Des médecins, à l'Age classique, observent le visage humain, et tentent d'y deviner les passions de l'âme ; des savants, dans les premières décennies du XIXe siècle, déchiffrent le corps du monstre, et y perçoivent un semblable. Des curieux se pressent, au siècle des Lumières, au spectacle d'un homme sans bras ni jambes, vêtues à la Turque, qui tourbillonne, le sabre au clair, sur le pavé parisien ; les foules de la Belle Epoque, à la Foire du Trône, se massent (...) sur le seuil des musées de cires anatomiques, qu'elles déserteront bientôt. Des soldats américains, durant la Guerre d'Irak, posent devant des prisonniers dénudés... Ce sont là quelques-uns des regards qui les scrutent et qu'interroge le travail de Jean-Jacques Courtine, dans un parcours qui traverse l'histoire du visage, celle du corps, celle de la virilité. On y sent à chaque pas la présence de la pensée de Michel Foucault, entendue, discutée ; ses concepts - énoncés, formation discursive, dispositif - questionnés. Le livre partage avec le travail foucaldien un paradoxe fondateur : lorsqu'on y interroge l'énigme de la chair, ce sont tout autant l'épaisseur sédimentée du langage et les incessants déplacements du regard qui répondent. Pas d'histoire du corps qui ne soit une archéologie des discours et une généalogie des regards. (shrink)

In this article, we present, assess and give reasons to reject the popular claim that shame is essentially social. We start by presenting several theses which the social claim has motivated in the philosophical literature. All of them, in their own way, regard shame as displaying a structure in which "others" play an essential role. We argue that while all these theses are true of some important families of shame episodes, none of them generalize so as to motivate the conclusion (...) that shame is an essentially social emotion. We consider each thesis in turn, explaining in the process their connections with one another as well as the constraints on a theory of shame they help uncover. Finally, we show how a non-social picture of shame is not only capable of meeting these constraints, but has the further virtue of shedding light on those situations in which others seem to play no role in why we feel shame. (shrink)

This paper explores substantive accounts of emotional phenomenology so as to see whether it sheds light on key features of emotions. To this end, we focus on four features that can be introduced by way of an example. Say Sam is angry at Maria’s nasty remark. The first feature relates to the fact that anger is a negative emotion, by contrast with positive emotions such as joy and admiration (valence). The second feature is how anger differs from other emotions such (...) as sadness, fear and joy (individuation). The third concerns the objects of anger and the sense in which anger discloses the significance of Maria’s remark to Sam (intentionality). Finally, there is anger’s relation to behaviour (motivation). Does focussing on emotional phenomenology encourage specific accounts of these features? We shall see that there are reasons to think it does. Still, are these reasons of sufficient import to dispel the scepticism of those who think that nothing of consequence plays out at the personal level of emotional experience? Given the role of emotional experience in our evaluative practices, we shall conclude that they are. Our discussion is structured as follows: section 1 focuses on feeling approaches to phenomenology, section 2 on componential approaches, section 3 on perceptual approaches and section 4 on attitudinal approaches. Section 5 concludes with some observations regarding the significance of emotional phenomenology. (shrink)

In this paper, we clarify what proponents of the Growing Block Theory (GBT) should and what they should not say, and what they consistently can say. Once all the central tenets of the view are on the table, we address both David Braddon-Mitchell’s and Trenton Merricks’ recent eulogies for GBT, based on what is representative of a certain type of argument meant to show that GBT is internally incoherent. We argue that this type of argument proceeds from a mistaken assumption (...) about GBT’s core, viz. that GBT works with an untensed notion of what, in the metaphysically most fundamental sense, there is. We conclude that this type of argument accordingly misfires and that for all we know, we might be living on the brink of reality. (shrink)

It is not the purpose of this article to evaluate the techno-scientific claims of the transhumanists. Instead, I question seriously the nature of the ethics and morals they claim can, or soon will, be manipulated artificially. I argue that while the possibility to manipulate human behavior via emotional processes exists, the question still remains concerning the content of morality. In other words, neural moral enhancement does not capture the fullness of human moral psychology, which includes moral capacity and moral content. (...) In this article, I revisit the debate between Hume and Kant concerning the role of emotions and reason in moral philosophy. I do so with reference to the work of philosopher Alasdair McIntyre. His moral philosophy has long stood as an essential text in virtue ethics, which constitutes the basis for my critique of the promise to engineer virtues (what I call “neural moral enhancement”). First, I outline three specific shifts that occurred in the history of Western moral philosophy in order to contextualize current debates on the nature of morality/moral agency. Second, I summarize MacIntyre's critique of contemporary moral philosophy and show its relevance to an assessment of neural moral enhancement. Finally I argue that moral neuroenhancement is a one-dimensional conceptualization of moral agency that does not reflect the fullness of human moral psychology. It envisions a world in which individual moral capacities will be enhanced and controlled but says nothing about the nature of the morality. (shrink)

