Autour de la question de l'agrégation de philosophie quelques contributions dans les marges du sujet que sont l'esthétique et la politique. Autour de Wittgenstein un dossier coordonné par Christiane Chauviré.

Qu'est-ce au juste que le mental? Les nouvelles "sciences de l'esprit" ne paraissent pas avoir de doute sur la réponse : c'est ce qu'il y a dans la boîte crânienne. L'idée que le mental puisse être autre chose que le côté "interne" d'une métaphore qui l'oppose à de l'externe, et qu'à ce titre il puisse s'avérer intrinsèquement social, leur paraît incongrue. C'est pourtant cette idée que le présent ouvrage s'applique à défendre. Il élabore une conception sociale du mental, en prenant (...) appui sur les courants de recherche qui, en philosophie et en sciences humaines et sociales, ont souligné, tant d'un point de vue conceptuel qu'empirique, l'imbrication du social et du mental. Cette élaboration passe par une clarification des deux concepts. D'un côté, il est nécessaire de remédier au rétrécissement du social non seulement par les sciences cognitives, mais aussi par une partie des sciences sociales. De l'autre, il faut proposer une nouvelle compréhension de ce que l'on entend par mental. La conception esquissée est une conception qu'on peut qualifier d'adverbiale : "mental" est un concept opératoire qui qualifie une modalité de l'action d'agents appartenant à une société. (shrink)

Pour chaque volume de la collection Lectures de..., l'éditeur a fait appel aux universitaires les plus éminents dans le souci d'offrir au public francophone un ensemble d'études, hors de tout parti pris, sur les principaux philosophes de l'Antiquité à nos jours. Longtemps tenu pour un auteur ésotérique, Wittgenstein est aujourd'hui une référence centrale dans la vie intellectuelle, et il ne s'agit plus d'un simple effet de mode. Son oeuvre est présente dans le paysage international, non seulement en philosophie, mais aussi (...) en sciences humaines et sociales : la sociologie, l'anthropologie, la philosophie du droit et de l'économie s'en inspirent. Elle a largement débordé le monde anglophone, où elle façonne une partie de la réflexion depuis plus d'un demi-siècle. Pourtant, l'appréhension philosophique de cette oeuvre est loin d'être univoque, puisque l'on a assisté, depuis la mort de Wittgenstein en 1951, à une série de lectures divergentes de ses textes, dont les plus prégnantes méritent d'être ici expliquées. Les points de vue sur Wittgenstein se sont par ailleurs multipliés : d'abord lu dans les années 1950-1960 comme philosophe avant tout logicien, en fonction du Tractatus et dans le sillage de ses maîtres Frege et Russell, comme mystique ou comme philosophe du langage, au vu de sa "seconde" philosophie, il apparaît ensuite comme l'auteur d'une oeuvre complexe et multidimensionnelle touchant à des questions de philosophie générale (expérience, signification, réalité, etc.). Le présent ouvrage se donne pour tâche de cartographier ce réseau complexe qu'est la philosophie de Wittgenstein, d'abord en présentant les grands textes et les thèmes majeurs qui ont jalonné son parcours philosophique, puis en introduisant aux différentes lectures qui en ont été proposées dans la tradition interprétative. (shrink)

"Wittgenstein est surtout étudié pour sa philosophie de la logique, des mathématiques et du langage. ce livre invite à découvrir un pan plus méconnu de l'oeuvre : une philosophie de l'esprit originale qui combine analyse conceptuelle et psychologie descriptive.

Cet article porte sur la critique wittgensteinienne de l’ineffable dans l’art. Cette critique s’attaque au mythe selon lequel notre langage ordinaire serait impuissant à décrire ce qu’exprime l’œuvre d’art. Cette impuissance est dénoncée par Wittgenstein comme une illusion. Or cette illusion est générée selon lui par deux grandes croyances : 1° celle selon laquelle l’art aurait pour fonction de nous donner accès à un ineffable situé au-delà des mots ; 2° celle en un langage idéal qui nous permettrait de décrire (...) le plus finement possible ce que nous dit une œuvre d’art. Ce qui est jugé inexprimable dans l’œuvre d’art est en réalité contenu dans ce qu’elle exprime : le vague de nos expressions dans nos jugements et appréciations esthétiques participe du jeu de langage de la description, qui intègre le vague comme une dimension de l’expérience en général, et de l’expérience esthétique en particulier. (shrink)

Au début du XXe siècle une idée semble prééminente chez deux philosophes aussi différents que Husserl et Peirce : le projet d’une philosophie purement descriptive appelée phénoménologie , une science sans présuppositions. Dans les années 1920-1940, deux autres philosophes importants, Dewey et Wittgenstein revendiquent l’idée que la philosophie est une description de l’ordinaire. Wittgenstein entend décrire des faits bien connus qui nous échappent à cause de leur familiarité. Ainsi la philosophie doit être descriptive, mais le peut-elle ? Et qu’est-ce que (...) cela signifie ? Cet article cherche à montrer que la description ne suffit pas à ces auteurs et qu’en fin de compte ils trahissent leur projet descriptif.At the beginning of the 20th century an idea seems to get prominent among two philosophers as different as Husserl and Peirce : the project of a purely descriptive philosophy called phenomenology , a science without presuppositions. Along the 1920-1940s, two other important philosophers, Dewey and Wittgenstein claim that philosophy must be the description of the ordinary. Wittgenstein intends to describe well known facts which we fail to see because of their familiarity. So philosophy must be descriptive, but can it ? And what does it means ? This paper tries to show that description is not enough for these authors and that they ultimately betray their descriptive project. (shrink)

