Abstract

L’intimité fait l’objet d’une conquête à l’adolescence. Lorsque la construction de l’espace intime se voit menacée, l’attaque de soi peut être une expression agie d’un insupportable vécu d’intrusion. Le cas d’Armel, adolescent de 14 ans hospitalisé pour tentative de suicide par ingestion médicamenteuse, illustre l’importance de la prise en compte des imagos parentales lors de la survenue d’un geste autodestructeur. Celui-ci peut indirectement s’adresser aux parents ressentis comme intrusifs, lorsque plane une menace incestuelle dans la relation. L’empiètement des territoires et une tendance à la confusion entre le narcissisme de l’adolescent et celui de ses parents entravent le processus identificatoire et la subjectivation. Dans un tel contexte, l’espace intime guetté par l’empiètement apparaît tantôt emmuré dans une forteresse hermétique, tantôt poreux.