Le présent tome traite de la mécaniquequantique non relativiste. Il comprend, outre ses fondements, de multiples applications de la mécaniquequantique dans une plus large mesure que dans les cours généraux. Dans leur exposé des questions générales, les auteurs dégagent au maximum l'essence physique de la théorie, à partir de laquelle ils développent l'appareil mathématique. Contrairement au schéma habituel allant des théorèmes mathématiques relatifs aux opérateurs linéaires, les auteurs déduisent les exigences mathématiques auxquelles doivent répondre (...) les opérateurs et les fonctions propres à partir de la position physique du problème. Des compléments mathématiques sont donnés en appendice. (shrink)
Resenha de: BITBOL, M. MécaniqueQuantique: Une Introduction Philosophique . Paris: Flammarion,1996, 471p. http://dx.doi.org/10.5007/1808-1711.2012v16n1p185.
La mécaniquequantique est une théorie physique contemporaine réputée pour ses défis au sens commun et ses paradoxes. Depuis bientôt un siècle, plusieurs interprétations de la théorie ont été proposées par les physiciens et les philosophes, offrant des images quantiques du monde, ou des métaphysiques, radicalement différentes. L'existence d'un hasard fondamental, ou d'une multitude de mondes en-dehors du nôtre, dépend ainsi de l'interprétation adoptée. Cet article, en s'appuyant sur le livre Boyer-Kassem (2015), Qu'est-ce que la mécanique (...) class='Hi'>quantique ?, présente trois principales interprétations quantiques, empiriquement équivalentes : l'interprétation dite orthodoxe, l'interprétation de Bohm, et l'interprétation des mondes multiples. (shrink)
Gaston Bachelard, French philosopher, followed a period of ruptures, that is, of conceptual and methodological changes in contemporary physics. He is one of several thinkers who presented important reflections for the understanding of contemporary atomistics. This article highlights the main philosophical reflections of Gaston Bachelard about the foundations of quantum mechanics. For that, it uses important concepts of its epistemology without which its ideas become incomprehensible. Thus, this work highlights how this science breaks with traditional scientific and philosophical ideas in (...) the first half of the 20th century by presenting a new object of knowledge, namely, the quantum corpuscles. Furthermore, in order to characterize the philosophy of bachelardian quantum physics, according to the author, the nature of atomic particles stands out, as the scientific activity of this science in the creation of new phenomena is emphasized and its rationalism applied as philosophy is emphasized best suited to the new physics. Finally, it is emphasized in this work that Bachelard's ideas are different from other interpretations of quantum mechanics. (shrink)
Au cours de l'année 1934, une jeune philosophie et mathématicienne allemande, Grete Hermann, se rend à Leipzig pour participer au séminaire organisé par l'un des plus célèbres pionniers de la physique quantique, W. Heisenberg. C.F. von Wizsäcker y est présent, entre autres éminents scientifiques. Fervente adepte de la philosophie kantienne réinterprétée par J.F. Fries et L. Nelson, G. Hermann arrive avec un objectif précis : démontrer la compatibilité entre physique quantique et philosophie kantienne. En particulier, concilier la catégorie (...) de causalité, forme a priori de la pensée selon Kant, avec les prédictions statistiques de la nouvelle physique. Après une année de débats avec ses interlocuteurs, G. Hermann publie le présent opuscule, traduit ici pour la première fois. Elle y développe une interprétation tout à fait originale de la mécaniquequantique, et réfute, trente ans avant J. Bell, la démonstration de J. von Neumann contre les variables cachées. -- 4ème de couverture. (shrink)
La mécaniquequantique est une théorie physique contemporaine réputée pour ses défis au sens commun et ses paradoxes. Depuis bientôt un siècle, plusieurs interprétations de la théorie ont été proposées par les physiciens et les philosophes, offrant des images quantiques du monde, ou des ontologies, radicalement différentes. L'existence d'un hasard fondamental, ou d'une multitude de mondes en-dehors du nôtre, dépend ainsi de l'interprétation adoptée. Après avoir discuté de la définition de l'interprétation d'une théorie physique, ce livre présente trois (...) principales interprétations quantiques, empiriquement équivalentes : l'interprétation dite orthodoxe, l'interprétation de Bohm, et l'interprétation des mondes multiples. Des textes d'Albert & Galchen, ainsi que de Mermin, présentent le concept de non-localité et invitent à une analyse de l'argument d'Einstein-Podolsky-Rosen et du théorème de Bell. (shrink)
