Abstract
Cet article examine le degré de visibilité des ṣāliḥāt dans quatre documents hagiographiques du Maghreb médiéval ainsi que la manière de les nommer; il tente une réflexion sur les formes de l'expérience religieuse et les modalités de présence de ces saintes à la vie de la cité. La walāya feminine dans cet espace-temps de l'islam médiéval est marquée du sceau de l'ambivalence, oscillant volontiers entre esseulement et compagnonnage, sédentarité et pérégrination, inqibāḍ et inbisāṭ aux préoccupations et attentes des contemporains. Il suggère de voir dans ce soufisme non dépourvu d'originalité, agrée et reconnu, matière à nouvelle approche de la sainteté féminine en Islam.