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Volume 21, Issue 1, July 2018, Page 93-95.

While lawyers' independence initially developed as a way of protecting lawyers and their clients from the power of the state, it is now also associated with the protection of the public interest from lawyers who are too close to their clients. In this context independence is seen as a way of ensuring that lawyers act ethically, that is, with regard to their overriding duty to the court and the administration of justice rather than according to sectional, personal or economic interests. (...) It has been noted in various contexts that lawyers who work closely with powerful clients may be less able to withstand client pressure and uphold their obligations to the administration of justice. In-house lawyers are seen as particularly vulnerable due to their position within the client's organisational structure. On the other hand some have argued that the position of in-house lawyers gives them greater potential to exercise independent judgment and influence the ethical behaviour of their organisation. This paper argues that the concept of independence is multi-faceted with the essential aspect being the capacity for independent judgment or independence of mind. This is supported by status, power and structural protections. The paper goes on to critically consider the courts' interpretations of independence of in-house counsel in the context of claims of client legal privilege (also known as legal professional privilege). The paper argues that the judicial tests reveal a number of different approaches with limited connection to core concepts of independence. (shrink)

This handbook presents a comprehensive introduction to the core areas of philosophy of education combined with an up-to-date selection of the central themes. It includes 95 newly commissioned articles that focus on and advance key arguments; each essay incorporates essential background material serving to clarify the history and logic of the relevant topic, examining the status quo of the discipline with respect to the topic, and discussing the possible futures of the field. The book provides a state-of-the-art overview of philosophy (...) of education, covering a range of topics: Voices from the present and the past deals with 36 major figures that philosophers of education rely on; Schools of thought addresses 14 stances including Eastern, Indigenous, and African philosophies of education as well as religiously inspired philosophies of education such as Jewish and Islamic; Revisiting enduring educational debates scrutinizes 25 issues heavily debated in the past and the present, for example care and justice, democracy, and the curriculum; New areas and developments addresses 17 emerging issues that have garnered considerable attention like neuroscience, videogames, and radicalization. The collection is relevant for lecturers teaching undergraduate and graduate courses in philosophy of education as well as for colleagues in teacher training. Moreover, it helps junior researchers in philosophy of education to situate the problems they are addressing within the wider field of philosophy of education and offers a valuable update for experienced scholars dealing with issues in the sub-discipline. Combined with different conceptions of the purpose of philosophy, it discusses various aspects, using diverse perspectives to do so. Contributing Editors: Section 1: Voices from the Present and the Past: Nuraan Davids Section 2: Schools of Thought: Christiane Thompson and Joris Vlieghe Section 3: Revisiting Enduring Debates: Ann Chinnery, Naomi Hodgson, and Viktor Johansson Section 4: New Areas and Developments: Kai Horsthemke, Dirk Willem Postma, and Claudia Ruitenberg. (shrink)

La tension entre le non-dualisme et le dualisme domine toute l’histoire du Vedanta. En face de l’advaita de Śaṅkara, le système de Madhva, auquel cette étude est consacrée, représente l’extrême dualisme, dvaita. Cependant Madhva, après avoir posé la réalité irréductible de la différence entre Dieu et le monde, a comme compensé cette scission de l’être par l’affirmation que tout être autre que l’Être absolu est dépendant de celui-ci, seul Dieu ne dépendant que de lui-même. L’originalité du système de Madhva est (...) d’inventer une relation nouvelle entre l’Être et les êtres. Seul l’Être est capable de faire exister des êtres différents de lui et totalement dépendants de lui ; Dieu permet à toute réalité d’être, et d’être ce qu’elle est. (shrink)

