Abstract
Dès la Bible, l’oeuvre d’art a souvent été dénoncée comme apparence trompeuse et incitation à l’adoration idolâtrique. S’affranchissant de ses fonctions essentiellement religieuses, elle est ensuite passée des églises aux musées, de l’adoration religieuse à l’admiration esthétique, d’une présence sacrée à l’expression du génie de l’artiste. Aujourd’hui, alors que certains dénoncent la quête de l’art pour l’art et que l’image règne sur les grands et les petits écrans, il demeure toujours aussi difficile d’apprécier l’image à sa juste valeur, de reconnaître sa fonction médiatrice, entre idolâtrie et iconoclasme, entre aveuglement et lucidité désabusée. Ni vraie ni fausse, l’image est les deux à la fois: elle peut libérer comme elle peut asservir