L’importance de l’apport du psychologue russe Lev Vygotski est largement sous-estimée. Au-delà du dualisme qui domine toujours la psychologie et la psychanalyse, Vygotski ouvre la voie, par sa conception spinoziste des affects et de la transindividualité, à une pratique inédite de la dynamique collective dépassant l’opposition freudienne de l’individu et de la société. Un nouvel art des passions en commun serait la condition d’une régénération des individus déficients aussi bien que de la psychanalyse elle-même.

Cette revue critique embrasse trois ouvrages récents permettant une nouvelle approche de la psychologie par la philosphie : celui de Pascal Séverac sur les rapports entre Lev Vygotski et Spinoza et l’édition de traductions de La Science du développement de l’enfant et des Notebooks de Vygotski.

In France, the notion of “métier” continues to represent a major reference point in current discussions on work issues, both in theory and in public discourse. The “métier” encapsulates the set of specialized technical knowledge, bodily and mental skills, accepted interpersonal conventions and modes of behaviour, which characterize what could be called in English an “occupational culture”, the specific professional knowledge, culture and ethos of an occupation. The article analyses the psychological and cultural instances that make up a “métier” from (...) the point of view of the working individual, distinguishing between a personal, an interpersonal, a transper-sonal and an impersonal dimension of the working activity. The article then argues that the relationship between work and health relies upon a work organization that allows these four instances to be constantly readjusted at the individual level and at the level of the work collective. (shrink)

L’article cherche, à partir d’exemples, à rendre la psychologie du travail discutable par des philosophes. Avec Lev Vygotski, un psychologue russe décédé en 1934, on soutient une position empruntant beaucoup à Spinoza, en particulier sur la question de l’affect. S’agissant du travail, on explore la liaison entre l’éthique, la psychologie et la politique.