" L'expérience esthétique, n'est autonome, écrit Adorno, que lorsqu'elle se débarrasse du goût culinaire, la voie qui y conduit passe par le désintéressement.... ", à ce lointain écho de la rupture transcendantale au sein de l'Esthétique du goût, à ce déni pur et simple de la sensibilité et du plaisir " sensuel et grossier ", comme principes du goût, on préfèrera, ici, une présentation non morale, ou non kantienne, de la notion de goût ; une réflexion qui, de Voltaire et (...) Montesquieu à Brillat-Savarin, prend en compte le goût " lui-même " et non seulement sa métaphore ; on cherchera le raffinement et la délicatesse du goût non seulement dans les sphères supérieures de l'existence, mais aussi dans les relations primordiales de la vie, celle de la consommation, de la préparation et de la production, ainsi que le voulait Charles Fourier, (beau) frère de Brillat-Savarin. Dans les deux essais, ici étudiés, s'impose, en effet, la dimension organique et sensuelle mais néanmoins esthétique du goût, dans les choses de la nature et de l'art. L'Essai sur le goût de Montesquieu et La Physiologie du goût de Brillat-Savarin, témoignent, dans des domaines distincts mais étroitement liés, de l'Esthétique comme " science de la sensibilité ". Par leur rapprochement, on entend montrer que le goût n'est pas une " chose mentale " mais l'affaire de tous les sens, que l'âme qui goûte est l'âme qui sent. On cherchera à dépasser le divorce, qui semble s'être installé, entre le jugement esthétique et le plaisir esthétique, on tentera par là, de restaurer la continuité entre les deux pôles de la sensibilité gustative et de redonner, par une réévaluation du goût culinaire, une assise réelle, vitale et réconfortante à la notion de goût, comme sentiment délicat. (shrink)

(1997). Philosophie au masculin? Georg Simmel et les images de la virilité à l'aube de l'ère nazie. The European Legacy: Vol. 2, No. 6, pp. 1011-1030.