« Sera révolutionnaire celui qui peut se révolutionner lui-même » . « On ne peut ressentir raisonnablement de la rage contre Hitler, combien moins contre Dieu » .Sur Wittgenstein et la politique, on a écrit beaucoup de choses divergentes ; on a un Wittgenstein de droite, ou apolitique, misogyne attaché aux traditions patriarcales, et un Wittgenstein..

Cet article cherche à réévaluer la philosophie des sciences de Wittgenstein, longtemps sous-évaluée. L'originalité de l'instrumentalisme de Wittgenstein, du TLP au tournant grammatical, est indiquée. Des opinions courantes sur le soi-disant relativisme de Wittgenstein sont réfutées. La critique wittgensteinienne de la théorisation scientifique est exposée. Des conséquences en sont tirées quant à l'épistémologie française courante.

Dewey’s influence is seldom mentioned in the literature when the relationships between Wittgenstein and pragmatism are addressed. Yet, it should be known that Dewey’s philosophy is clearly echoed in Wittgenstein’s later philosophy, as it is expressed in his Philosophical Investigations. In particular, Dewey’s Experience and Nature develops many creeds also taken up by Wittgenstein: for instance, the critic attitude towards artificial notions that break with primary experience, the will to bring philosophy back to the ordinary, or the emphasis laid on (...) the necessity to pay attention to what lies open to the view. Consequently, the influence of pragmatism on Wittgenstein is far from being limited to the influence of C. S. Peirce or of W. James. (shrink)

The connections between Wittgenstein’s philosophy and the pragmatist tradition are often alluded to, but seldom thoroughly explored. It is commonly assumed that Wittgenstein was scarcely acquainted with such authors as Charles Sanders Peirce or John Dewey, even though he had a rather extended knowledge of the philosophy of William James. Nevertheless, the converging features between Wittgenstein and pragmatism are quite striking: we shall hardly need to mention...

Bon nombre des écrits les plus originaux, et les plus méconnus, de Peirce concernent un sujet à première vue plus intéressant pour le gestionnaire de la recherche ou l'économiste que pour le philosophe, fût-il pragmatiste : l'optimisation de la recherche scientifique. Comment trouver une stratégie rationnelle permettant d'arriver à des résultats scientifiques intéressants plus vite et à un moindre coût ? Défait, c'est une nouvelle discipline que fonde en 1878, dans la discrétion, l'ingénieur du Coast Survey du Massachusetts nommé Charles (...) Sanders Peirce, plus connu aujourd'hui comme l'inventeur du pragmatisme. Son continuateur contemporain le plus notable est le philosophe américain Nicolas Rescher qui, dans Le Progrès scientifique entre autres, montre bien le déploiement de ce type de recherches au XX e siècle. (shrink)

Remarques critiques sur l'ouvrage de Christiane Chauviré, Sandra Laugier, Jean-Jacques Rosat, Wittgenstein : les mots de l’esprit. Paris, Vrin, 2001,.

In 1980, Pierre Jacob1 published a book about the itinerary of logical positivism from Vienna to Cambridge , a story of the migration and of the effects of logical positivism in America since the fifties. Christiane Chauviré 2 took the other way round in a paper about the early influence of Peirce’s pragmatism on the Vienna Circle . We are also aware of the importance of logical positivism in England. Sir Alfred Ayer brought it back to England after having (...) met, on Ryle’s recommendation, Moritz Schlick in Vienna in 1932. Gilbert Ryle was Ayer’s tutor in Oxford. The meeting between the two of them took place two years after the International Congress of Philosophy in Oxford . It was on this occasion that Gilbert Ryle, who opened the congress, met Schlick for the first time. In his autobiographical sketch,3 he mentions the impact of the Viennese philosophy on his own philosophical development in the early thirties. This attests to the Vienna/Cambridge /Oxford triangle. (shrink)

In this short survey, I show that one can argue that Peirce’s reception is just starting, with a strong scholarship that has been developing in the last thirty years in France, even if the reception dates, as in Peirce’s own country, back to the 1870s, after a kind of Peircean “craze” in the 1960s and 1970s.