Pour résoudre les paradoxes bien connus de la mécaniquequantique, on propose une interprétation par ramification (ou univers parallèles) analogue à celle d?Everett, mais avec des différences: (i) on propose une infinité continue de branches, dont les poids (o[ugrave] probabilités) se calculent par intégrale; (ii) les branches sont séparées par des ramifieurs qui se propagent à la vitesse de la lumière. Lorsqu?est négligeable la composante d?énergie négative de la fonction d?onde, le poids de chaque branche en un point (...) donné u est égal au flux du quadrivecteur (courant-densité de présence), soit à travers l'élément d?écran antérieur à u sur lequel l'impact est perçu, soit à travers le cône passé de u si aucun impact n?est perçu. In order to solve well-known paradoxes in quantum mechanics, we propose a reworking of Everett's interpretation with ramified branches (or many worlds), yet somewhat different: (i) branches form an infinity continuum and each weight (probability) is defined by an integral; (ii) branches are separated by ramifiers which propagate themselves with the velocity of light. Assuming we can neglect the negative-energy component in the wave function, then the weight of each branch at a given point u is equal to the flux of the quadrivector (current-presence density), either through the screen element where the impact occurs, or through the past light-cone of u if no impact occurs. (shrink)
Durant toute sa vie intellectuelle, Karl Popper a accusé Niels Bohr d’avoir défendu des thèses subjectivistes à propos de la mécaniquequantique et d’avoir introduit le concept de sujet au sein de la physique. Or, cette accusation va à l’encontre des textes de Bohr. L’objectif de cet article est de montrer que, dans sa restitution même des positions de Bohr, Popper n’a pas pris au sérieux une thèse centrale défendue par Bohr, qu’on appelle « la contextualité des phénomènes (...) quantiques», et qui a pour conséquence de modifier en profondeur l’acte de mesure et la constitution de l’objet en mécaniquequantique. Nous essayons de montrer que c’est cette difficulté dans la restitution des positions de Bohr qui l’a amené à porter son accusation de subjectivisme à l’encontre de Bohr. (shrink)
La thèse centrale de van Fraassen dans son dernier ouvrage est que son interprétation modale de la mécaniquequantique constitue une variante admissible de l'interprétation de Copenhague et que cette variante est résolument empiriste. Les moyens mis en œuvre pour défendre la thèse sont considérables – l'auteur fait appel à toutes les ressources de la littérature contemporaine sur la MQ et discute la plupart des auteurs pertinents – et le résultat est à la hauteur des promesses de l'ouvrage. (...) Mais la thèse, abritée sous le couvert d'un œcuménisme herméneutique, ne parvient pas à dégager du dogme empiriste une interprétation de la MQ suffisamment radicale pour lui assurer un statut indépendant. C'est sous le signe du rationalisme cartésien que van Fraassen a d'ailleurs voulu placer son entreprise, puisqu'il cite dans l'épigraphe de son ouvrage le Descartes des Principes de la philosophie : «Que touchant les choses que les sens n'aperçoivent point, il suffit d'expliquer comment elles peuvent être […]». Et Descartes d'ajouter: «C'est tout ce qu'Aristote a fait». (shrink)
La violation expérimentale des inégalités de Bell en mécaniquequantique n'est pas un argument en soi suffisant pour invalider la logique classique et l'ontologie galiléenne. Les résultats expérimentaux démontrant cette violation restent parfaitement compatibles avec le réalisme et la localité. L'idée même d'une ontologie expérimentale est du reste hautement contestable, l'expérience ne pouvant contredire l'ontologie qui la conditionne. The experimental violation of Bell's inequalities in Quantum Mechanics is no argument per se sufficient enough to invalidate classical logic and (...) Galilean ontology. Experimental results proving such a violation remain absolutely compatible with realism and locality. The very idea of an experimental ontology is, besides, highly disputable, experience being unable to contradict the ontology by which it is conditioned. (shrink)
The principle of causality or of determinism, and the notion of cause, are studied in the light of recent results in quantum mechanics. A definition of the concept of cause, loosely related to Lewis' counterfactual approach, is proposed. Then the question 'has every (physical) event a cause ?' is investigated. According to the orthodox quantum theory the answer to above question is negative. However, it is argued that there exist at least as many arguments in favor of a 'yes' (and (...) thus of determinism) as of 'no' – arguments that are fully compatible with quantum theory. Therefore the above question remains philosophical, and cannot be settled by scientific arguments, i.e. experiments or calculations, as many researchers believe. (shrink)
