Le lien de couple n’est pas seulement relation d’Objet intrapsychique, mais processus interactif étayé sur les pulsions d’attachement et d’emprise de chaque partenaire. Ce processus est, dans l’espace transitionnel de chacun, très proche de l’action intuitive et anticipatrice du « croire ». Les thérapeutes se doivent d’aider à son élaboration en séance conjointe permettant l’accès à la reconnaissance de Soi et de l’altérité du partenaire.

La nostalgie, contrairement au deuil, ne s’adresse pas à un Objet à jamais disparu, mais à un Objet partiel, idéalisé, inatteignable dans l’immédiat, souvent exprimé comme une atmosphère rappelant des expériences anciennes. Elle se vit dans une relation imaginaire qui renvoie à des satisfactions beaucoup plus archaïques de l’ordre de la toute-puissance infantile. Un travail psychique de nostalgie ne conduit pas à la disparition de cet Objet idéalisé, pérenne, mais plutôt à sa transformation.

On ne résume pas une vignette clinique, surtout si elle est brève... Une croyance se couvre souvent du statut de la certitude, d’un « savoir », voire d’une « évidence », écartant tout doute ou toute critique jusqu’à l’irruption traumatique apportée par la violence d’une émotion. La clinique montre la confusion entre « croire », « savoir », croire qu’on croit, dire qu’on croit, et notamment « vouloir croire ». Les convictions les plus fragiles sont celles de ceux qui « (...) veulent croire ». Même non partagées, elles ont besoin d’être acceptées a priori par l’entourage ou les thérapeutes pour qu’une élaboration puisse se faire, qui les confirmera ou les infirmera. D’autant que la clinique montre que la vie conjugale permet souvent bien des aménagements. (shrink)

Parole et sexualité sont à la fois modes d’expression et actes, avec des dimensions individuelles et plurielles. Leurs lointaines origines biopsychologiques les enracinent dans les fondements inconscients du psychisme humain, d’où elles émergent en constituant et le Moi individuel de la conscience humaine et la perception moins consciente d’une appartenance groupale, base narcissique d’un Nous, dont la résurgence est sensible au sein de tous les ensembles groupaux, familiaux, sociaux, et bien sûr dans la vie conjugale et sexuelle. Une thérapie approfondie (...) en couple impose à l’analyste cette compréhension psychanalytique double, individuelle et duelle, pour saisir l’intrication des deux dimensions dans tous leurs conflits, notamment à travers l’expression sexuelle. (shrink)

La séduction est un phénomène universel, présent en toute relation, notamment en toute action thérapeutique, où son analyse s’impose. La séduction narcissique et son emprise entraînent diverses réactions défensives, crises et ruptures, notamment annulation du désir sexuel chez l’un ou l’autre partenaire, du fait de la menace d’assujettissement et d’atteinte identitaire. C’est à ce niveau profond, d’accès difficile, que doit se situer l’analyse de l’intervention thérapeutique.

L’analyse des relations d’argent dans les cures psychanalytiques en couple reste souvent trop superficielle. La double fonction à la fois réelle et symbolique de l’argent suscite de faciles résistances coalisées entre les deux partenaires avec parfois une complicité du thérapeute. L’usage nécessaire de l’argent dans la réalité sert à masquer son rôle prépondérant dans les jeux de relation et notamment de pouvoir. Dépasser ces résistances implique d’analyser l’argent dans sa fonction de signifiant fondamental du lien de couple et en particulier (...) le croisement inconscient des représentations que s’en font les deux partenaires, quitte à exploiter des dispositifs adaptés. (shrink)

Les thérapies psychanalytiques auprès des couples apportent un bénéfice thérapeutique personnel à chacun des patients et, souvent, à leur lien douloureux ambivalent, comme en témoigne une méta-analyse comparative des approches thérapeutiques anciennes ou contemporaines. Une compréhension psychanalytique plus groupale s’impose aujourd’hui pour mieux saisir les problématiques identitaires mises en jeu par les processus inconscients qui structurent tout groupe humain, mais aussi la spécificité groupale transgénérationnelle des familles et des couples, laquelle donne à leur vie émotionnelle et affective une si grande (...) intensité. (shrink)