Abstract
À la croisée de la philosophie et de l’histoire de l’art, Bernard Teyssèdre a ouvert des champs de recherche très divers, ce qui a suscité l’enthousiasme de ses étudiants, mais aussi déconcerté ceux qui restaient attachés à leur pré carré disciplinaire. Présenter aujourd’hui son parcours intellectuel revient à faire redécouvrir certains de ses travaux oubliés en esthétique afin de montrer leur singularité et leur cohérence profondément hégélienne, bien que ses recherches aient pris des formes très différentes et abordés avec érudition des domaines très éloignés les uns des autres. Sans oublier de situer philosophiquement des aspects moins connus de ses activités, littéraires, artistiques et aussi institutionnelles avec sa contribution déterminante au développement de la discipline esthétique et à l’introduction des arts plastiques à l’université. Ce panorama n’aurait pas été complet si n’était pas signalée la place de ses recherches en paléontologie restées longtemps secrètes et a priori fort éloignées de l’esthétique. Alors que Bernard Teyssèdre avait publié en 2007 une nouvelle édition de son Roman de l’Origine revue et augmentée (et que Thierry Savatier était sur le point de publier une nouvelle édition de L’Origine du monde, Histoire d’un tableau de Gustave Courbet ), Jean Da Silva lui apprit qu’une photographie du tableau exposé au musée d’Orsay avait circulé en France pendant une vingtaine d’années avant d’être publiée en 1953 dans des revues oubliées ; ce qui bouleversait l’idée que l’on avait encore en 2009 de la connaissance de ce tableau. S’ensuivit ensuite un jeu de piste à deux, sur le blog, par courriels et au téléphone.