The situationist movement in psychology and, more recently, in philosophy has been associated with a number of striking claims, including that most people do not have the moral virtues and vices, that any ethical theory which is wedded to such character traits is empirically inadequate, and that much of our behavior is causally influenced, to significant degrees, by psychological influences about which we are often unaware. Yet Christian philosophers have had virtually nothing to say about situationist claims. The goal of (...) this paper is to consider whether Christians should start to be worried about them. (shrink)

In recent centuries Christians of various denominations have endorsed many different political philosophies that they see as being truly biblical in their approach. Over this time there has been an increasing hostility, by some Christians, towards free markets and political philosophies that hold human liberty as the highest goal such as libertarianism and classical liberalism. This criticism is unwarranted and misplaced as libertarianism and free markets are not only compatible with Christianity, they are also the most biblically sound of all (...) economics systems and political philosophies endorsed by Christians today. Therefore, this paper will argue that Christians of all denominations should endorse free markets and libertarianism if they wish to create a world that follows biblical principles and the teachings of Jesus. (shrink)

Christian Garves Texte wurden im späten 18. Jahrhundert als heraustragende Beispiele für eine gelehrte und populäre Schreibweise bewundert. Zugleich genoss der Breslauer Aufklärer auch unter Fachkollegen aus der Philosophie und der Philologie große Reputation. Mit seinen Übersetzungen und Kommentaren englischer Autoren und lateinischer Klassiker beeinflusste er Generationen von Literaten und Philosophen. Der Band bietet erstmalig eine zwiesprachige Edition seiner frühen Dissertation zur Logik sowie seine ebenso berühmte wie umstrittene Studie zum Verhältnis von 'Moral und Politik'. Ergänzt wird diese Auswahl aus (...) seinen monographischen Arbeiten durch kommentierte Editionen von Aufsätzen, dem Kommentar zur Fergussson-Übersetzung sowie repräsentative Rezensionen. (shrink)

Arab Christians and the Qurʾan from the Origins of Islam to the Medieval Period. Edited by Mark Beaumont. History of Christian-Muslim Relations, vol. 35. Leiden: Brill, 2018. Pp. xiv + 216. $120, €104.

Die Überlieferung des Briefwechsels zwischen Christian Wolff (1679–1754) und Ernst Christoph von Manteuffel (1676–1749) ist ein singulärer Glücksfall. Die in der Universitätsbibliothek Leipzig aufbewahrten Bände enthalten den nahezu geschlossen und damit am umfangreichsten erhaltenen Briefwechsel in der Gesamtkorrespondenz Christian Wolffs. Die historisch-kritische Edition des Briefwechsels stellt Materialien bereit, die die Wolff- und Aufklärungsforschung auf eine neue Grundlage stellen. Der Briefwechsel erlaubt neben bisher unbekannten biographischen Details aus Wolffs Marburger Zeit und den ersten Jahren seines Wirkens nach der Rückkehr an die (...) Universität Halle Einblicke in Wolffs und Manteuffels Positionen innerhalb der politischen, philosophischen, theologischen und naturwissenschaftlichen Debatten der Zeit. Darüber hinaus eröffnet der Briefwechsel einen innovativen Einblick in die Funktionen eines wissenschaftspolitischen und epistolären Netzwerks, das von Graf Manteuffel zum Zwecke der europaweiten Verbreitung des Wolffianismus unterhalten und gepflegt wurde. Das Editionsprojekt wurde im Rahmen eines Kooperationsvertrags zwischen der Martin-Luther-Universität Halle-Wittenberg und der Sächsischen Akademie der Wissenschaften zu Leipzig am Internationalen Zentrum für die Erforschung der europäischen Aufklärung (IZEA) der Universität Halle durchgeführt. ************ The survival of the correspondence between Christian Wolff (1679–1754) and Christoph von Manteuffel (1676–1749) is a singular piece of luck. The volumes preserved in Leipzig University Library contain the almost complete and thus largest surviving exchange of letters in all of Wolff’s correspondence. This historical-critical edition presents material which sets the study of Wolff and of the Enlightenment on a new footing. As well as previously unknown biographical details about Wolff’s time in Marburg and his first years of activity after his return to the University of Halle, it provides insights into Wolff’s and Manteuffel’s positions within the political, philosophical, theological and scientific debates of the period. In addition the correspondence opens up an innovative perspective on the functions of a scholarly political and epistolary network which Count Manteuffel maintained and nurtured in order to spread Wolffianism throughout Europe. The edition is part of a collaborative project between the Martin Luther University Halle-Wittenberg and the Saxon Academy of Sciences, based at the Interdisciplinary Centre for European Enlightenment Studies at the University of Halle. (shrink)

Brings together the key writings of Ferdinand Christian Baur across theology, biblical studies, early Christian history, and philosophy, showing his crucial role in the development of 19th-century thought.

From 1968 to 1991 the acclaimed film theorist Christian Metz wrote several remarkable books on film theory. These books set the agenda of academic film studies during its formative period. Metz's ideas were taken up, digested, refined, reinterpreted, criticized and sometimes dismissed, but rarely ignored. This volume collects and translates into English a series of interviews with Metz, who offers readable summaries, elaborations, and explanations of his sometimes complex and demanding theories of film. We also discover the contents of his (...) unpublished manuscript on jokes, his relation to Roland Barthes, and the social networks operative in the French intellectual community during the 1970s and 1980s."--Back cover. (shrink)

Applied Christian Ethics addresses selected themes in Christian social ethics. Part one shows the roots of contributors in the realist school; part two focuses on different levels of the significance of economics for social justice; and part three deals with both existential experience and government policy in war and peace issues.