Il est plutôt rare qu’on rende compte dans une revue philosophique d’un manuel de physique théorique. Dans le cas du présent ouvrage, la chose n’est pas si incongrue puisque l’auteur, physicien québécois, n’est pas étranger aux questions philosophiques et s’est souvent mêlé des débats épistémologiques. En plus, son traité comporte plusieurs chapitres qui intéressent l’épistémologie de la physique tout en étant un manuel d’une envergure comparable aux classiques du genre en langue française, ceux de Cohen-Tannoudji, Messiah, Omnès ou Lévy-Leblond. On (...) y trouvera un exposé complet de l’appareil analytique de la mécaniquequantique, des espaces de Hilbert de dimension finie à l’intégrale fonctionnelle de Feynman—avec quelques remarques sur la question délicate de la convergence, puisqu’on sait que l’intégrale de «chemins» n’a pas de justification mathématique «interne»—et au groupe de symétrie de l’hamiltonien pour la dynamique d’un système quantique dont l’évolution temporelle est décrite par l’équation de Schrödinger. Ces matières sont introduites avec force détails et le souci constant des applications, comme en témoigne le chapitre8 sur les solutions numériques et les méthodes d’approximation. Couvrant surtout la physique atomique et moléculaire sans aller jusqu’à la théorie des particules élémentaires et la théorie quantique des champs, l’ouvrage discute du problème de la mesure plus abondamment que le traité standard. C’est là d’ailleurs un des traits distinctifs de l’ouvrage et les chapitres6 sur l’interprétation de la mécaniquequantique, 12sur l’opérateur densité et 21sur les corrélations à distance feront l’objet de mon analyse. (shrink)
Le débat sur l'interprétation de la mécaniquequantique est, aujourd'hui, sensiblement différent de ce qu'il était dans la période de «fondation» de cette théorie. Cette modification tient à deux causes : l'ancrage des conceptions quantiques dans la pensée des physiciens, favorisé par l'utilisation systématique et fructueuse de la théorie quantique en physique atomique et subatomique, d'une part et, d'autre part, les développements théoriques et expérimentaux survenus au cours des vingt dernières années, qui ont amené à considérer comme (...) des faits physiques des énoncés qui paraissaient naguère relever davantage de l'interprétation, avec liberté d'options, voire de la spéculation. Quelle est la signification des énoncés et des concepts théoriques de la physique quantique ? et comment celle-ci s'est-elle modifiée ? Qu'entend-on par «interprétation» ? Telles sont les questions qui servent de guide à ce travail. Nous nous proposons de clarifier ce qui, dans les questions de signification, relève respectivement de la physique (essentiellement les contenus conceptuels et théoriques), et de perspectives philosophiques. Cette distinction est plus nette aujourd'hui qu'elle ne l'était au moment de l'établissement de la mécaniquequantique, ce qui permet d'approfondir notre compréhension de chacun de ces deux aspects, qui s'enrichissent mutuellement de cette clarification. Nous nous interrogeons, pour terminer, sur ce que peut être une conception réaliste en termes d'un «monde d'objets quantiques». (shrink)
This article is about the conceptual status of Feynman diagrams in Quantum Field Theory. It is aimed at showing that the standard use of these diagrams does not threaten the bohrian instrumentalist interpretation of quantum mechanics. Firstly, it is explained why Feynman diagrams cannot be considered as naturalist representations of physical events. Secondly, it is argued that these diagrams should better be conceived as a graphical notation of algebraic terms.This conception gives an opportunity to reflect upon the capacity of human (...) cognition to integrate hybrid combinations of symbols and images.RésuméCet article s’efforce de présenter une conception du statut des diagrammes de Feynman appropriée à l’usage courant qui en est fait en théorie quantique des champs. Son objectif est de montrer que l’usage de ces diagrammes n’est pas susceptible de remettre en cause l’interprétation orthodoxe anti-réaliste de la mécaniquequantique. Dans un premier temps est indiqué pourquoi les diagrammes de Feynman ne peuvent être considérés comme des représentations figuratives d’événements physiques. Dans un second temps, l’auteur explique pourquoi il semble préférable de concevoir ces diagrammes comme une notation graphique de termes algébriques. Le propos fournit l’occasion de réfléchir sur la capacité de la cognition humaine à intégrer des combinaisons hybrides de signes et d’images. (shrink)