En ce terrible XXe siècle, celui du nihilisme achevé, du déferlement technique, des totalitarismes, de la Shoah, se soucier du monde, c'est nécessairement se trouver confronté à la question du politique dans toute sa radicalité : comment penser ou refonder dans l'immanence une communauté politique et cosmopolitique, une "société bonne", dont l'unité et la cohérence demeurent respectueuses de la pluralité? C'est en confrontant les regards et les interrogations de trois protagonistes principaux qui appartiennent à la même génération - Hannah Arendt, (...) Leo Strauss, Eric Voegelin que Sylvie Courtine-Denamy tire et renoue les fils de leurs dialogues respectifs, souvent tendus ou conflictuels, autour de la question : "Qu'est-ce que la politique?" Pris tous les trois dans "l'étau théologico-politique", ils se sont attachés à dénouer puis à reproblématiser, dans l'horizon de la vie bonne et de la question du bonheur, les liens complexes entre judaïsme et histoire, religions et politiques. Puissent leurs "réponses" croisées, souvent désabusées et toujours contextualisées, ouvrir quelques pistes en ce début d'un nouveau siècle qui connaît la surenchère de tous les fondamentalistes. (shrink)

Psychologists have emphasized children's acquisition of information through firsthand observation. However, many beliefs are acquired from others' testimony. In two experiments, most 4yearolds displayed sceptical trust in testimony. Having heard informants' accurate or inaccurate testimony, they anticipated that informants would continue to display such differential accuracy and they trusted the hitherto reliable informant. Yet they ignored the testimony of the reliable informant if it conflicted with what they themselves had seen. By contrast, threeyearolds were less selective in trusting a reliable (...) informant. Thus, young children check testimony against their own experience and increasingly recognise that some informants are more trustworthy than others. (shrink)

De Husserl à Patocka, en passant par Heidegger, la phénoménologie s’interroge sur le phénomène tel qu’il s’offre, se donne pour être saisi, recueilli, rassemblé en une proposition, un énoncé dit apophantique. Comment une telle ouverture à la phénoménalité, au donné, est-elle possible? Comment dire ce qui se donne, dans son caractère le plus originaire, sans le déformer ni l’écraser sous les schèmes ou les catégories hérités d’une longue tradition aristotélicienne? L’entreprise qui tend, avec Heidegger, à accéder à une strate « (...) archaïque », en deçà de la logique et de la grammaire de l’être, passe par une « destruction de la logique » et la ré-ouverture d’un rapport herméneutique aux choses et au monde. Herméneutique, non pas au sens d’une théorie de l’interprétation des textes ou documents lestés de sens, mais comme le trait fondamental qui rapporte l’homme au monde. Le propos de la phénoménologie ainsi radicalisé peut alors s’entendre comme « Weltlogik », logique-du-monde. (shrink)

Grand Prix de Philosophie de l'Academie francaise 2013 La trame logique de l'etre l'expression peut sembler paradoxale s'agissant d'un auteur bien connu pour sa critique radicale de l'ontologie. La these avancee dans le present ouvrage entend pourtant questionner cette remise en question de l'ontologie ou mieux de la difference ontico-ontologique. La radicalite de la critique engage en effet quelque chose comme une contre-ontologie, comme une nouvelle ontologie fondamentale, indexee aux questions suivantes: Sur quel etant exemplaire lire le sens de l'etre? (...) Comment definir la relation de l'existant a l'etre et a l'etant, aux etants, au monde, a Dieu? Les premiers chapitres de l'ouvrage s'efforcent de prendre au serieux cette hypothese d'une autre ontologie, de l'idee d'une autre phenomenologie materielle ou encore de l'amorce du motif de la trace et de la diachronie. La seconde partie de l'ouvrage qui n'a aucune pretention synthetique ou systematique, et qui procede davantage par coups de sonde ne quitte pas tout a fait l'oeuvre de Levinas. D'abord parce qu'elle prend le risque d'une exploration de la dimension theologique et politique de cette pensee, ensuite parce que, alors meme qu'elle se tourne vers Schelling, Rosenzweig, ou Benjamin, ce sont encore des themes directement lies a la temporalite et a ses strates, a la profondeur d'un passe immemorial, a la meditation d'une autre histoire, ou a la parole qui toujours aimantent le propos. (shrink)

