Abstract
Cet article développe une réflexion sur la traduction philosophique, en prenant comme objet d’analyse la traduction en roumain – par l’auteur – de la Philosophie politique d’Eric Weil. Cette analyse poursuit un double objectif. D’une part, elle montre de quelle façon le langage de Weil remplit la condition de l’étrangeté du discours philosophique dont parlent les traductologues. La philosophie de Weil se situe d’entrée de jeu – et de manière plus décisive que d’autres philosophies – dans un champ interlinguistique, ce qui pose des problèmes spécifiques à la traduction. D’autre part, l’analyse montre quels sont les types de difficultés que l’on rencontre lorsqu’on transpose la philosophie de Weil dans la langue roumaine. Ces difficultés sont liées à la proximité linguistique (il y a un risque de simplification), à l’état (encore) précaire du vocabulaire philosophique et à l’absence de certains mots (ce qui impose l’usage malheureux de descriptions).