Les théories physiques sont aujourd'hui très mathématisées, et ce que les scientifiques manipulent pour décrire, prédire et contrôler les phénomènes, ce sont (entre autres) des équations, comportant de nombreux symboles mathématiques. Ces objets mathématiques n'ont pas de signification physique en eux-mêmes : ils ne « parlent » pas d'eux-mêmes des phénomènes. Une interprétation est nécessaire. Ce qui nous intéresse dans cet article est ainsi l'interprétation dont une théorie physique doit faire l'objet pour remplir son rôle. Nous commençons par expliciter une (...) distinction traditionnelle : l'interprétation « pauvre » (simple instrument permettant d'assigner aux symboles de la théorie un sens physique strictement limité aux résultats des expériences) diffère de l'interprétation « riche » (laquelle compose une image du monde compatible avec la façon dont la théorie décrit mathématiquement les résultats des expériences). Notre but dans cet article est de montrer que cette distinction doit être amendée. Nous nous appuyons sur l'exemple de la mécaniquequantique, mais la distinction se veut valable en général pour toute théorie physique. (shrink)
Les théories de la mécaniquequantique et de la gravité quantique exigent-elles que l’espace-temps soit un trait fondamental de bas niveau, ou l’espace-temps peut-il être conçu comme un élément émergent de ces théories? Tandis que plusieurs commentateurs ont émis de sérieux doutes sur l’idée de se dispenser de l’arrière-plan d’un espace-temps standard, nous ferons valoir qu’une défense de ces interprétations de l’espace-temps émergeant des hypothèses de la mécanique et de la gravité quantiques peut être conduite soit (...) par inférence à la meilleure explication, soit en mobilisant une autre stratégie. De plus, on montrera que l’idée que l’espace et le temps peuvent émerger d’un niveau du réel tout à fait différent et non spatiotemporel a des précédents historiques variés, en particulier aux xviie et xviiie siècles. Cette prise de conscience peut aider à dissiper une partie du mystère associé à ces types d’hypothèses. (shrink)
Nous interprétons les vues philosophiques de Werner Heisenberg comme un pragmatisme et un réalisme non-métaphysique de type Wittgensteinien. La « théorie close » est une règle (concept) Wittgensteinienne. À la différence d’Alisa Bokulich qui donne raison à la position de Paul Dirac sur la nature des relations entre les théories physiques différentes, nous favorisons plutôt celle de Heisenberg. Notre position interprétant Heisenberg va aussi à l’encontre de celle de Popper: le critère d’une théorie scientifique établie (close) est sa non-falsifiabilité. -/- (...) . (shrink)
Le philosophe mit le pied sur la première marche du futurotron. C'était la première fois qu'il utilisait cet appareil pour ses recherches. Bien qu'il vienne seulement d'être mis au point et qu'il ne soit encore qu'à l'état de prototype, ce futurotron pouvait décidément rendre de grands services. De nombreux chercheurs de différentes disciplines l'avaient d'ailleurs déjà utilisé de manière très fructueuse. Le philosophe prit place aux côtés du pilote sur le siège avant de la machine. - Quel est le principe (...) de fonctionnement de la machine? demanda-t-il. - Ce serait un peu long à vous expliquer. C'est basé sur la mécaniquequantique. Le pilote demanda, pressé: - Quelle époque avez-vous choisie? - Je souhaite effectuer une investigation en l'an 2150. Le pilote plaça le sélecteur sur l'année 2150. - Bien. Nous allons commencer. Etes-vous prêt? - Oui. Le futurotron se mit à ronronner. Un flash lumineux intense s'ensuivit. Au bout de quelques minutes, une image floue apparut sur l'écran géant du prototype. Peu à peu, l'image devint plus nette, et puis finalement parfaitement précise. Le philosophe se mit à observer l'écran avec une extrême acuité. Il distinguait nettement des êtres, d'apparence humaine, qui étaient assis dans ce qui semblait être une salle de conférences. En les regardant attentivement, il constata que ceux-ci présentaient les caractéristiques de notre espèce actuelle. Leur physionomie était humaine, mais pourtant il y avait chez eux quelque chose de différent... Dans ce qui paraissait être une projection publique, le philosophe distinguait nettement un faisceau lumineux et coloré qui provenait du front de l'un des êtres placé au centre de la salle, et s'élargissait pour former ce qui constituait l'image projetée d'une véritable scène tridimensionnelle. Les autres individus, assis autour, regardaient attentivement la scène. La projection était d'une netteté parfaite, et d'un réalisme saisissant. On y distinguait nettement deux personnes qui déambulaient en conversant, dans un paysage représentant une plage superbe, battue par les vagues. Le pilote interrompit soudain: - Voilà, c'est fini.. (shrink)
