Straipsnis nagrinėja, kaip Shaunas Gallagheris sprendžia fenomenologijos ir natūralizmo suderinamumo klausimą. Pirmoje dalyje aptariamas Gallagherio tyrimų atspirties taškas: fenomenologinės kūno schemos sampratos pritaikymas interpretuojant trečiojo asmens prieiga gautus duomenis. Antroje dalyje aptariamas bendras Gallagherio fenomenologijos natūralizavimo projektas: argumentai už tai, kad į natūralistinę programą būtų įtrauktos ne paskiros fenomenologų įžvalgos, bet metodiškas pirmojo asmens prieigos taikymas. Trečioje dalyje aptariami argumentai prieš fenomenologijos natūralizavimą. Teigiama, kad pagrindinė problema fenomenologiją ir natūralizmą derinančiam filosofui – mąstymo fenomenologijos natūralizavimas. Galiausiai bandoma apibrėžti fenomenologijos natūralizavimo (...) projekto perspektyvas. (shrink)
Anfractuosité et unification consiste en une introduction à la pensée de Nishida Kitarô (1870-1945), au moyen du fil directeur interprétatif qu’est la notion d’« unification » (tôitsusuru). Que signifie unifier : atteindre une unité dernière, ou bien poursuivre « sans cesse » l’unité ? Une telle poursuite ne revient-t-elle pas à un « néant pur et simple » ? En fait, cette crainte ne proviendrait-elle pas de ce que l’homme ne peut faire face à l’« infini » qui se trouve (...) derrière l’être même ? Dès lors, à quel « lieu » correspondrait un tel « au-delà » ? La finitude serait-elle la limite du « soi », la notion d’être est-elle l’unique clé de l’histoire de la réalité ? Un « néant absolu » a-t-il encore quelque chose à voir avec l’être ? Michel Dalissier examine les réponses de Nishida à la faveur de trois explorations de ses oeuvres majeures, en insistant sur sa relation intellectuelle avec la philosophie occidentale, ainsi que sur les « annotations manuscrites » qu’il laissait dans ses livres. (shrink)
La question du phénomène précède de beaucoup la phénoménologie, elle s'ouvre avec la philosophie et l'accompagne tout au long de son histoire. Mais ce préalable incontournable - car être veut dire apparaître - est surdéterminé par une présupposition irréfléchie. De la Grèce à Heidegger, dans les problématiques classiques de la conscience et de la représentation, dans leurs critiques, dans la phénoménologie de l'intentionnalité et dans ses prolongements, "phénomène" désigne ce qui se montre à l'intérieur d'un horizon de visihilisation, l'Ek-stase d'un (...) Dehors. La mise en cause de ce monisme ontologique établit que l'Ekstase ne subsiste que sur le Fond de son anti-essence : immanence si radicale qu'elle ne se tient jamais à distance, incapable de se voix, âme sans Idée, vie dépourvue d'archétype mais liée à soi invinciblement, s'éprouvant dans le subir, le souffrir et le jouir de son propre pathos. Parce que, avant que ne se lève le monde, une Affectivité transcendantale accomplit en nous son Archi-Révélation en même temps qu'elle engendre notre ipséité, ce sont d'autres catégories, d'autres penseurs, une nouvelle phénoménologie qui sont requis si nous voulons parvenir, enfin, à l'intelligence de ce que nous sommes. (shrink)
Faire de la métaphysique, après tant de réductions et de tournants ? Au fondement des sciences humaines, au cœur du bergsonisme, aux frontières de la phénoménologie, au détour de l’ontologie, en quel sens est-elle vivante et vitale ? Ces questions, Maurice Merleau-Ponty les inscrit au sein d’un projet grandiose, aussi revendiqué que pratiqué souterrainement, aussi conceptuellement florissant qu’inachevé. Ce projet, nous avons voulu le parcourir ici, dans sa profondeur démesurée. Se nourrissant des ressources notionnelles de sa recherche, investissant ses domaines (...) d’éclosion, de la perception à la réflexion, de la nature à la religion, du langage à l’art, la métaphysique de Merleau-Ponty permet de tenter une lecture intégrale de sa philosophie. -/- La neige étincelait de tant d’étoiles qu’on ne songeait point à regarder le ciel où les vraies étoiles ne se remarquaient pas. Le ciel était noir et morne, et sur la terre c’était la joie. TOLSTOÏ. (shrink)
