, le CCNE a établi des correspondances entre les modalités de conception de l ’ individu et quelques attributs moraux telles l ’ autonomie, la liberté et la dignité, nourrissant ainsi la confusion entre identité génétique et identité personnelle. Instituant un dialogue serré avec le Comité, le législateur de 2004 a rédigé le texte de la loi de bioéthique en assumant ce postulat d ’ une assise biologique des attributs de la personne et en reprenant, parfois au terme près, l ’ argumentation mise en place quelques années plus tôt par le CCNE.