La réalité est au centre du débat en science comme en philosophie. De l'infiniment petit à l'infiniment grand, de la mécaniquequantique à la relativité, les conceptions s'affrontent, et parfois se complètent. Que peut nous dire le philosophe sur ces questions? Pour y répondre, Michel Meyer a développé une approche nouvelle, la problématologie ou théorie du questionnement. Le savant interroge le réel, se livre à des expériences qui sont des mises à l'épreuve d'alternatives, tout comme l'homme de la (...) rue affronte le réel, qui n'est jamais donné, en l'interrogeant également. Mais en quoi consiste une pensée qui ne se mesure plus à l'aune du jugement, mais au questionnement dont il est issu? Michel Meyer élabore ici une systématisation de l'interrogativité, qui oblige à repenser les catégories aussi bien que les principes de l'esprit humain qui servent à concevoir la réalité scientifique mais aussi quotidienne. La réalité n'est pas tant un contenu, toujours variable d'époque à époque, qu'une fonction, celle qui permet de maintenir la différence entre nos questions, voire nos souhaits, et les réponses qui s'en détachent, pour valoir comme telles. (shrink)
Après le rappel de différents contextes dans lesquels a émergé et s’est affirmée en Allemagne au xixe siècle l’idée de philosophie scientifique, l’article a pour objectif une description de la conception de Reichenbach, contrastée avec celle de plusieurs membres du Cercle de Vienne. Je montre en particulier le lien épistémologique et institutionnel entre le groupe de Reichenbach à Berlin et celui de Göttingen autour de Hilbert. J’esquisse aussi un rapprochement entre certains traits caractéristiques de la position de Reichenbach et la (...) conception régionale de l’épistémologie historique française. L’axiomatique et la métamathématique de Hilbert sont bien entendu une racine commune aux orientations suivies par Reichenbach et les épistémologues français des mathématiques. Mais l’impact de la théorie de la relativité, de la mécaniquequantique et du calcul des probabilités ne fut pas moins grand et renouvela en profondeur les concepts de temps, d’espace, de substance, de cause et de loi dans une mise en question des thèses du transcendantalisme kantien qui tourna l’intérêt vers les pratiques scientifiques effectives. (shrink)
L'auteur cherche, d'abord, à définir les concepts de temps et d'espace, c'est-à-dire non ce qu'ils sont en réalité, mais ce que nous avons dans l'esprit lorsque nous en parlons. Il constate à partir de là que la réalité, en première analyse, ne leur correspond qu'à peu près - que ce sont des idéaltypes - et que nous sommes obligés de les " bricoler " pour les adapter à elle. La mécaniquequantique, la cosmologie et la simple expérience psychologique (...) semblent nous faire aller plus loin et nous faire accéder à une réalité non temporelle et non spatiale, mais là encore, d'une manière ambiguë et seulement négative. Si alors, au lieu d'interroger la réalité, nous interrogeons le temps et l'espace eux-mêmes, nous constatons qu'ils sont essentiellement subjectifs comme le sont les sensations, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas plus l'image de la réalité que la sensation du rouge produite par un coquelicot n'est l'image du coquelicot réel. Il est vrai qu'à la sensation du rouge correspond une onde électromagnétique. Quelque chose dans la réalité correspond donc nécessairement au temps et à l'espace, mais tandis que nous connaissons ce qui correspond dans celle-ci aux sensations, nous ne pouvons le faire en ce qui les concerne, faute d'un accès positif à une réalité absolument non temporelle et non spatiale. Ce qui nous oblige à vivre en double registre - sur le mode de la réalité du temps et de l'espace et sur le mode de leur irréalité. (shrink)
Le réalisme structural est une tentative d’établir un compromis entre le réalisme scientifique et l’empirisme, en restreignant le réalisme à la structure relationnelle des théories scientifiques. Il se décline en deux versions, épistémique et ontique. Le réalisme structural ontique propose de concevoir les relations nomologiques décrites par les théories comme des éléments primitifs de la réalité. Il est motivé, notamment, par le fait que sous sa forme épistémique, le réalisme structural ne se distingue pas réellement d’une position empiriste. Cependant, il (...) fait face à des difficultés, en particulier pour différencier relations physiques et mathématiques et rendre compte de l’ancrage expérimental des