Abstract
Après avoir distingué deux orientations importantes du cosmopolitisme contemporain, l’une s’intéressant aux problèmes de justice distributive et une autre s’intéressant davantage aux principes démocratiques qui devraient régir un ordre politique mondial, l’auteur se concentre sur cette dernière orientation et pose à son endroit deux questions: Dans quelle mesure est-il réaliste d’envisager un ordre politique mondial qui ne soit plus fondé sur l’État-nation et sur la défense de sa souveraineté? Quelle place et quel rôle revient-il à l’État-nation dans un tel ordre? En réponse à la première question, il soutient que les modèles d’association cosmopolitique présentement suggérés par certains philosophes et politologues (Habermas, Held) peuvent être défendus de manière réaliste contre les partisans d’un ordre international westphalien. En revanche, en réponse à la seconde question, il estime que les versions aussi bien radicales que modérées du cosmopolitisme contemporain parviennent malaisément à rendre compte adéquatement du statut et du rôle de l’État-nation dans un monde post-westphalien.