Across philosophical traditions the question of taste has – at least paradigmatically since Kant’s third critique – been one of the most, perhaps the most central question within the discipline of aesthetics. The present issue of NJA explores ways in which this question can be addressed today; politically, analytically, historically, disciplinarily. The articles all stem from the inaugural conference of the research network Aesthetics Unlimited, which was held at Roskilde University, Denmark on 4–5 May 2017. Collaborating with Séminaire d’Esthétique Européen (...) this new international research network for aesthetic studies is funded by the Danish Council for Independent Research and is led by Anne Elisabeth Sejten, Professor of Aesthetics at Roskilde University. (shrink)

L’article tente de montrer l’influence du contact direct et vivant avec les œuvres d’art sur l’élaboration de la pensée esthétique diderotienne. Alors que dans l’article « Beau » de l’Encyclopédie, l’auteur reprend des concepts et des hypothèses élaborés par d’autres, l’ouvrage des Salons donne lieu à la véritable esthétique de Diderot. L’écriture des Salons transcrit ainsi le processus d’une impression sensible devenu affect esthétique et jugement critique. On trouve ainsi, dans les Salons, les germes d’une esthétique à la française, dont (...) les successeurs sont le Baudelaire des Salons et le Merleau-Ponty du « Doute de Cézanne » et de L’Œil et l’Esprit. Les Essais sur la peinture marquent cependant, dans la réflexion diderotienne, une césure : il ne s’agit plus de s’interroger séparément sur le dessin d’une part, et la composition d’autre part. Le philosophe doit montrer au peintre le lien qui unifie toute chose et la nature entière. La ligne s’avère ainsi, en deçà du dessin académique, ce qui unifie l’objet et la nature même. Mais comment comprendre l’articulation de la pluralité des ouvrages de la nature, thématisée dans les Essais sur la peinture, et l’unité de la « ligne vraie » recherchée dans le Salon de 1767? Le peintre doit-il rechercher la pluralité des lignes ou l’unité d’une ligne vraie et idéale? Selon Anne Elisabeth Sejten, il faut concevoir la pluralité des lignes de la nature comme vibrant autour de la ligne idéale – et ce faisant la désignant. Telle serait la leçon des Grecs selon Diderot. Le philosophe du XVIIIe siècle s’avère ainsi être le précurseur de l’esthétique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, telle qu’elle fut développée par Valéry à propos de Degas, ou Lyotard à propos d’Adami. (shrink)

David Hume’s essay “Of the Standard of Taste” —which represents a major step towards clarifying eighteenth-century philosophy’s dawning aesthetics in terms of taste—also relates closely to literal, physical taste. From the analogy between gustatory and critical taste, Hume, apt at judging works of art, puts together a contradictory argument of subjectivism and the normativity of common sense. However, a careful reading of the text unveils a way of appealing to art criticism as a vital component in edifying a philosophically more (...) solid standard of taste. Hume’s emphatic references to a requisite “delicacy” complicate the picture, for it is not clear what this delicacy is, but a close inspection of how Hume frames the criterion of delicacy by means of “practice” and the absence of “prejudice” might perhaps challenge us to address issues of contemporary art. (shrink)

Diderot avait une foi inebranlable dans le projet des lumieres qu'il incarnait en sa personne de directeur de l'encyclopedie. Mais parallelement a ses propres experiences d'ecrivain, de romancier et de dramaturge, Diderot portait un vif interet a l'art, a sa nature et a ses problemes. Les neuf Salons livres a la revue de son ami Grimm, la confidentielle et elitiste Correspondance litteraire, forment une oeuvre en soi monumentale qui, redigee durant vingt ans, ne temoigne pas seulement de la passion d'un (...) amateur pour l'art, mais de la reflexion esthetique infatigable du philosophe. L'oeuvre de Diderot apparait alors comme une etape decisive du dialogue aujourd'hui renoue entre la philosophie, l'art et l'esthetique. L'auteur parvient ainsi a degager et a interpreter une perspective actuelle a l'evolution des idees esthetiques du jeune Diderot, en s'inspirant par exemple des concepts de corps et de chair chez Merleau-Ponty. (shrink)

Parmi les premières interventions philosophiques au sujet du coronavirus, les voix de Giorgio Agamben et de Jean-Luc Nancy se sont confrontées dans un vif débat qui fournit à cette étude ses sources et le champ restreint de sa réflexion. Il s’agit de montrer comment le paradigme de la biopolitique auquel Agamben fait référence pour expliquer la vraie nature de l’épidémie virale s’expose aux dangers totalisants de ce que Nancy nomme un « néo-viralisme » à peine séparable du néolibéralisme. En reconstruisant (...) les arguments des deux côtés, l’analyse situe notamment le concept de la liberté au sein du différend entre les ces deux penseurs, issus de la même famille philosophique et parmi les plus importants de leur génération. Dès lors se verra sévèrement mise en cause l’idée même de la liberté, cette liberté au nom de laquelle se déclarent bien nombre de contestataires contre les mesures qui limitent la liberté individuelle. (shrink)

Ce texte est originellement paru dans A. E. Sejten, Diderot ou le défi esthétique. Les écrits de jeunesse 1746-1751, Paris, Vrin, 1999, p. 190-197. Nous remercions chaleureusement Anne Elisabeth Sejten ainsi que les Éditions Vrin de nous avoir autorisé à le reproduire ici. Diderot a hâte d'introduire avec l'hiéroglyphe un signe dont le caractère dépasse celui du signe proprement linguistique. Nous avons déjà noté comment, durant le long débat sur les inversions, il s'enthousiasmait pour certains mots - XVIIIe siècle – (...) Nouvel article. (shrink)

Demonstrating the importance of the circumstantial writings by Paul Valéry, the present essay points out his very first “commission” on Leonardo da Vinci as emblematic of a new sensitive philosophical reflexiveness. In fact, Valéry kept returning to the great renaissance phenomenon of Leonardo, in his twisted Introduction à la Méthode de Léonard de Vinci, rewritten some 25 years later with Note et digression, as well in his staging of philosophers and artists in Léonard et les philosophes. The dislocations taking place (...) within these texts outline an emphasis on the sensible, which remained almost hidden in Valéry’s well-known promotion of the spirit in art. (shrink)