théories. Il est possible d’établir un parallèle entre ces difficultés et le problème de la mesure en mécaniquequantique, qui concerne lui aussi les rapports entre modèle théorique et expérience : on constate alors qu’un réalisme structural épistémique est plus à même d’y répondre. Une solution de compromis entre le réalisme structural ontique et le réalisme structural épistémique pourrait permettre de conserver les avantages des deux positions. -/- Structural realism attempts to make a compromise between scientific realism and empiricism, by restricting our realist commitment to the relational structure of scientific theories. There are two main versions of the position: ontic, or epistemic. According to ontic structural realism, the nomological relations expressed by theories are the primitive entities of reality. This ontic version is motivated in particular by arguments to the effect that epistemic versions are not really distinct from mere empiricism. However according to some authors, it’s not clear that ontic structural realism can differentiate between physical and mathematical relations, and account for the relations between scientific theories and their experimental basis. These difficulties can be related to the measurement problem in quantum mechanics, which also concerns the link between theoretical models and experiments. It appears that epistemic structural realism is in a better position to respond to these difficulties. A compromise between both versions of structural realism could allow us to keep the advantages of both. (shrink)
RésuméA partir ?une expérience de mécaniquequantique, on pose la question de la table des catégories requises et ľon esquisse la comparaison entre trois tables de catégories: celle ? Aristote, celle de Kant et celle de Dirac. On tente ? analyser ce qu'a de spécifique le concept contemporain ?être‐en‐puissance compareéà son homologue aristotélicien pour caractériser l'état ? un système physique.SummaryStarting from a mechanical quantum experiment, the table of categories required is questioned and the comparison of three tables of (...) categories, those of Aristotle, Kant and Dirac, has been sketched in. The author attempts to analyse what is specific in the contemporary concept of “power potential” compared with its corresponding homologue in the Aristotle approach in order to characterise the state of a physical system. (shrink)
RésuméEst présentée une démonstration élémentaire et intuitive de ľ inégalité de Bell, démonstration accessible aux non‐spécialistes et en particulier aux philosophes. Cette inégalité, dont les prémisses sont dégagées, est valable pour toutes les théories à variables cachées locales. Or, la mécaniquequantique la viole. Les conséquences qui on peut tirer de cette violation sont envisageées.
L'évêque anglican Joseph Butler proclama, au XVIIIe siècle, que " la probabilité est le guide même de la vie ". Aujourd'hui, probabilités et statistiques ont envahi quasiment tous les domaines de nos vies privées et publiques. Les politiques gardent les yeux rivés sur les sondages, les organismes de retraite nous annoncent des années noires au vu des courbes démographiques, et dans l'intimité de nos salles de bains, perchés sur la balance, nous nous demandons si notre poids est conforme à la (...) moyenne. Dans le domaine scientifique, l'usage de la probabilité semble avoir détrôné un goût de la certitude plus cartésien : l'irruption de la mécaniquequantique et de sa fameuse fonction d'onde a fait couler des fleuves d'encre philosophique. Mais une querelle d'interprétation continue à opposer deux conceptions irréductibles : selon l'une, la probabilité est une affaire foncièrement subjective qui relève essentiellement de l'état des croyances de chacun ; selon l'autre, elle est avant tout une question objective relative à la fréquence d'apparition de phénomènes dits aléatoires. De ce concept essentiel et délicat, Ian Hacking tente ici l'archéologie. Comment la probabilité a-t-elle pu devenir aussi envahissante, en politique comme en science, et qu'a-t-elle à voir avec l'opinion? Comment une notion apparemment aussi fugace est-elle devenue l'objet d'un calcul? Quels défis lance-t-elle au raisonnement et à la logique? Dans cette quête aux allures de roman policier, Pascal, Leibniz ou Huygens côtoient des politiques mettant en place un système de rentes à vie, des amateurs tentant de déceler dans des épidémies un ordre sous-jacent, des joueurs impénitents et des inconditionnels de la loterie. (shrink)
Ce traité élabore de nouveaux fondements pour repenser la philosophie. Il intègre les grandes révolutions scientifiques du XXe siècle, comme la psychanalyse, la relativité et la mécaniquequantique.
