In a letter to Jacobi dated August 30, 1795, Fichte writes: »What is the purpose of the speculative standpoint, and indeed of philosophy as a whole, if it does not serve life?« But the question is also: in what sense is the meaning of life founded on the meaning of freedom? What I would like to suggest here is that the Science of Knowledge Nova methodo, probably the pinnacle of Fichte’s thought during the Jena period, should be read together with (...) the Bestimmung, which brought this period to a close. The two works tackle head-on the question of the meaning of freedom, which directly links up with the question of the meaning of human existence, with both questions being entirely immanent to the reflection of finite consciousness on its synthetic activity. (shrink)
Dans cet article, je tente de montrer que le principe d’impartialité et de généralisation qui définit le point de vue moral s’accommode mal de la distinction entre discours moral et discours éthique proposée par Habermas. Alors que celuici relie le jugement moral à un processus de décontextualisation qui affranchit le discours de ses réferences symboliques immédiates, je suggère plutôt, à la suite d’A. Wellmer, d’y voir une règle d’impartialité immanente aux situations d’action. Dans cette foulée, je propose un examen critique (...) du Principe “U” qui gît au coeur de la Diskursethik mais aussi de la théorie du consensus sur laquelle s’appuie ce principe, tout en reconnaissant par ailleurs l’importance de la philosophie de Habermas pour la théorie morale contemporaine. A la toute fin, j’aborde la question de l’enracinement du moral point of view dans la forme de vie moderne, en suggérant que sa conception de I’impartialité est peut-être elle-même liée à une certaine représentation du bien qui lui est propre. Faut-il alors maintenir la séparation étanche qu’etablir Habermas entre discours moral et discours éthique? Rien n’est moin sûr.I attempt to show that the principle of impartiality and generalization that defines the moral point of view is irreconcilable with Habermas’s distinction between moral and ethical discourse. While Habermas imposes a process of decontextualization upon moral judgment, which frees discourse from its immediate symbolic references, I suggest, following A. Wellmer, that an impartiality rule be extracted from them. Similarly, I undertake a critical analysis of the “U” principle at the heart of the Diskursethik and the underlying consensus theory, while recognizing the importance of Habermas’s philosophy for contemporary moral theory. Finally, I address the question of the entrenchment of the moral point of view in the modern life form. I suggest that his concept of impartiality is perhaps linked to a certain representation of the good peculiar to him. Should the impermeable division established by Habermas between moral and ethical discourse be maintained? Nothing is less certain. (shrink)
Dans ses travaux recents, Karl-Otto Apel s'est employe ä redefinir la structure architectonique de la Diskursethik, en distinguant en eile deux moments fondamentaux et interrelies. Un premier volet, fondationnel et deontique, vise ä retracer, ä partir des presupposes contrefactuels et inevitables de la communaute ideale de communication, le principe universaliste du jugement moral, qui comme tel fait abstraction de l'histoire et revendique une validite inconditionnelle. Dans son second volet par contre, la Diskursethik en tend jeter les bases d'une « ethique (...) de la responsabilite sensible ä l'histoire », c'est-ä-dire attentive aux facteurs historico-culturels et aux circonstances de Taction qui empechent l'etablissement d'un dialogue sans contrainte. La Diskursethik se trouve par la enrichie d'une dimension teleologique, vouee ä la realisation progressive, et ä la preservation ä long terme, des conditions de l'entente rationnelle. Seule l'integration de ces deux volets, deontique et teleologique, permet d'acceder selon Apel ä une authentique «ethique planetaire», capable d'affronter les crises du temps present—au premier chef la crise ecologique, la crise du sous-developpement et la crise du sur-armement. Notre expose interrogera cette architectonique complexe de la Diskursethik. II soutiendra, contre Apel, que les questions de fondation des normes ne se laissent pas disjoindre du probleme de leur application. II reviendra aussi sur la these apelienne liant le probleme de l'application concrete des normes ethiques ä la relation dialectique des communautes ideale et reelle de communication. Nous suggererons plutöt qu'une « ethique de la responsabilite sensible ä l'histoire » peut se soutenir elle-meme sans la fiction d'une communaute ideale de communication. (shrink)
Que reste-t-il de ce que les philosophes ont dit de Dieu? Que reste-t-il d'un "savoir" de Dieu? Comment surmonter le nihilisme? L'ambition de cet ouvrage est de restituer l'interrogation philosophique sur Dieu dans sa diversité, sa force et ses métamorphoses, hier et aujourd'hui.