Philosophers agree that an important part of our knowledge is acquired via testimony. One of the main objectives of social epistemology is therefore to specify the conditions under which a hearer is justified in accepting a proposition stated by a source. Non-reductionists, who think that testimony could be considered as an a priori source of knowledge, as well as reductionists, who think that another type of justification has to be added to testimony, share a common conception about children development. Non-reductionists (...) believe that infants and children are fundamentally gullible and their gullibility could be seen as an example for justifying testimony, while reductionists believe that this gullibility is merely an exception that should be taken into account. The objective of this paper is to review contemporary literature in developmental psychology providing empirical grounds likely to clarify this philosophical debate. What emerges from current research is a more elaborated vision of children’s attitude toward testimony. Even at a very young age, children do not blindly swallow information coming from testimony; doubtful or contradictory information is automatically screened by their cognitive system. Even if they are unable to give positive reasons for the acceptance of a given testimony, young children are not gullible. Such empirical findings tend to call into question the radical opposition between reductionism and non-reductionism. (shrink)

I introduce a proof system for the logic of relative fundamentality, as well as a natural semantics with respect to which the system is both sound and complete. I then “modalise” the logic, and finally I discuss the properties of grounding given a suggested account of this notion in terms of necessity and relative fundamentality.

Humans massively depend on communication with others, but this leaves them open to the risk of being accidentally or intentionally misinformed. To ensure that, despite this risk, communication remains advantageous, humans have, we claim, a suite of cognitive mechanisms for epistemic vigilance. Here we outline this claim and consider some of the ways in which epistemic vigilance works in mental and social life by surveying issues, research and theories in different domains of philosophy, linguistics, cognitive psychology and the social sciences.

Schelling est sans doute, parmi les auteurs de l'idéalisme allemand, celui dont la renommée précoce aura été la plus éclatante : en 1798, avec l'appui de Goethe, il est nommé, à 23 ans, professeur à l'université de Iéna. Mais c'est aussi celui dont l'oeuvre sera progressivement éclipsée par celle du rival de toujours, Hegel, avant de sombrer dans un quasi-oubli dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le jubilé de 1954 marque le début d'une véritable " renaissance " schellingienne, grâce (...) notamment aux travaux de W. Schulz qui s'attache, dans une perspective heideggérienne, à fixer le " lieu philosophique " de l'auteur des Recherches sur l'essence de la liberté humaine. La France, grâce aux contributions de X. Tilliette et de J.-F. Marquet et à un immense effort de traduction, n'est pas en reste dans cette nouvelle " réception ". En dépit de son inachèvement, voire de ses échecs retentissants, la portée, la puissance révolutionnaire de l'oeuvre apparaissent sous un jour nouveau : qu'il s'agisse d'appréhender la liberté humaine dans sa finitude, de statuer sur la réalité du mal, les dimensions de la temporalité, ou d'engager une vaste méditation sur l'histoire, sur son double versant : mythologie et révélation. Les dix-sept contributions rassemblées dans ce volume entendent faire droit à cette histoire de la réception puisqu'elles comprennent des études " classiques ", comme celles de W. Schulz, L. Pareyson ou J.-F. Marquet, une synthèse originale due à X. Tilliette, et une série d'enquêtes, plus ponctuelles et déterminées, qui portent sur les principaux thèmes schellingiens au centre de la discussion contemporaine. (shrink)

I compare the semantic approach to the logic of worldly grounding put forward in my “Grounding and Truth-Functions” (2010) with the approach developed by Fine in “Guide to Ground” (2012a) and “The Pure Logic of Ground” (2012b). I argue that both are defective in some respects, and offer an alternative approach in the same spirit but based on a new semantic framework, which combines the best aspects of the frameworks within which the previous approaches were developed.