Nous proposons de penser ensemble les concepts d'espace et de temps : ils concernent les mêmes degrés de liberté des éléments du monde et fonctionnent toujours en tandem. Leurs fondements doivent être discutés, non dans une pensée de la substance (chacun est défini par une série de caractères qui lui sont propres), mais dans une pensée de la relation (chacun se définit en opposition à l'autre). Nous opposons des relations spatiales à des relations temporelles, ou encore des relations d'immobilité à (...) des relations de mobilité relative. La décision de la frontière entre ces deux ensembles de relations est sujette à arbitraire : nous avons une grande flexibilité dans les définitions associées des paramètres d'espace et de temps ; elle ne fait pas non plus l'économie de difficultés conceptuelles ou logiques semblables à celles rencontrées dans la mécaniquequantique. Il faut revoir dans cette perspective autant le concept de temps que celui d'espace : le temps ne coule pas, il est changement de relation, il est mouvement ; l'espace est abstrait à partir de relations constantes ou morceaux constants de mouvement. Les mouvements relatifs qui expriment ces relations, changeantes ou non, contiennent toujours un aspect spatial et un aspect temporel, comme pile et face de la même réalité. Nous proposons de voir plus généralement dans toute relation un aspect spatial (l'écart qui sépare les deux termes de la relation) et un aspect temporel (le parcours du chemin qui les relie). Sur cette base, nous proposons un programme de recherche pour reprendre un certain nombre de problèmes fondamentaux de la physique contemporaine, ainsi que des pistes pour reprendre ce que nous disons du temps et de l'espace dans les sciences humaines et sociales, la culture, et jusque dans la vie quotidienne. (shrink)
Vladimir Fock est un scientifique russo-soviétique connu pour diverses contributions à la physique moderne. Il en fut aussi un interprète, développant une position critique face à l’orthodoxie incarnée par Niels Bohr en mécaniquequantique et Albert Einstein en relativité générale. Fock ayant adhéré au matérialisme dialectique, l’historiographie sur ses contributions aux débats d’interprétation met généralement l’accent sur sa défense d’une position réaliste, en faveur de l’objectivité du monde extérieur. Le présent article complète cette observation en s’appuyant sur un (...) texte du physicien soviétique jusqu’alors peu connu : « La signification fondamentale des méthodes d’approximation en physique théorique ». En effet, il révèle une forme d’antiréductionnisme essentielle à la compréhension du discours de Fock sur l’interprétation des théories de la physique moderne. (shrink)
Le dernier ouvrage d'Yvon Gauthier, son quatrième, n'est certes pas d'une lecture des plus faciles. Le bon lecteur devrait à la fois être familier du formalisme de la mécaniquequantique et des labyrinthes lacaniens, connaître la théorie des modéles êt etre revenu de Heidegger.Tout cela rend la tâche d'un critique de Gauthier ardue et périlleuse; aussi je prierai le lecteur de m'excuser à l'avance si, dans le foisonnement philosophique de l'ouvrage, j'ai dû restreindre mon attention à certains aspects (...) particuliers. (shrink)
L'ouvrage de M. Bitbol est la suite d'un livre qu'il a consacré à la mécaniquequantique et dont j'ai rendu compte dans Dialogue. Il s'agit bien d'une suite naturelle à son tour d'horizon de la problématique philosophique de la mécaniquequantique. Mais alors qu'il s'aventurait dans quelques-uns des problèmes techniques de la philosophie quantique dans son premier ouvrage original, il se limite ici à un commentaire, philosophique et jamais technique, d'un ouvrage collectif paru sous sa (...) direction : Physique et réalité en hommage à Bernard d'Espagnat. Or, le texte de l'auteur, qui paraît séparément, est pour l'essentiel un commentaire presque littéral des critiques adressées à d'Espagnat et des réponses qu'il a faites, avec une belle générosité faut-il le dire. Nous devons reconnaître à d'Espagnat la paternité—ce que d'autres n'ont pas manqué de faire—du questionnement philosophique de la mécaniquequantique en France. Élève de Louis de Broglie, dont il a retenu la méfiance vis-à-vis la «nouvelle» mécaniquequantique, il n'a cessé de défendre un réalisme à découvert des Conceptions de la physique contemporaine jusqu'à Le réel voilé. D'Espagnat, à l'origine physicien des hautes énergies comme d'autres, s'est converti à une philosophie transcendantale de seconde «kantisation», si l'on peut se permettre de déformer le terme de seconde quantisation qui appartient à la mécaniquequantique et qui signifie que l'on «quantise» un champ plutôt qu'une particule—la première «kantisation» dans le cas de la mécaniquequantique aurait été le fait de Cassirer et de G. Hermann dont on vient de redécouvrir Les fondements philosophiques de la mécaniquequantique parus en allemand en 1935 et traduits récemment par L. Soler. (shrink)
