Abstract
Ne lire par commodité que Le Prince nous procure une vision partielle, voire tronquée, de la philosophie politique de Machiavel. Il est donc nécessaire de la compléter par la lecture des Discours sur la première décade de Tite-Live pour en apprécier l’unité : il n’y a pas d’un côté le conseiller du prince et de l’autre le républicain. On y verra alors une conception du monde dont la modernité s’enracine paradoxalement dans des catégories anciennes comme l’astrologie et la médecine antiques, et où les « choses humaines », aussi déterminées soient-elles par les « choses du monde », se caractérisent par une certaine liberté, ce qui permet aux hommes d’avoir une histoire.