Abstract
Seule la démarche matérialiste en histoire permet de réfuter radicalement les essentialismes, tel que « l’orientalisme » en dépit de la critique infondée de Marx par Edward Said. L’attitude politique de Marx et Engels envers la religion reste d’actualité. Cependant, la tradition marxiste est déficitaire dans le domaine de la sociologie de la religion. Il faut intégrer d’autres apports, dont le concept durkheimien d’anomie, pour comprendre la résurgence du religieux contemporaine du tournant néolibéral. Tandis que le christianisme des origines se prête facilement à une lecture de gauche, la théologie islamique, et notamment sa version ultraorthodoxe propagée par le royaume saoudien, favorise une lecture intégriste combattante. Il est périlleux pour les marxistes de se placer sur le terrain de l’exégèse en islam au lieu de s’en tenir à la séparation entre politique et religion.