Abstract
La sociologie du risque apparaît être un domaine scientifique pertinent pour conduire l’étude des guerres et l’analyse des conditions de l’action d’urgence en situation extrême. Même si la guerre a longtemps relevé d’un épiphénomène pour la sociologie, les évolutions récentes des conflits armés renvoient précisément à la production d’effets induits tels que la définit la sociologie du risque dans le champ environnementaliste. La guerre ne peut désormais plus être analysée comme la seule relation entre des objectifs recherchés et des résultats acquis. Elle est plus que jamais un rapport entre des objectifs et une somme d’effets induits. Les conditions de « sortie » de guerre relèvent de modalités spécifiques de gestion de crise qui doivent intégrer les enjeux de gestion des incidences du conflit au plan social, humain et technologique.The sociology of risk appears as a relevant scientific field for the study of wars and the analysis of the conditions of urgent action in emergency cases. If war has long maintained but distant relationships with sociology, the recent developments of armed conflicts precisely refer to the production of consequences such as defined by the sociology of risk in the environmentalist field. From now on, war can no longer be analyzed as an only link between goals and achievements, but, more than ever, as a connection between goals and a sum of consequences. War « end » conditions are related to specific aspects of emergency management which must allow for the impact of the conflict on the social, human and technological issues at stake