This article is a study of the role and use of evidence in the evaluation of claims in the historical sciences. In order to do this, I develop a “snapshot” approach to Toulmin schemas. This framework is applied to the case of Archezoa, an initially supported then eventually rejected hypothesis in evolutionary biology. From this case study, I criticize Cleland’s “smoking gun” account of the methodology of the historical sciences. I argue that Toulmin schemas are conceptually precise tools that allow (...) for the building of enriched reconstructions of evidential reasoning. From the application of this framework, I discuss three ways in which the construction and use of facts in the historical sciences are theory-laden. Despite its inherent limits, TS are heuristically useful tools to identify epistemic moves that could be further investigated. It also sheds light on the positive roles of speculation in the historical sciences. Finally, I argue that it provides a context-specific and individuated understanding of hypothesis evaluation in the historical sciences. Overall, I think the application of Toulmin schemas to cases of evidential reasoning in the historical sciences is a promising descriptive and heuristic tool for philosophers of science. (shrink)

Philosophers have usually highlighted how the weakness and paucity of historical evidence underdetermine the choice between rival historical explanations. Focusing underdetermination on the link between theory and evidence comes, I argue, with three assumptions: competing hypotheses are easy to generate, investigators agree on the constitution and interpretation of the evidence and a plurality of hypotheses is a useful evil to reach consensus. The last assumption implies that the sustained coexistence of incompatible hypotheses is considered as a scientific failure. I argue (...) that this negative vision of sustained disagreement has monistic undertones. By drawing from a case study in evolutionary biology, this paper defends a form of scientific pluralism. Firstly, I show that underdetermination is not only found at the inferential level but also at the level of the constitution and interpretation of the evidence, on the choice of investigative scaffolds and when interpreting background theories. Because of that, competing hypotheses exhibit a degree of methodological incommensurability. While catastrophic from a monistic standpoint, I defend that scientific pluralism gives a different, and I think richer, account of such situations. On the plus side, competing approaches benefit from their sustained coexistence and interaction. I argue that this generates direct and indirect epistemic goods independently of whether the controversy is solved. Scientific pluralism also shifts our attention from achieving consensus to managing disagreement. The challenge becomes to maintain the conditions for fruitful interactions in a community with incommensurable approaches and heterogeneous expertise. (shrink)

Cet article propose une étude conceptuelle d’une pratique scientifique. L’analyse phylogénétique, méthode phare en biologie de l’évolution, permet d’inférer les relations évolutives entre différentes espèces ou organismes. De nos jours, elle fait souvent intervenir l’usage de données moléculaires, dont les résultats sont appelés des phylogénies moléculaires. Comment caractériser cette pratique? Nous commençons par une présentation de la méthode, en la découpant en quatre étapes : l’identification puis l’alignement de séquences homologues ; la construction puis l’interprétation d’un arbre phylogénétique. Nous montrons (...) que l’analyse phylogénétique n’est pas une expérimentation, et donc n’appartient pas au « style de laboratoire », tel que défini par Hacking. Elle ne correspond pas non plus à une méthode typique des sciences historiques, telle que décrite par Cleland. Bien que la correspondance de l’analyse phylogénétique avec ces catégorisations ne soit que partielle, nous défendons l’utilité de chacune de ces confrontations pour souligner des aspects distincts de cette pratique. Nous remettons aussi en cause l’idée d’une séparation méthodologique nette entre sciences expérimentales et sciences historiques. (shrink)

Cet article propose une étude conceptuelle d’une pratique scientifique. L’analyse phylogénétique, méthode phare en biologie de l’évolution, permet d’inférer les relations évolutives entre différentes espèces ou organismes. De nos jours, elle fait souvent intervenir l’usage de données moléculaires, dont les résultats sont appelés des phylogénies moléculaires. Comment caractériser cette pratique? Nous commençons par une présentation de la méthode, en la découpant en quatre étapes : (1) l’identification puis (2) l’alignement de séquences homologues (descendants d’un ancêtre commun) ; (3) la construction (...) puis (4) l’interprétation d’un arbre phylogénétique. Nous montrons que l’analyse phylogénétique n’est pas une expérimentation, et donc n’appartient pas au « style de laboratoire », tel que défini par Hacking. Elle ne correspond pas non plus à une méthode typique des sciences historiques, telle que décrite par Cleland. Bien que la correspondance de l’analyse phylogénétique avec ces catégorisations ne soit que partielle, nous défendons l’utilité de chacune de ces confrontations pour souligner des aspects distincts de cette pratique. Nous remettons aussi en cause l’idée d’une séparation méthodologique nette entre sciences expérimentales et sciences historiques. (shrink)

Cet article propose une étude conceptuelle d’une pratique scientifique. L’analyse phylogénétique, méthode phare en biologie de l’évolution, permet d’inférer les relations évolutives entre différentes espèces ou organismes. De nos jours, elle fait souvent intervenir l’usage de données moléculaires, dont les résultats sont appelés des phylogénies moléculaires. Comment caractériser cette pratique? Nous commençons par une présentation de la méthode, en la découpant en quatre étapes : l’identification puis l’alignement de séquences homologues ; la construction puis l’interprétation d’un arbre phylogénétique. Nous montrons (...) que l’analyse phylogénétique n’est pas une expérimentation, et donc n’appartient pas au « style de laboratoire », tel que défini par Hacking. Elle ne correspond pas non plus à une méthode typique des sciences historiques, telle que décrite par Cleland. Bien que la correspondance de l’analyse phylogénétique avec ces caté... (shrink)