The existence of a partnership between knowledge and armies - and, connected with it, between knowledge and wars, conquests, and the entire apparatus of empires - has been affirmed since the time of Xenophon. The troops clear a path that the scholars follow, and an increase of knowledge is a side effect of the incursion. The great linguistic discoveries of the eighteenth century - that is, the Zend and Sanskrit languages - would have been impossible without the expansion of the (...) French and British empires into Asia; and Bonaparte, in his foray into Egypt, was accompanied by a large contingent of scholars. After the uniformed troops march in, official scholarly missions follow. For example, in 1849, Italian archives were opened to French scholars as a result of the French occupation of Rome. Renan's access to Italian libraries, monasteries, and manuscript collections was a result of the presence of French troops in Italy. This was a period of preliminary analyses, of the publication of catalogues, and of amazement at the wealth of available documents. In brief, it was a period of successful compilation, of rapid and exhilarating erudition. It was a time when everything rang true. In 1860, it was once more Renan who set off, on the margins of the French intervention in Syria and Lebanon, in search of epigraphical materials. In fact, all of nineteenth-century French, German, and English archaeology follows in the wake of the colonial expansion of the various empires. (shrink)

I borrow this title from an English mystical text written at the end of the fourteenth century, The Veil of Unknowledge, which has long been part of my life. The explicit aim of the book is to tear away this veil of unknowledge, or to give us the means to do it ourselves. The image of the veil invites a reciprocal gesture of raising, tearing, piercing. The desire that motivates this act goes beyond the veil, toward Isis and the truth, (...) the naked figure we're endeavoring to know. Once we have cleared away the obstacles and gained a clear view of her, we—and she—are transformed. (shrink)

Cette étude consacrée à la dimension heuristique des métaphores cherche à comprendre le rôle qu’elles jouent dans l’activité générale de la pensée. Le rôle des métaphores est particulièrement visible à l’état naissant de la pensée connaissante, au point où son exploration trouve dans l’étoffe du langage les moyens de conceptualiser le nouveau. L’exemple de Savigny, de Bacon et de Kant montre comment l’intuition métaphorique et la reprise culturelle des schèmes métaphoriques ont une fonction intellectuelle féconde.

Choisir un livre, c'est en exclure beaucoup d'autres, contribuer à circonscrire le cercle lumineux de l'attention, participer à une aventure dont l'enjeu est la survie; vivre dans les lettres, ce n'est pas s'installer dans un patrimoine mais l'inventer, faire du soleil et de la place, inséparablement. Rééditer ce livre dans une édition de poche, ce n'est pas seulement faire en sorte qu'il soit de nouveau disponible; c'est en prolonger le rayonnement mais aussi le déplacer, l'inscrire autrement dans l'aventure de la (...) survie. Dans sa première vie, La Mémoire des œuvres s'est imposé à quelques-uns comme un bréviaire. Écrit pour tous et pour chacun, il demande et appelle l'amitié d'un plus large public, c'est un livre ami de la mémoire, qui aide à penser et qui aide à vivre, à habiter plus librement le séjour des livres. (shrink)

Proposer une oeuvre nouvelle, developper une idee neuve ou une vision personnelle differente, c'est dire autre chose. Mais c'est aussi dire quelque chose qui n'est pas radicalement inoui et sans connexion. Impacts, emprunts, initiatives, traditions ou ruptures: ces relations d'influence traversent la vie des idees et des oeuvres, leurs rapports entre elles, leurs caracteres de famille, et ce qui les rend chacune distincte. Invention et memoire vont ensemble. Leur liaison et leur ecart organisent ce qu'il y a d'autonome et d'unique (...) dans un point de vue novateur, et ce qu'il y a de commun et de partage. (shrink)

Toute oeuvre veut tenir l'attention, la diriger et produire de l'effet. Mais l'attention et l'effet ne sont pas les memes selon que l'oeuvre en dit plus ou en dit moins c'est-a-dire selon sa densite. Le developpe ou le concis, l'emphatique ou l'elude, le riche ou l'austere ne produisent pas les memes intensites. En explorant les variations de la densite litteraire, on retrouve directement des enjeux essentiels. Que vise l'ideal du complet face a l'ideal du pur? Comment la litterature se rapporte-t-elle (...) au langage ordinaire? Quel peut etre le minimum artistique qui subsiste au bord du silence? Comment comprendre l'echec de la lecture, l'interet perdu et l'ennui? (shrink)