Villeurbanne: Golias (
2000)
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Abstract
Ce deuxième tome des Hommes de la fraternité s'achève avec le règne de Constantin et le concile de Nicée (325). Les quelques deux cent cinquante évêques qui participent à ce concile dit " œcuménique " représentent bien mal, par leur provenance, ce qu'on appelait alors l'oïkouméné (l'ensemble des terres habitées). Mais le concile est présidé par l'empereur, et une ère nouvelle commence pour les chrétiens au sein de l'Empire. Ils sont si bien traités par le prince, ces évêques conciliaires, qu'ils " se demandent s'ils ne sont pas déjà dans le Royaume de Dieu ". Il semble loin le temps de l'épître à Diognète (vers 195) qui parlait des chrétiens en ces termes : " toute terre étrangère leur est une patrie, toute patrie une terre étrangère. " avec Constantin s'inaugure ce qu'on appellera plus tard l'alliance du trône et de l'autel. Ce deuxième tome est celui d'un tournant décisif pour la suite de l'histoire. Mais l'historien qu'est Michel Clévenot se garde bien d'illustrer une thèse, fût-elle éclairante. Il donne au contraire à voir et à entendre la diversité des situations aux quatre coins de l'Empire et au sein des classes sociales si peu homogènes : le lecteur fait connaissance avec le " directeur de conscience " de la bourgeoisie d'Alexandrie, mais il visite aussi les petits agriculteurs d'Italie, d'Afrique du Nord ou des bords du Nil. Les querelles commerciales, les tensions économiques, les controverses théologiques, les affrontements politiques et guerriers, rien de tout cela n'est négligeable pour celui qui entend " l'appel de Jésus à ne pas déserter l'Histoire ".