Comment modéliser les phénomènes de cognition sociale de manière à en préserver les caractères sociaux? Les sciences cognitives sont souvent mises à contribution dans la recherche de modèles qui permettraient d'interpréter ces phénomènes autant sur le plan de leurs mécanismes que sur celui de leurs effets sur la socialité. Or les sciences cognitives ont ceci de particulier qu'elles sont pour une large part fondées sur un paradigme psychologique des fonctions cognitives. Et les sciences sociocognitives ont généralement tendance à emprunter aux (...) sciences cognitives leurs instruments et approches de la modélisation. Cela constitue un problème majeur, tant du point de vue des rapports de causalité entre événements sociaux ainsi étudiés que sur le plan de l'échelle d'analyse adoptée. Ce livre offre une réflexion générale sur la nature et le rôle des modèles dans les sciences sociales, sur laquelle est érigée une théorie de la cognition sociale. L'auteur y étudie les avantages et les problèmes épistémologiques que rencontrent les approches sociocognitives actuelles et propose quelques pistes qui, en abandonnant le recours aux modèles neuropsychologiques des sciences cognitives, visent à redonner aux catégories sociologiques une dimension cognitive qui leur convient. (shrink)

As concepts, communication and information are very closely related, but they also designate more than their usual conceptual meaning when they are called upon in social theories as well as in philosophical theories about the reality and the truth of social life; information and communication are then designating physical events or event like objects of the observable reality, which will be hereafter described as a procedural ontologization of information. Why do they have this role and how do they play it (...) in contemporary social sciences and philosophy of social sciences? This article questions the scientificity of these concepts in these theoretical contexts. It wants to propose a framework for an epistemology of communication and information that is critical about the cybernetician paradigm in the social sciences. It presents this paradigm’s main features: informational ontology and probabilistic sociality. It offers a critique of this paradigm’s epistemological and methodological pretensions. It finally exposes the basis of an alternative philosophical theory of communication that wants to support the thesis that the cybernetician paradigmatic communication theory is not scientifically productive; and that it cannot be used in social scientific theoretical contexts without being dramatically redesigned and reoriented towards new goals. (shrink)

Le titre du livre éveillera sans doute la curiosité du lecteur intéressé par la critique sociale au sens large du terme, un peu moins peut-être celle du lecteur motivé par une réflexion centrée sur les problématiques épistémologiques propres aux sciences sociales; toutefois, la lecture complète pourra peut-être satisfaire la curiosité du premier; quant à celle du second, cela reste à mesurer. Le livre entend attaquer l’économisme ambiant, dont la surestimation du marché comme étalon de mesure normative des institutions sociales constituerait (...) un problème moral autant qu’une illusion alimentée par un faux naturalisme réducteur. (shrink)

Ce livre, remarquable d’érudition, regroupe huit articles écrits entre 1990 et 1995, publiés dans différentes revues spécialisées durant la même période, et rassemblés en trois parties en raison des thèmes généraux qui s’en dégagent, soit l’épistémologie des sciences sociales, la théorie et l’analyse politique, et l’éthique. Vu l’espace restreint alloué ici, nous n’en présenterons que la thèse principale en tentant de mettre succinctement en relief quelques-unes de ses implications épistémologiques et méthodologiques.