Bion de Borysthène, qui a fréquenté l’école académicienne (Xénocrate), cynique (Cratès) et cyrénaïque (Théodore), ne faisait pas partie des listes traditionnelles d’athées en circulation dans l’Antiquité, mais on lui attribue pourtant la formule athée d’après laquelle « il n’y a pas de dieux » (Diogène Laërce, IV, 55). L’examen des témoignages montre qu’il pouvait être qualifié d’athée à deux niveaux. Tout d’abord, aussi bien au niveau théorique que pratique, il adoptait une attitude très critique à l’égard des pratiques religieuses et (...) des récits mythiques traditionnels dont il mettait en valeur les contradictions et plus largement contestait la partition du réel entre sacré et profane (Sénèque, Des bienfaits, VII 7, 1-2). Par ailleurs, Bion s’est également opposé à la théologie philosophique épicurienne et, en particulier, à son anthropomorphisme. Il s’appuyait, entre autres, sur une thèse (« chaque genre de vivants a une forme particulière dans son genre particulier », Démétrius Lacon, De la forme du dieu, XIX, 13), compatible avec l’épicurisme. Pour cette raison, Démétrius Lacon entreprit d’y répondre en montrant que cette prémisse, pouvant aussi servir à contester les théologies astrales (platoniciennes ou stoïciennes), ne vaut que pour les êtres accessibles par la sensation, ce qui n’est pas le cas des dieux. Cette polémique, dont l’enjeu est la limite de l’application du principe d’isonomie, a laissé des traces jusque dans le De signis de Philodème. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Bataille in Theory: Afterimages (Lascaux)Suzanne Guerlac (bio)If there is a single term poststructuralism could not live without—at least within the intellectual circles associated with the review Tel quel—it is “transgression,” inherited from Bataille. “God-meaning,” Philippe Sollers writes in an early essay, “... is a figure of linguistic interdiction whereas writing—which is metaphoricity itself (Derrida)—transgresses... the hierarchic order of discourse and of the world associated with it” [“La science (...) de Lautréamont” 808, my emphasis]. In their Dictionnaire des sciences du langage Ducrot and Todorov declare grandly that text “has always functioned as a transgressive field with respect to the system according to which we organize our perception, our grammar, our metaphysics and even our science” [443–44, my emphasis]. They describe the advent of poststructuralism as a “Copernican revolution,” and it became customary to characterize the before and after of this break by referring to Bataille’s distinction between “restrained” and “general” economies.An influential essay by Foucault, “Préface à la transgression” (1963), might be considered the opening move in what would become Tel quel’s appropriation of Bataille. Foucault’s essay examines Bataille’s L’érotisme (1955), a study that theorized transgression in a complex elaboration which articulated philosophical discourse (Hegel/Kojève) with a “sociological” discourse of the sacred (Caillois). Foucault’s reading of the text removes the transgression of eroticism from both these discursive horizons and moves it toward late Heidegger (an ontology of the limit) and Nietzsche. If one of Bataille’s most radical gestures was to insert the ethnographic distinction sacred/profane into philosophical discussion, Foucault’s analysis reinscribes transgression within the intertextual field of philosophy, radicalized, of course, through the inclusion of the “marginal” figure, Nietzsche, and the philosopher who announced the end of philosophy, Heidegger. Foucault’s rewriting of Bataille may read philosophy against itself, may even propose the transgression of philosophy; nevertheless, it is structured by the vicissitudes of philosophical discourse. Bataille on the other hand had confronted philosophy with something radically other—tout autre.In “Préface à la transgression,” Foucault defined transgression as “a gesture concerning the limit.” He presented it as a flash of lightning, an image that not only figures transgression but also emblematizes the move into what will become the philosophical register of poststructuralism. It traces a line, a line that figures the Heideggerian ontology of limitation, the coming into being (or appearance) of beings on the horizon of Being; it suggests the limit of the ontological difference between Being and beings.Anticipating Derrida through Heidegger, Foucault analyzed transgression as an event of difference, alluding to Blanchot’s “principe de contestation” and to a Nietzschean notion of affirmation. “Might not the instantaneous play of the limit and transgression be today the essential test of a thinking of ‘origin’ which Nietzsche bequeathed to us... a thinking that would be absolutely, and in the same movement, a Critique and an Ontology, a thinking that would think finitude and being?” [Foucault 759]. Transgression becomes identified with a “philosophy of eroticism” (which plays on Sade’s “philosophie dans le boudoir”), a gesture that transvalues philosophy from the realm of cognitive or rational activity to “an experience of finitude and of being, of the limit and of transgression.” The [End Page 6] “philosophy” of eroticism is thus a “test/ordeal [épreuve} of the limit,” one that “no dialectical movement, no analysis of fundamental laws [constitutions] and of their transcendental foundation [leur sol]” can help us think. Foucault then asks a rhetorical question that could be said to structure much of the discourse of theory in the next decade: “Would it be an exaggeration, to say,” he asks, “... that it would be necessary to find a language for the transgressive that would be what dialectic has been for contradiction?” [759].In this way Foucault established transgression as an alternative to the machine of dialectical contradiction. Attuned to the recent discoveries of structuralism, which had begun to reverse the conventional understanding of relations between the subject and language (the subject is no longer considered master of his or her language but structured by it), Foucault announced that “the gesture of transgression replaces the movement of contradiction by plunging the... (shrink)

Œnomaus of Gadara, in his work Detection of Deceivers, of which long fragments are preserved by Eusebius of Caesarea, contests Apollo’s oracles in name of the human action contingency. His targets are not only the Democritean and Stoic determinism, but also the Middle Platonic view of conditional fate. In a fictional address to Apollo, he demonstrates the contingency of the action, in an original way, which he extends to the field of the animal action. The examination of his argument shows (...) that the Stoic conceptions of what depends on us and of consciousness are cannibalized against determinism. (shrink)