This monograph is a detailed study, and systematic defence, of the Growing Block Theory of time (GBT), first conceived by C.D. Broad. The book offers a coherent, logically perspicuous and ideologically lean formulation of GBT, defends it against the most notorious objections to be found in the extant philosophical literature, and shows how it can be derived from a more general theory, consistent with relativistic spacetime, on the pre-relativistic assumption of an absolute and total temporal order. -/- The authors devise (...) axiomatizations of GBT and its competitors which, against the backdrop of a shared quantified tense logic, significantly improves the prospects of their comparative assessment. Importantly, neither of these axiomatizations involves commitment to properties of presentness, pastness or futurity. The authors proceed to address, and defuse, a number of objections that have been marshaled against GBT, including the so-called epistemic objection according to which the theory invites skepticism about our temporal location. The challenge posed by relativistic physics is met head-on, by replacing claims about temporal variation by claims about variation across spacetime. -/- The book aims to achieve the greatest possible rigor. The background logic is set out in detail, as are the principles governing the notions of precedence and temporal location. The authors likewise devise a novel spacetime logic suited for the articulation, and comparative assessment, of relativistic theories of time. The book comes with three technical appendices which include soundness and completeness proofs for the systems corresponding to GBT and its competitors, in both their pre-relativistic and relativistic forms. -/- The book is primarily directed at researchers and graduate students working on the philosophy of time or temporal logic, but is of interest to metaphysicians and philosophical logicians more generally. (shrink)

In this chapter, I discuss the distinction between essential and accidental properties from a contemporary perspective. I first distinguish between the modal notion and the Aristotelian notion of essence. I present various ways of cashing out the modal notion, and then I turn to the Aristotelian notion, which has been at the centre of metaphysical enquiry over the past thirty years or so. I present and discuss simple modal accounts of that notion, then sophisticated accounts and finally non-modal accounts. In (...) the very last part of the chapter, I briefly go through various topics: individual essences; the question of what is essential to what; the use of essence in the characterisation of other notions; so-called generic essence and other generalizations of the standard, objectual notion of essence; and finally, scepticism and anti-realism about essence. (shrink)

Cet ouvrage constitue un contraste épistémologique entre différentes reconstructions rationnelles et pose le problème des fondements de la rationalité scientifique. A partir de la pensée du philosophe des mathématiques et des sciences hongrois Imré Lakatos, il vise à démontrer que la science est formulée par des principes rationnels et logiques. La vérifiabilité selon le Cercle de Vienne et la falifabilité d'après Popper en constituent des exemples typiquement justifiables pour distinguer la science de la pseudoscience et rejeter les croyances envisagées par (...) l'épistémologie de la découverte soutenue par Thomas Kuhn et Polanyi. La critique interprétative que Lakatos construit contre le poppérisme et/ou le falsificationnisme amplifie méthodologiquement le sens de la rationalité, en ce sens que Lakatos en arrive systématiquement à implémenter l'intelligence de falsifier le falsificationnisme poppérien. La compréhension d'une telle épistémologie de l'interprétation amène à constater que la structuration " méthodologique a des programmes de recherche est composée des voies heuristiques à éviter et à suivre. Ainsi, l'heuristique négative caractérisant le noyau dur du programme en constitue une réduction et fermeture méthodologique, tandis que le glacis protecteur et l'heuristique positive ouvrent et amplifient la recherche scientifique. Aussi, une étude historiographique des programmes est ici envisagée comme l'attestation de la jointure épistémologique de l'histoire et de la philosophie des sciences. (shrink)

English summary: Ruyer argued that metaphysics spanned the spaces or gaps of knowledge that escaped from scientific teaching. Attentive to the latest scientific advancements, Ruyer produced a monism that placed a finalism attached to existing forms at the center of the universe, creating an original philosophical theology. After a brief biography, this book presents Ruyers work and thought, his principal texts in which he emerges as one of the most important thinkers of the twentieth century. French description: Il y deux (...) manieres de se convaincre qu'on peut retirer une connaissance profonde de l'etude des sciences de la nature. Ou l'on croit que les sciences decrivent avec exactitude l'univers (et l'homme lui-meme). Ou l'on tient avec Ruyer qu'en suivant mot a mot, et pas a pas, les enseignements des sciences, on enjambe des espaces de connaissance qui leur echappent et qui sont l'objet de la metaphysique. Attentif aux dernieres avancees du savoir, Ruyer decouvre la possibilite de retourner le materialisme et de produire un monisme qui place au centre de l'univers, non plus la matiere, mais le finalisme attache aux formes existantes. Cette metaphysique qui est exposee notamment dans le Neo-finalisme, rejette le dualisme, se passe du sujet cartesien et aboutit a une theologie originale. Apres une breve biographie de Ruyer, le present ouvrage etudie les constantes et les evolutions de sa pensee, puis analyse ses oeuvres principales, ou l'on reconnaitra sans peine un des penseurs majeurs du XXe siecle. (shrink)

