L'interrogation du phénomène esthétique est contemporaine de l'autonomisation de l'art au cours des Temps modernes et de la relativisation de sa fonction lorsqu'il n'est plus que le moyen d'exprimer la vie émotionnelle subjective. En revanche, lorsque la singularité même de l'œuvre d'art se voit mise en question au XXe siècle, ce sont les frontières séparant l'art du non-art qui deviennent évanescentes. C'est sur le fond de cet évènement que s'est déployée la réflexion de Roland Quilliot, que les contributions de ce (...) recueil se proposent de poursuivre. Celles-ci reviennent sur la notion d'image puis sur la manière dont elle se déploie du côté de la littérature comme des arts plastiques y compris du cinéma. Le second temps du recueil s'inscrit, lui, dans le cadre d'une réflexion relative à la crise de l'art moderne, en suggérant aussi que le phénomène esthétique demande à être considéré dans un cadre moral et anthropologique bien plus englobant. (shrink)

"Même si l'existentialisme est passé de mode, Sartre reste bien l'une des figures les plus fortes de la pensée française du XXe siècle et il est possible d'en proposer une relecture en phase avec la sensibilité de notre époque. Cet essai commence par rappeler les idées les plus connues du philosophe, en les discutant, puis propose une relecture de certains de ses textes majeurs, en montrant qu'ils ont parfois correspondu, dans leur agressivité subversive même, à de véritables découvertes intellectuelles. Ce (...) texte montre que le principal intérêt de l'œuvre sartrienne tient à son caractère torturé et au fait que nous sommes face à un auteur qui, de son propre aveu, a sans cesse 'pensé contre lui-même', oscillant au fond entre trois voies opposées : la recherche d'une morale libertaire, qui s'avère en pratique introuvable ; la fascination beaucoup plus profonde, pour la dimension d'échec et de folie présente dans toute son existence ; et enfin la critique du rêve d'authenticité et la revendication paradoxale, au sein même de la pratique de l'autodérision, d'une sorte de bonheur sans justification." [Source : 4e de couv.]. (shrink)