Abstract
Concept chargé d’un long passé de luttes idéologiques, l’idolâtrie n’en finit pas d’interpeller notre présent. C’est que son champ d’extension s’est considérablement élargi puisqu’elle désigne aujourd’hui tous les phénomènes où se manifestent une sacralisation indue. Afin de rendre compte de la manière dont cette notion a pu quitter le terrain strictement religieux pour gagner d’autres espaces culturels, cet article s’intéresse aux glissements sémantiques qui s’opèrent entre les XVIe et XVIIIe siècles, et qui témoignent d’un déplacement des idoles extérieures aux idoles intérieures, des « faux » dieux du paganisme aux « folles » images sécrétées par l’imagination