Abstract
La pensée de Eugen Fink s’est formée sous la double influence de Husserl et de Heidegger, mais c’est dans l’œuvre de ce dernier qu’il a trouvé les prémisses de la problématique originale qu’il a développée par la suite, celle d’une phénoménologie cosmologique post-métaphysique dont le modèle opératoire est le jeu. Or c’est chez Nietzsche, auquel il consacre en 1960 un long essai, qu’il retrouve la conjonction de ces deux phénomènes, le monde et le jeu. Il entreprend ainsi de montrer que, contrairement à ce qu’affirme Heidegger, la philosophie de Nietzsche, dans la mesure où il a été capable de penser l’être et le devenir comme jeu, ne fait plus partie de la métaphysique moderne de la subjectivité.