Arrêtée comme prostituée en mars 1794, Marie Anne Renaud rétorque au commissaire de police qu’elle « aimait mieux faire ce métier que de voler » (p. 65). Quelques mois plus tard, Sophie Conard se justifie en expliquant qu’elle a simplement fait « comme toutes les femmes » (p. 68). Ces termes donnent une idée des questions posées par cet ouvrage bienvenu. Clyde Plumauzille ne se contente pas de se pencher sur les expériences vécues par les prostituées durant la Révolution française (...) ; elle mont... (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Diacritics 30.3 (2000) 73-89 [Access article in PDF] Phantom Rights Conversations Across the Abyss (Hugo, Blanchot) Suzanne Guerlac —"The writer must save the world and be the abyss, justify existence and give speech to what does not exist...."1—Who is speaking?—Maurice Blanchot.—But this was already revealed to me by the Tables. How are what you call the "two sides [deux versants]" of literature to be distinguished from the "double (...) ray [double rayon]" or the "double face" of the work of art, revealed to me by the voice of Death through the table—through the Winds of the Tomb—and which I recognized as the double furrow of the real and the ideal I had always inscribed through my writing?—What is in question at this point is not merely approaches to literature, or the mechanisms of what you call "genius," but literature itself, and with it, the very operations of the human mind. I asked the question "how is literature possible?" in response to Paulhan in 1942.2 A few years later the question returned differently: is literature possible... after Auschwitz?I have responded to the discourse of the death of art with a notion of writing as an art of death. Is this somehow the same as what the Winds of the Tomb revealed to you? Who knows? You have been dead for more than a century, I have been dying for what seems like ages. 1 "I wrote a book... of the cut off head... I stopped at the point where only you can continue."3 Victor Hugo is speaking, alluding to Le dernier jour d'un condamné, a novel written in a first-person voice which cuts off just before the guillotine drops. His remark acknowledges the commonplace that one cannot speak one's own death, not only because one does not live to tell it, but because one never really experiences it. Another literary figure to have given this matter a lot of thought (along with his friend Georges Bataille) is Maurice Blanchot, whose meditations on writing insist on questions of death and voice.In Hugo's remark, however, it is above all the address that arrests our attention and tempts us to engage Hugo in conversation with Blanchot. Hugo is speaking to André [End Page 73] Chénier, or rather to the spirit of Chénier, which ostensibly communicates to participants in séances conducted in Jersey in 1853-54 under the guidance of the celebrated psychic Mme. de Girardin. He addresses the voice of a dead poet, an absent voice that can only speak through a peculiar form of writing that spells out letters one by one through the tappings of a table. It is a voice that writes since it can no longer speak, having lost its head to the guillotine during the French Revolution. During the séances, Hugo asks Chénier to recount the experience of his death. Is it because Chénier is in the unusual position of speaking from beyond the grave that Hugo expects him to do the impossible, to go beyond the silenced voice of the condemned man, that is, beyond the reach of fiction? How are we to read this writing of the Tables, and what does it have to do with "literature"?The transcript dramatizes fundamental notions concerning writing, death, and relations between the two that Blanchot will theorize a century later in his critical writings. Here, Hugo demands Chénier's impossible account of his own death specifically in response to a demand of writing. What is at stake is not only the continuation of the narrative necessarily aborted in Hugo's novel —"I stopped at the point where only you can continue"—but also the continuation of the poetry of Chénier, interrupted by the poet's untimely death. Responding to Chénier's expressed concern, Hugo and his companions offer to assist Chénier in the completion of his poems. "André," Hugo begins:You desire, and we also desire, to see your oeuvre completed. We will gather piously, and with the respect due your... (shrink)

Pierre-Alain Tilliette is a Breton writer, who lives with his family in Paris, where he is Conservateur des fonds étrangers at the Bibliothèque de l'Hôtel de Ville. The tragi-comic inventiveness of his fiction, with its Gaelic humor and extraordinary linguistic virtuosity, has made a small stir in France, but is still virtually unknown in the English-speaking world. His first novel, Gapos: vies chimériques, published by LePassage in 2011, described in Le Monde as "une des excellentes surprises de ce début de (...) l'année", placed him squarely in the lineage of Rabelais to Joyce. In 2015, Tilliette's second Bildungsroman-gone-awry, Un sentiment humain... (shrink)

Cet article propose un regard historique sur la notion d’exercice en art, à travers le cas du métier de comédien dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Alors qu’une véritable théâtromanie s’empare de la société française, les acteurs et les actrices doivent répondre aux exigences d’un public friand de nouveautés à l’affiche. L’article met en lumière des pratiques peu visibles du travail artistique, comme l’effort de mémorisation des rôles, ou les modalités d’organisation des exercices au sein de la première école (...) dramatique française (1786-1789). Nous montrons également que la reconnaissance croissante de la centralité de l’exercice, à la fois corporel et intellectuel, dans le métier de comédien contribue à définir la spécificité de l’art dramatique dans le second XVIIIe siècle. (shrink)