La fin du marxisme en tant qu'"horizon de notre temps" a ouvert une période souvent appelée "post-moderne". Elle couvre approximativement les années 1970 à 2000 et se caractérise par la déconstruction. On observe ensuite un attrait renouvelé de la synthèse, pour diverses raisons : l'expérience totalitaire n'est plus aussi centrale, pour les nouvelles générations ; la multiplication des approches et la déconstruction généralisée a aussi fait perdre le sens global de notre époque, débouchant sur ce que certains auteurs appellent le (...) parcellitarisme ; l'émergence des anciens pays en développement sur la scène internationale apporte un regard neuf et partiellement extérieur à l'Occident, mettant en lumière ce que cette zone culturelle a de particulier et mettant à mal l'universalisme revendiqué. Cet ouvrage entend contribuer à l'effort et tenter un bilan synthétique et dialectique de la question de l'émancipation, à l'époque de la mondialisation et de la crise écologique. Il procède en trois étapes : un bilan du libéralisme, dans sa critique du conservatisme (thèse) ; un bilan des marxismes et post-marxismes, dans leur critique du libéralisme (antithèse) ; et une troisième partie de synthèse, se situant dans le prolongement théorique d'un ouvrage précédent sur l'écologisme, où l'auteur propose de réarticuler des concepts tels qu'autorité, religion, politique, science, culture et sacré, afin d'éclairer d'un jour nouveau la question de l'émancipation. La conclusion rejoint Gramsci et d'autres pour qui l'émancipation réside dans le fait d'agir en vérité. Cette affirmation apparemment simple se fonde sur un concept cosmologique de vérité élaboré principalement sur la base des travaux de Laclau, Sartre et de Whitehead. Il ouvre des pistes pour penser l'articulation de l'un et du multiple, dans une perspective résolument non relativiste."--Page 4 of cover. (shrink)

Recent metaphysics has turned its focus to two notions that are—as well as having a common Aristotelian pedigree—widely thought to be intimately related: grounding and essence. Yet how, exactly, the two are related remains opaque. We develop a unified and uniform account of grounding and essence, one which understands them both in terms of a generalized notion of identity examined in recent work by Fabrice Correia, Cian Dorr, Agustín Rayo, and others. We argue that the account comports with antecedently (...) plausible principles governing grounding, essence, and identity taken individually, and illuminates how the three interact. We also argue that the account compares favorably to an alternative unification of grounding and essence recently proposed by Kit Fine. (shrink)

According to the fitting attitude (FA) analysis of value concepts, to conceive of an object as having a given value is to conceive of it as being such that a certain evaluative attitude taken towards it would be fitting. Among the challenges that this analysis has to face, two are especially pressing. The first is a psychological challenge: the FA analysis must call upon attitudes that shed light on our value concepts while not presupposing the mastery of these concepts. The (...) second challenge is normative: the FA analysis must account for the fittingness of the relevant attitudes in terms of a kind of normativity intimately related to these attitudes, but again without presupposing the mastery of the relevant value concepts. In this paper, we show that real progress is possible if we pay close attention to the nature of the attitudes recruited by the analysis. More specifically, we claim that an FA analysis that appeals to emotions conceived as evaluative attitudes — as opposed to, for instance, evaluative judgements or evaluative perceptions — has the best prospects of meeting the two challenges and of putting the FA analysis on a strong footing. (shrink)

It is often claimed that emotions are linked to formal objects. But what are formal objects? What roles do they play? According to some philosophers, formal objects are axiological properties which individuate emotions, make them intelligible and give their correctness conditions. In this paper, I evaluate these claims in order to answer the above questions. I first give reasons to doubt the thesis that formal objects individuate emotions. Second, I distinguish different ways in which emotions are intelligible and argue that (...) philosophers are wrong in claiming that emotions only make sense when they are based on prior sources of axiological information. Third, I investigate how issues of intelligibility connect with the correctness conditions of emotions. I defend a theory according to which emotions do not respond to axiological information, but to non-axiological reasons. According to this theory, we can allocate fundamental roles to the formal objects of emotions while dispensing with the problematic features of other theories. (shrink)

