Clio 4 (
1996)
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Abstract
La fille grecque passe directement de ses jouets au lit de celui auquel son père l'a donnée. Certes, pour énoncer cette vérité, il convient de traquer les maigres sources à notre disposition. Il est alors recommandé de s'adresser aux poètes qui disent de la façon la plus complète et la plus évocatrice ce que signifie ce passage direct de l'enfance à l'érotique adulte et à la maternité. Le tableau de ce « pivotement du sacré », qui est la lecture religieuse du passage, montre l'importance des divinités conductrices dans cette transition, les déesses qui aident la fille à faire ce bond dans l'inconnu : Artémis, du côté de l'enfance, Peithô (“Persuasion”) et Aphrodite, du côté d'Eros. Les hommes, la cité, s'intéressent évidemment à cet échange des filles entre les « maisons » que constitue le mariage et l'on trouve dans les textes normatifs juridiques des preuves de l'existence de mariages d'impubères en Grèce et plus généralement du très grand écart d'âge entre les époux.