Cette édition commentée nous transmet un texte de la pratique, qui vient compléter les travaux récents sur les lois somptuaires en Italie, notamment ceux sur l'Émilie-Romagne, qui s'appuient plutôt sur des sources normatives. Elle offre plus que tout autre un incroyable catalogue de la créativité du secteur de la mode dans la Florence du xive siècle. Juste après le départ du Duc de Brienne (juillet 1343), le nouveau gouvernement édicta une provision, la « Prammatica delle vesti delle donne fi...

RÉSUMÉ Le texte tente de voir dans l'espace que l'esthétique allemande récente réserve à la notion de rationalité esthétique, une percée en vue d'élargir ou de « régler » d'une façon ou d'une autre, la controverse sur les critères esthétiques. L'intérêt se porte aux distinctions supplémentaires apportées par M. Seel à ce débat, ainsi qu'aux sources adorniennes et communicationnelles que son approche charrie. Enfin les avancées que la notion en question accomplit et les failles qu'elle ne peut contrer sont pesées. (...) ABSTRACT This article attempts to seek what breaks the path to enlarge or to "stop" in either way, the controversy about aesthetical critereas in the recent research on rationality in German Aesthetics. The interest holds on the supplementary distinctions brought by M. Seel in this debate, and also on what its adomian and communicative sources sustained in his approach. Finally, we also mesure the break through accomplished by this notion and what it's fails to cross. (shrink)

Le texte tente de voir dans l'espace que l'esthétique allemande récente réserve à la notion de rationalité esthétique, une percée en vue d'élargir ou de « régler » d'une façon ou d'une autre, la controverse sur les critères esthétiques. L'intérêt se porte aux distinctions supplémentaires apportées par M. Seel à ce débat, ainsi qu'aux sources adorniennes et communicationnelles que son approche charrie. Enfin les avancées que la notion en question accomplit et les failles qu'elle ne peut contrer sont pesées.This article (...) attempts to seek what breaks the path to enlarge or to "stop" in either way, the controversy about aesthetical critereas in the recent research on rationality in German Aesthetics. The interest holds on the supplementary distinctions brought by M. Seel in this debate, and also on what its adomian and communicative sources sustained in his approach. Finally, we also mesure the break through accomplished by this notion and what it's fails to cross. (shrink)

Peut-on s'entendre en matière d'esthétique? Y a-t-il une objectivité possible des jugements dans ce domaine marginal de la philosophie? La question du sens commun dans la Critique de la faculté de juger, semble, aux dires de certains, mener directement à cette problématique contemporaine. Nous ne reprendrons pas ici les multiples articles et ouvrages sur le sensus communis parus dans la dernière décennie à la suite de l'impact conceptuel du thème de la rationalité communicationnelle. Notre intention est plutôt, au-delà de la (...) “dérive” du célèbre paragraphe 40 vers une idée plus actuelle de “consensus”, de repérer les tensions entre le versant transcendantal et le versant empirique du sens commun qui surgissent significativement à l'occasion de cette dérive. Avant d'aborder le sens esthétique défini dans la troisième Critique et de le confronter aux interprétations qui nous semblent plus déterminantes comme celles de L. Ferry de J.-F. Lyotard ou de J. Habermas nous voudrions d'abord examiner l'usage général de cette notion dans l'histoire de la philosophie précritique pour vérifier ensuite la spécificitÉ qu'elle acquiert chez Kant. (shrink)

