In this article, I question the use of the notion of ‘constituent power’ as a tool for the democratization of the European Union (EU). Rather than seeing the absence of a transnational constituent power as a cause of the EU’s ‘democratic deficit’, I identify it as an _opportunity_ for unfettered democratic participation. Against the reification of power-in-action into a power-constituted-in-law, I argue that the democratization of the EU can only be achieved through the multiplication of ‘constituent moments’. I begin by (...) deconstructing the normative justifications surrounding the concept of constituent power. Here I analyze the structural aporia of constituent power and question the autonomous and emancipatory dimension of this notion. I then test the theoretical hypothesis of this structural aporia of the popular constituent power by comparing it with the historical experiments of a European popular constituent power. Finally, based on these theoretical and empirical observations, I propose to replace the ambivalence of the concept of popular constituent power with a more cautious approach to the bottom-up democratization of European integration: that of a multiplication of transnational constituent moments. (shrink)

En 1951, l’Europe politique naît communautaire. Pendant une dizaine d’années, de nombreux projets d’associations sont évoqués, qui partagent tous la même inclination pour l’idée communautaire. Citons pêle-mêle la Communauté européenne du charbon et de l’acier, la Communauté européenne de défense, la Communauté politique européenne, la Communauté économique européenne, et la Politique agricole commune. Si l’Union européenne succède à l’ancienne Communauté au début des années 1990, il convient d’interroger les motifs qui ont mené à cette rupture sémantique. L’une des approches explicatives (...) consiste à retracer la pré-histoire du concept de communauté afin de mesurer et de caractériser la manière dont celui-ci a pesé sur le processus d’intégration européenne. Cette pré-histoire correspond au moment « français » de la construction européenne et apparaît au travers de la relecture, par les intellectuels « non-conformistes » des années 1930, des « néo-romantiques » allemands. À partir de cette approche généalogique, nous aborderons les enjeux spécifiques que pose une approche communautaire de l’Europe, au travers notamment de son rapport à la démocratie. (shrink)