Dans un texte désormais célèbre, Ferdinand de Saussure insiste sur l’arbitraire du signe dont il vante les qualités. Toutefois il s’avère que le symbole, signe non arbitraire, dans la mesure où il existe un rapport entre ce qui représente et ce qui est représenté, joue un rôle fondamental dans la plupart des activités humaines, qu’elles soient scientifiques, artistiques ou religieuses. C’est cette dimension symbolique, sa portée, son fonctionnement et sa signification dans des domaines aussi variés que la chimie, la théologie, (...) les mathématiques, le code de la route et bien d’autres qui est l’objet du livre La Pointure du symbole. -/- Jean-Yves Béziau, franco-suisse, est docteur en logique mathématique et docteur en philosophie. Il a poursuivi des recherches en France, au Brésil, en Suisse, aux États-Unis (UCLA et Stanford), en Pologne et développé la logique universelle. Éditeur-en-chef de la revue Logica Universalis et de la collection Studies in Universal Logic (Springer), il est actuellement professeur à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro et membre de l’Académie brésilienne de Philosophie. SOMMAIRE -/- PRÉFACE L’arbitraire du signe face à la puissance du symbole Jean-Yves BÉZIAU La logique et la théorie de la notation (sémiotique) de Peirce (Traduit de l’anglais par Jean-Marie Chevalier) Irving H. ANELLIS Langage symbolique de Genèse 2-3 Lytta BASSET -/- Mécaniquequantique : quelle réalité derrière les symboles ? Hans BECK -/- Quels langages et images pour représenter le corps humain ? Sarah CARVALLO Des jeux symboliques aux rituels collectifs. Quelques apports de la psychologie du développement à l’étude du symbolisme Fabrice CLÉMENT Les panneaux de signalisation (Traduit de l’anglais par Fabien Shang) Robert DEWAR Remarques sur l’émergence des activités symboliques Jean LASSÈGUE Les illustrations du "Songe de Poliphile" (1499). Notule sur les hiéroglyphes de Francesca Colonna Pierre-Alain MARIAUX Signes de vie Jeremy NARBY Visualising relations in society and economics. Otto Neuraths Isotype-method against the background of his economic thought Elisabeth NEMETH Algèbre et logique symboliques : arbitraire du signe et langage formel Marie-José DURAND – Amirouche MOKTEFI Les symboles mathématiques, signes du Ciel Jean-Claude PONT La mathématique : un langage mathématique ? Alain M. ROBERT. (shrink)
Cet article propose une nouvelle approche dans l'analyse et l'interprétation des théories physiques. La théorie des modèles ou sémantique ensembliste est rejetée au profit d'une syntaxe ou théorie des démonstrations qui s'attache d'abord à la structure formelle d'une théorie physique. On donne plusieurs exemples d'une théorie de la preuve , exemples qui relèvent surtout de la mécaniquequantique et qui vont dans le sens de la thèse principale de l'auteur : la surdétermination de la théorie physique par sa (...) structure mathématique.This paper deals with a novel approach in the interpretation of physical theories. Model theory or set-theoretical semantics is here replaced by a proof-theoretical analysis which is applied to the formal structure of a physical theory. Many examples are given, mainly in Quantum Mechanics, which aim at illustrating the main thesis of the paper: that a physical theory is over-determined by its mathematical structure and cannot be defined by the class of its empirical structures. (shrink)
Cet essai cherche à faire de la complémentarité entre énergie-idée, structure et fonction, et autres couples de concepts, la base d'une nouvelle ontologie qui puisse résoudre les conflits entre les pôles de description « mental » et « physique », entre la vérité mathématique et la vérité empirique et entre la mécaniquequantique et la théorie de la relativité comme formes rivales d'explication scientifique. L'auteur y plaide en faveur de la fermeture déductive de l'univers à la lumière de (...) la relation logique entre le nombre et l'alphabet . Il y présente la réalité et l'autonomie conceptuelle des idées comme une alternative au platonisme et à d'autres idéologies. Il dispose de fausses interprétations, malentendus, et objections au moyen du dialogue.Conjugacy between energy-idea, structure and function, and other concept pairs is made the basis for a new ontology which resolves the conflicts between "mental" and "physical" poles of description, between mathematical and empirical truth, and between quantum mechanics and relativity theory as rival forms of scientific explanation. The deductive closure of the universe is argued for, in light of the logical connection between number and the alphabet . The reality and the conceptual autonomy of ideas are presented as an alternative to Platonism and other ideologies. Mistaken interpretations, misunderstandings and objections are handled through the medium of dialogue. (shrink)