En 2006 a paru chez Jérôme Millon une nouvelle édition de l’ Histoire littéraire d’Henri Bremond. Elle comporte des inédits et contient plusieurs études importantes par des spécialistes. Cette publication a offert l’occasion d’une relecture de l’ensemble, en soulignant quelques points saillants de l’œuvre, des apports de la réédition, et aussi un certain nombre de remarques personnelles, voire de critiques faites dans la gratitude et l’admiration.

Pour revisiter la théologie sous-jacente à l’œuvre romanesque de Bernanos, l’A. a pris comme fil conducteur la présence d’un meurtre ou du moins d’un fait divers dans chacun de ses livres. Quel sens cela a-t-il? On dit : un sens de rédemption, par identification de l’innocent assassiné au Christ. Ce thème existe, en effet. Mais d’une part il y a une évolution au cours de laquelle la charité tend à remplacer l’aspect sacrificiel comme ressort salutaire. D’autre part, il y a (...) des cas où c’est autre chose qui joue : la compassion de l’auteur et du lecteur pour la victime, annonçant la compassion de Dieu. (shrink)

For Suarès, Baudelaire was the first poet to take himself as an object of reflection : as an innovator in introspection, he was inevitably pessimistic. Bringing in light his history of misfortune and his guilt, Suarès sees him as a theologian, among other things, especially in his assertion : "What is natural is vile". Since nature is corrupt, art is purification. If Baudelaire is religious, it is in a strange way indeed. Nevertheless, one finds in him the presence of a (...) religious idea of "redemption", to which the poet aspires with all his might. "The flowers are not all 'of evil', as one might imagine. Sin insinuates its singular virtue there, prompting great remorse in the sinner and then leading him towards redemption". Starting from Suarès, as well as the reflections of Benjamin Fondane and Yves Bonnefoy, J.-P. Jossua attempts in these pages to understand what Baudelaire's religion was. (shrink)