Si la référence des cyniques anciens à l’animal comme modèle est bien connue, il est plus difficile d’en comprendre le sens, car ils ne sont pas les seuls dans l’Antiquité à évoquer l’animal dans un contexte éthique. En partant de la définition aristotélicienne du paradigme, il est dans un premier temps montré que l’animal intervient parfois chez les cyniques dans le cadre d’une induction qui présuppose qu’homme et animal appartiennent à un même genre moral. Mais l’animal apparaît également, dans d’autres (...) contextes, à titre d’exemplum épidictique : il montre de façon immédiate et évidente à l’homme la vertu et le genre de vie qu’il doit imiter. Ces deux types d’exemplarité reposent sur une conception analogique des rapports entre animalité et humanité, typique de la pensée antique, mais l’originalité du cynisme, par rapport, par exemple, au platonisme, réside dans le fait que la vertu attribuée à l’animal n’est pas conçue comme intrinsèquement inférieure à celle de l’homme. Cependant, comme toute imitation, l’imitation de l’animal repose sur une interprétation préalable de ce qui en lui est à imiter. Ce cercle herméneutique explique que, parfois, l’animal dans le cynisme ait un statut de paradigme négatif. (shrink)

Les comparaisons figuratives peuvent être introduites en anglais non seulement par des comparatifs mais aussi en combinant un nom et un terme de couleur pour former un adjectif composé du type "lily-white" ou "hearse-black". Ce travail étudie ce type de comparaisons figuratives dans un corpus de fiction britannique du 19e et du 20e siècle en se focalisant sur leur structure et leur contexte d’utilisation. Plus concrètement, il s’agit de déterminer si, tant au niveau de leur distribution que de leur emploi (...) stylistique, ces termes de couleur se distinguent des comparaisons figuratives traditionnelles employant des couleurs. En outre, il est proposé une classification de ces adjectifs de couleur en fonction de leur originalité. (shrink)

The status of beauty in Plotinus' metaphysics is unclear: is it a Form in Intellect, the Intelligible Principle itself, or the One? Basing themselves on a number of well-known passages in the "Enneads," and assuming that Plotinus' Forms are similar in function and status to Plato's, many scholars hold that Plotinus theorized beauty as a determinate entity in Intellect. Such assumptions, it is here argued, lead to difficulties over self-predication, the interpretation of Plotinus's rich and varied aesthetic terminology and, most (...) of all, the puzzling dearth of references, in the whole of the "Enneads," to a Form of Beauty. A detailed reading of VI.7.32 and 33 reveals that, in these two crucial passages at least, Plotinus adopts an aesthetic approach to the One and that, far from confining Beauty to Intellect, he equates the One, the Good and the Beautiful. This reading is here supported not only by an analysis of the text but also by a consideration of the semantic differences between μορφή and ε[unrepresentable symbol]δος, the inter-relatedness, in Plotinus' philosophy, of the concepts of love and value, and the exclusion of beauty from the πρ[unrepresentable symbol]τα γένη. In turn, the exegesis of VI.7.32 and 33 raises the issue of the significance for aesthetics understood in the narrow sense of the word, of Plotinus's ontology of beauty. It is here claimed that in so far as sensible beauty, both artistic and natural, can be nothing else than an effect of the shaping action of the Forms and a reflection of their radiance, singular or global, it should not be held that Plotinus had an aesthetics in the modern sense of this term. (shrink)

Les efforts pour déterminer par des voies non kantiennes les frontières de la raison dépendent de perspectives ouvertes par les idéalistes postkantiens, comme le soutient Rolf-Peter Horstmann, dans un ouvrage d'abord publié en 1991 chez l'éditeur Anton Hain. L'avant-propos présente d'intéressantes idées sur l'«utilité pratique» de l'histoire de la philosophie et sur la question métaphilosophique de la différence entre la matière des problèmes et la manière de les poser. Une nouvelle théorie philosophique pourrait élucider d'anciens problèmes sans en réviser les (...) présupposés, ou reprendre carrément les fondements des tentatives antérieures. Des structures de rationalité auraient une genèse, culmineraient à un moment donné, puis deviendraient désuètes. Rendre justice à la signification et à la dynamique de l'idéalisme allemand exige de comprendre son évolution comme un processus visant l'établissement de normes de rationalité différentes de celles de la tradition des Temps modernes. L'ouvrage analyse ainsi les motifs d'une formulation nouvelle des fondements de ce «courant» de pensée. (shrink)