Au Moyen Âge, la théorie médicale de la complexio n’est pas confinée dans le domaine restreint de la théorie ou de la pratique de la médecine. Elle implique une anthropologie déterminée, qui ne concerne pas seulement la santé et le bien-être de l’homme, mais, dans certaines limites, la nature même de celui-ci ou, pour mieux dire, la manière dont la nature spécifique de l’homme s’articule avec la variété et la différence des tempéraments et des dispositions individuelles : ce qu’est chaque (...) individu dépend de la complexion qui lui est propre. Cette anthropologie médicale dépasse les limites de sa discipline et pénètre aussi la théologie, par une série d’implications, pas toujours prévisibles, qui concernent la place de l’homme dans l’univers, l’eschatologie, la démonologie et aussi la christologie. Le but de cette étude est de rendre compte de certaines de ces implications en regard de la pensée de Thomas d’Aquin. Les différents lieux où Thomas étudie la complexion corporelle – il en considère les implications dans les domaines intellectuel et moral – montrent une sorte d’assimilation de l’anthropologie médicale (indirectement galénique, mais surtout avicennienne) à l’intérieur de son horizon de pensée, constitué par la philosophie naturelle aristotélicienne et par les exigences propres à sa théologie. (shrink)

This article explores Albert the Great’s conclusions over the embryological ‘controversy’ among physicians and philosophers, particularly with regard to the existence of a “female sperm”. First, Albert’s approach to the relationship between philosophy and medicine is confronted to that of Thomas Aquinas. Then, the hybrid nature of Albert’s embryology, which can be placed precisely halfway between natural philosophy and medicine, is investigated. By closely following Avicenna’s De animalibus, one of Albert’s main sources, the following part of the article sets out (...) the main elements of the controversy over generation that both Avicenna and Albert had, in turn, inherited from their Greek predecessors, namely: the identification of the first organ to be formed in the foetus, the origin of seminal matter, and the related issue of the formalitas and materialitas of both female and male seeds. I argue that the equivocal nature of the term sperma, when attributed to the female contribute to generation, can be understood in at least three different but interconnected senses, which complicated the medieval debate on the precise nature and function of this fluid. (shrink)

Il y a trente ans, évoquant la gynécologie dans l’Antiquité, Giulia Sissa écrivait que l’utérus, « dépositaire insensé et irritable de la reproduction sociale, est le seul organe qui a forcé la connaissance médicale hippocratique à définir en son sein une véritable spécialité ». L’ouvrage de Monica H. Green reprend, en les contextualisant dans un paradigme méthodologique beaucoup plus complexe, ses études précédentes sur la figure historique et littéraire de Trotula et sur la médecine féminin...

This article focuses on the case of conjoined twins in a selection of quodlibetal questions by John Peckham, Henry of Ghent, Remigius dei Girolami and John of Naples, in a period of time between th...