Abstract
RÉSUMÉ: Émile Meyerson est, à juste titre, perçu comme un adversaire du positivisme d'Auguste Comte, mais une analyse de quelques passages de ses æuvres étayée par sa correspondance montre combien est ambivalente sa relation à Comte. Nous proposons de poursuivre les réflexions qu'ébauche Meyerson sur sa relation à Comte, pour repenser la notion d'influence, trop souvent perçue comme un flux d'idées passivement reçues et plus ou moins digérées. On montrera que l'æuvre de Comte fut pour Meyerson une sorte de matériau d'idées auquel il fait subir un traitement, tout comme un industriel transforme des matières premières pour élaborer un produit fini.ABSTRACT: Even though Émile Meyerson is rightly seen as an opponent of Comte's positivism, analyzing passages of his works with the help of his correspondence shows the ambiguity of his relation to Comte's philosophy. Drawing on Meyerson's remarks about his relation to Comte's philosophy, this article offers a new perspective on the notion of influence, which is too often perceived as passive or unassimilated reception of a stream of ideas. I argue that Meyerson treated Comte's ideas as a sort of raw matter he transformed into a finished product.