Il n’est pas toujours évident de rappeler aujourd’hui que l’économie politique contemporaine est née d’une fusion, et non seulement d’évictions successives, entre le formalisme moderne, des conceptions non formalisées – et peut-être dûment impossibles à formaliser – mais rationnelles, et des intuitions dont le statut philosophique a été – et demeure – l’une des grandes questions traitées en théorie de la connaissance, telle que l’a en particulier illustrée la tradition allemande depuis Kant jusqu’à nous. Une des tentatives majeures pour donner (...) un statut à l’Anschauung dans la théorie économique a été conduite en Allemagne, puis en Suisse, par Edgar Salin (1892-1974) dont l’œuvre, fut inspirée par l’atmosphère régnant dans le cercle réuni autour du poète Stefan George dans l’Entre-deux guerres. Elle se présenta comme une conception alternative à celles de Popper et de Weber, tant quant à l’usage possible de l’intuition en regard du cadre de la rationalité scientifique qu’eu égard à l’architectonique et aux visées de l’économie politique. La présente étude restitue, d’une part, une brève généalogie du concept philosophique d’intuition et, d’autre part, constitue un des rares exposés en français de la doctrine développée par Salin, une pensée que le travail mené par les auteurs les a conduits à revaloriser dans l’optique d’épistémologie comparative qu’ils ont ici adoptée. (shrink)
ABSTRACT: As Smith freed moral philosophy from former control bodies (the Church, the state), the Scottish philosopher opened the field for a scientific political economy. In his Adam Smith. Philosophie et Should then one wonder that his [Smith Mathiots reception in France. Mathiot sought to understand better the using a new character whom he claimed Smith was implicitly sketching, and whom he called . To Mathiots own philosophy.
Parmi nos « contemporains » majeurs , Friedrich August von Hayek a formulé une « vision du monde » qui marque notre temps et qui lui vaut l’admiration ou la détestation résumées dans un terme utilisé souvent mal à propos : « ultralibéralisme ». Avec la « crise du..
ABSTRACT: This article proposes an interpretation of the chapters of the Nicomachean Ethics concerning exchange and friendship. Rejecting approaches where Aristotle anticipates modern labour or need-based theories of value, the article claims that those notions of labour and need are required for a satisfactory interpretation of the most obscure passages of Book V Finally, Aristotle’s texts on exchange and friendship are related in such a way that the latter, since it is free from any political considerations, allows us to better (...) understand the philosopher’s view on exchange. (shrink)
Le Japon est à la croisée des chemins : la première grande puissance sous le soleil levant s’était convaincue, à force de résultats décevants et de réformes économiques insuffisantes depuis l’éclatement de la bulle spéculative à la fin des années 1980, qu’elle ne le reverrait pas briller de sitôt. Or, elle manifeste des signes nets de convalescence depuis une paire d’ans...
Peut-on songer sortir du capitalisme ? La question a-t-elle un sens ? Peut-elle même être légitimement posée sans paraître grossièrement caricaturale ? Mais qu’est-ce que le capitalisme ? Albert Camus avait pour habitude de dire qu’à mal nommer les choses, on rajoute du désordre dans le monde. N’est-ce pas particulièrement vrai en économie ? Jamais on n’a eu recours à autant..
La crise économique a commencé au Japon à la fin des années 1980 par le krach spectaculaire de la « bulle » financière et un effondrement « en domino » des secteurs économiques entraînés par les difficultés des banques grevées de créances.
La « Querelle sur les méthodes » qui fit rage chez les économistes de langue allemande à la fin du XIXe siècle ne portait pas avant tout sur les mathématiques. L’école « historique » de l’économie dominait alors les universités allemandes , et l’école dite « autrichienne »..
Peut-on songer sortir du capitalisme? La question a-t-elle un sens? Peut-elle même être légitimement posée sans paraître grossièrement caricaturale? Mais qu’est-ce que le capitalisme? Albert Camus avait pour habitude de dire qu’à mal nommer les choses, on rajoute du désordre dans le monde. N’est-ce pas particulièrement vrai en économie? Jamais on n’a eu recours à autant...