Some of the most eminent and enduring philosophical questions concern matters of priority: what is prior to what? What 'grounds' what? Is, for instance, matter prior to mind? Recently, a vivid debate has arisen about how such questions have to be understood. Can the relevant notion or notions of priority be spelled out? And how do they relate to other metaphysical notions, such as modality, truth-making or essence? This volume of new essays, by leading figures in contemporary metaphysics, is the (...) first to address and investigate the metaphysical idea that certain facts are grounded in other facts. An introduction introduces and surveys the debate, examining its history as well as its central systematic aspects. The volume will be of wide interest to students and scholars of metaphysics. (shrink)

The connection between shame, guilt and morality is the topic of many recent debates. A broad tendency consists in attributing a higher moral status and a greater moral relevance to guilt, a claim motivated by arguments that tap into various areas of morality and moral psychology. The Pro-social Argument has it that guilt is, contrary to shame, morally good since it promotes pro-social behaviour. Three other arguments claim that only guilt has the requisite connection to central moral concepts: the Responsibility (...) Argument appeals to the ties between guilt and responsibility, the Autonomy Argument to the heteronomy of shame and the Social Argument to shame's link with reputation. In this paper, we scrutinize these arguments and argue that they cannot support the conclusion that they try to establish. We conclude that a narrow focus on particular criteria and a misconception of shame and guilt have obscured the important roles shame plays in our moral lives. (shrink)

In this chapter, we first introduce the idea that emotions are evaluations. Next, we explore two approaches attempting to account for this idea in terms of attitudes that are alleged to become emotional when taking evaluative contents. According to the first approach, emotions are evaluative judgments. According to the second, emotions are perceptual experiences of evaluative properties. We explain why this theory remains unsatisfactory insofar as it shares with the evaluative judgement theory the idea that emotions are evaluations in virtue (...) of their contents. We then outline an alternative � the attitudinal theory of emotions. It parts with current theorizing about the emotions in elucidating the fact that emotions are evaluations not in terms of what they represent, but in terms of the attitude subjects take towards what they represent. We explore what sorts of attitudes emotions are and claim that they are felt bodily attitudes. (shrink)

Vous avez peut-être lu l'Enfer de Dante mais jamais son Paradis : il équivaut à vos yeux à un néant immaculé. Or le paradis dantesque est bien plus différencié et violent que son enfer. Béatrice y déclare au poète : " Si tu voyais mon rire, tu serais réduit en cendres ". C'est pourquoi, au fond, vous mettez le paradis à la porte : vous redoutez l'exigence de sa joie. Et vous vous fabriquez à la place un petit paradis artificiel, (...) rassurant... qui fait un enfer très convenable. Certes, il ne s'agit pas de fuir vers un autre monde imaginaire, ni de régresser vers ce paradis terrestre dont la Genèse nous dit qu'il est définitivement perdu. A la notion d'un au-delà, vous opposez à bon droit la requête de vivre hic et nunc. Mais vous n'arrivez jamais à être vraiment ici, maintenant. C'est là que le vrai paradis révèle son paradoxe et se défend contre ses parodies : il n'est pas évasion vers un ailleurs, mais la grâce déchirante d'être présent à tous et à chacun, dans une ouverture symphonique, une créativité chorale. Ce livre vous invite à un itinéraire à travers la philosophie, la théologie et les arts - de Nietzsche à Bonnefoy de Baudelaire au Bernin, de Sade à Mozart - afin d'approcher ce que le paradis a de plus terrible et de plus beau : la béance de sa béatitude. Oh! il ne s'agit pas de vous consoler, non, mais de vous convoquer à cette joie qui doit vous faire perdre toute contenance - comme un clown - et détruire en vous tout contentement - comme un fleuve, lequel n'est lui-même que de se recevoir et de s'offrir sans fin... (shrink)