Cette étude est consacrée à l’interprétation – aujourd’hui un peu oubliée – que Gerhard Krüger a proposée de la critique kantienne, en partie en réplique à Heidegger, dans le but de relever les motifs essentiellement théologiques et moraux de l’entreprise philosophique kantienne.This paper deals with Gerhard Krüger’s interpretation – somewhat forgotten nowadays – of Kant’s Critical philosophy. Against Heidegger, Krüger finds the true sense of Kant’s Critique in its moral and theological motives. According to this view, Kant’s most urgent task (...) is to save and renew metaphysics against the threat of atheism, which Krüger associates to modern Aufklärung. (shrink)
As its title indicates, this book aims at offering an exhaustive interpretation of Sein und Zeit, by providing an almost section to section analysis of the 1927 opus magnum. The author’s purpose, however, is neither to propose a mere summary of Heidegger’s main ideas, nor to submit a strictly immanent reading of Sein und Zeit, but rather to unearth the most fundamental phenomenological intuitions of the text, sometimes hidden by the common interpretation of Heideggerian jargon. Greisch’s investigation is twofold. On (...) the one hand, it wants to take into account the Wirkungsgeschichte of Sein und Zeit, and its reception by philosophers like Lévinas, Ricoeur, and Marion, to confront it with some of the questions and objections that have been raised by contemporary philosophy, mostly in the wake of French phenomenology. On the other hand, and more importantly, it seeks to underline the hermeneutical structure of Sein und Zeit, which has found but a weak echo in most commentaries. (shrink)
Luc Langlois | : Dans L’initiation à la vie bienheureuse, qui est son écrit majeur sur la philosophie de la religion, Fichte, dans le sillage de la Doctrine de la science 1804/II, insiste sur la corrélation de l’Absolu et de sa manifestation, de l’Absolu et de sa révélation dans le savoir. L’inspiration johannique de son propos s’accorde non seulement avec la prémisse de la philosophie transcendantale de la corrélation de l’être et du savoir, mais la radicalise dans une philosophie de (...) l’Absolu qui fait du savoir véritable, de la Doctrine de la science elle-même, la condition d’une authentique vie en Dieu. | : In the Introduction to a Blessed Life, which is his major writing on the philosophy of religion, Fichte, in the wake of the Doctrine of Science 1804/II, insists on the correlation of the Absolute and its manifestation, of the Absolute and its revelation in knowledge. The inspiration drawn from John is not only in acccord with the premiss of the transcendandal philosophy of the correlation between being and knowledge, but it radicalizes it in a philosophy of the Absolute which makes true knowledge, indeed the Doctrine of Science itself, the condition of an authentic life in God. (shrink)
On n'a pas toujours assez insisté sur cet aspect, mais la préoccupation de l'herméneutique de Gadamer d'affranchir l'expérience humaine de la vérité de sa dépendance unilatérale envers la méthode et ses promesses de contrôle, plonge ses racines, bien avant la rédaction de Vérité et méthode, dans les premières années d'apprentissage du philosophe. C'est la puissance de révélation et d'évocation non maîtrisable de la poésie qui aura d'abord éveillé le jeune Gadamer à un univers de connaissance qui ne se résume ni (...) à un savoir d'objet ni aux prétentions modernes d'une pensée qui veut s'assurer de ses procédés et de ses propres pensées, mais qui n'en recèle pas moins un authentique pouvoir véritatif. La fréquentation de l'œuvre de Stefan George et l'influence qu'exerça très tôt sur lui le cercle de ses adeptes ont à cet égard valeur de commencement, donc une signification insigne, s'il est vrai, comme le suggère Aristote après Hésiode, que «le commencement est plus que la moitié du tout»... Plutôt que les abstractions et les constructions de la philosophie, c'est-à-dire, à l'époque, de l'épistémologie néo-kantienne, c'est donc l'horizon littéraire des Dostoïevski, Kierkegaard et Tagore, sans compter la lecture des classiques grecs, Homère et Pindare en tête, qui nourrit les pensées du jeune étudiant de MarbourgMais c'est évidemment la rencontre avec Heidegger, à l'été 1923, qui devait donner à Gadamer son véritable élan philosophique. Le projet d'une herméneutique de la facticité que poursuivait Heidegger, dans ses premières leçons de Fribourg, lui apprit surtout qu'il n'est de véritable savoir que celui qui procède de la concrétude du Dasein et du souci de son existence. Comme un lointain écho à l'éthique d'Aristote, la philosophie redécouvrait enfin à travers Heidegger son intimité avec la mobilité de la vie, la distanciation et le contrôle épistémologiques faisant place à un savoir de situation qui ressortit moins à l'ego pur qu'à l'assise temporelle et à la modalité compréhensive de l' être-au-monde. (shrink)
Depuis la parution de la Théorie de l'agir communicationnel, la question du droit et de la rationalité juridique a occupé une place de plus en plus importante dans l'itinéraire philosophique et sociologique de Jürgen Habermas. Déjà repérable dans l'œuvre maîtresse de 1981, cette réflexion s'est poursuivie avec le cours Law and Morality professé à l'Université Harvard en 1986, pour trouver son point d'orgue en 1992 avec la publication de Faktizität und Geltung, ouvrage tout entier consacré à la théorie juridique et (...) politique et qui forme désormais la pièce maîtresse de la pensée de Habermas sur ce thème. On peut invoquer deux motifs pour expliquer cet intérêt marqué et relativement récent pour la philosophic du droit. (shrink)