According to the fitting attitude (FA) analysis of value concepts, to conceive of an object as having a given value is to conceive of it as being such that a certain evaluative attitude taken towards it would be fitting. Among the challenges that this analysis has to face, two are especially pressing. The first is a psychological challenge: the FA analysis must call upon attitudes that shed light on our value concepts while not presupposing the mastery of these concepts. The (...) second challenge is normative: the FA analysis must account for the fittingness of the relevant attitudes in terms of a kind of normativity intimately related to these attitudes, but again without presupposing the mastery of the relevant value concepts. In this paper, we show that real progress is possible if we pay close attention to the nature of the attitudes recruited by the analysis. More specifically, we claim that an FA analysis that appeals to emotions conceived as evaluative attitudes — as opposed to, for instance, evaluative judgements or evaluative perceptions — has the best prospects of meeting the two challenges and of putting the FA analysis on a strong footing. (shrink)

The purpose of the book is to clarify the notion of existential dependence and cognate notions, such as supervenience and the notion of an internal relation. I defend the view that such notions are best understood in terms of the concept of metaphysical grounding, i.e. the concept of one fact obtaining in virtue of other facts, where ‘in virtue of’ has a distinctively metaphysical meaning.

L'enjeu de l'écologie n'est plus simplement d'actualité, il est urgent. Le climat change, les ressources s'épuisent, et plus le temps passe plus les sombres prédictions faites par le Club de Rome dans les années 1970 se vérifient. En conséquence, la question rencontre de plus en plus d'intérêt. Les thèses sont nombreuses, et à les lire, on ne peut se départir d'une impression de flou, voire d'éparpillement ou de contradiction. L'écologie politique est-elle progressiste? Est-elle réactionnaire? Est-elle libertaire ou autoritaire? S'agit-il d'une (...) nouvelle religion? S'agit-il du nouveau conflit central? En partant des questions clé qui ont orienté les débats autour de l'écologisme depuis son apparition dans les années 1960, Fabrice Flipo organise la discussion et relie les fils épars de l'analyse empirique et théorique. Il nous montre que l'écologie politique se définit non par la protection de l'environnement mais par une remise en cause de l'universalité du mode de vie moderne. L'écologisme est ainsi un mouvement d'emblée global, qui renverse les cadres établis de la politique. (shrink)

In what follows, we will reply to the critical comments one by one in the order that seemed most natural to us, given the topics covered. Apart from the references section towards the end, our replies are conceived as pieces each of which can be read independently from any of the others (but not, of course, independently from the comments it responds to). We hope to have done justice to the critical points made by our commentators and to have come (...) up with viable answers to the various challenges they raise. (shrink)

La quatrième de couverture indique : "La création, l'émergence et la nouveauté sont des notions indispensables pour comprendre l'évolution naturelle et l'histoire culturelle. Il est toutefois bien difficile de les définir : comment en effet repenser adéquatement la nouveauté et l'émergence? Comment même les envisager, avec leurs conséquences et leurs répercussions, dans l'histoire humaine en général si la vie, la conscience et la culture forment des noeuds gordiens impossibles à défaire? Cet essai espère résoudre de tels problèmes en répertoriant les (...) contradictions et les tensions des projets naturalistes. Une autre image de l'histoire humaine surgit alors, plus surprenante que celle imposée par la phénoménologie de la vie et la psychologie évolutionniste.". (shrink)

Pour de nombreuses théories contemporaines, la nature est devenue le Deus ex machina. Nos sentiments, nos comportements et notre pensée dépendraient de la vie, des mutations, de la sélection naturelle, de la sélection de groupe. Adaptation, mutations, fonctions, utilité, rapport coût/bénéfice, régulation affective ou sociale : ce lexique n'est plus inconnu pour l'amateur. Cet ouvrage prétend repenser l'évolution de l'homme dans un contexte plus différent...

This paper suggests that the enactive approach to ethics could benefit from engaging a dialogue with the phenomenology of Emmanuel Levinas, a philosopher who has given ethics a decisive role in the understanding of our social life. Taking the enactive approach of Colombetti and Torrance as a starting point, we show how Levinas’ philosophy, with the key notions of face, otherness, and responsibility among others can complement and enrich the enactive view of ethics. Specifically, we argue that Levinas can provide, (...) on the one hand, a phenomenological characterisation of ethics itself, of its nature and fundamental meaning, and on the other, an account of how sociality, affectivity and embodiment, as presented in Colombetti and Torrance’s work, combine to bring about the ethical experience. However, we also point out that introducing Levinas to the enactive approach could be challenging. It is not obvious how sense-making and value-making, as centred on the precariousness and potential death of the subject, would account for the ethical experience as grounded on the precariousness and potential death of the other. (shrink)