En reposant la question fondamentale de la phénoménologie, et de la philosophie — la question de la donation —, en interprétant celle-ci non plus seulement, selon la pensée traditionnelle de l'Occident, comme apparition dans un monde mais comme l'étreinte invisible de la vie en son propre pathos, la phénoménologie matérielle soulève des problèmes nouveaux et paradoxaux. Trois d'entre eux font l'objet des présentes études : 1 / La matière de la conscience, l'Impression, n'est plus un contenu opaque attendant l'éclaircissement de (...) la forme intentionnelle, ne s'exhibant que dans l'Ek-stase du Temps : elle accomplit la Révélation en elle-même, dans sa chair affective. Au lieu de définir une discipline mineure, vite oubliée, la phénoménologie hylétique — matérielle — dessine la tâche de l'avenir. 2 / La possibilité de connaître la vie invisible donne son sens au problème de la méthode phénoménologique et exige que celle-ci soit repensée entièrement. 3 / La relation à autrui change elle-même de nature si, avant de pouvoir être reconnue au milieu du monde, elle prend corps dans la vie où naissent tous les vivants, l'autre aussi bien que moi-même — si elle est un « pathos-avec ». — Michel Henry —. (shrink)
Le christianisme bouleverse notre conception de l'homme parce qu'il refuse la manière dont celui-ci se comprend depuis toujours à partir du monde, de sa vérité et de ses lois. Selon le christianisme, l'homme ne procède pas du monde mais de Dieu: il est son " Fils ". Or Dieu est Vie, Vie qui ne se montre en aucun monde, qui s'éprouve elle-même dans son intériorité invisible. L'autorévélation de la Vie est l'essence de Dieu. Cette épreuve de soi de la Vie (...) fonde tout Soi et tout Moi, toute individualité et tout individu - tout " homme " concevable. L'opposition de la Vérité de la Vie et de la vérité du monde permet, d'autre part, de savoir que Jésus est le Christ. Dans le monde, Jésus a l'apparence d'un homme. C'est seulement en se plaçant à l'intérieur du mouvement de la Vie qu'on peut saisir comment celle-ci génère en elle un Premier Vivant et, en lui, tout vivant possible. Ce livre ne demande donc pas si le christianisme est vrai ou faux. Il met à nu le genre de Vérité que le christianisme professe et propose aux hommes. A partir d'une phénoménologie radicale du concept de " Vie ", il donne une idée extrêmement neuve, originale et forte de la Vérité du christianisme. (shrink)
Qu’advient-il quand, à la pointe extrême du continent eurasien, la méditation de l’un des plus grands penseurs français franchit les océans pour être accueillie, critiquée sans concession aussi bien que reprise ? Faut-il s’attendre au récit d’un malentendu quand Henri Bergson se trouve relu par son contemporain Nishida Kitarô, né deux années après que son pays se soit ouvert à l’Occident ? Ce dernier va-t-il, depuis le Japon, risquer avec la pensée française ce que firent jadis les européens Leibniz et (...) Malebranche avec la chinoise, ou Schopenhauer avec l’indienne ? Y a-t-il là pure appropriation, et selon quelles spécificités notionnelles et méthodologiques ? Cette rencontre ne laisse-t-elle pas présager, au contraire, un échange véritable quoique encore fragile qui, s’il emprunte presque tout son vocabulaire et ses concepts à l’Europe, en tire un esprit subtil et nouveau ? Les trois études rassemblées dans cet ouvrage se proposent d’envisager ce débat, né il y a près d’un siècle de nous, et la contribution qu’il pourrait apporter à une réflexion sur l’idée de philosophie comparée. (shrink)
Cet ouvrage prouve que le premier cours de Merleau-Ponty au Collège de France, les Recherches sur l’usage littéraire du langage, hérite d’une théorie métaphysique qui donne tout leur sens aux paradoxes que l’écrivain rencontre dans son travail. Ainsi, nous montrons dans une première partie que le philosophème inédit du « faire être » permet d’expliquer pourquoi cet usage littéraire, distinct du langage ou de la littérature, constitue pour Merleau-Ponty une fonction conquérante de l’être par l’écrivain. La notion de faire mise (...) en jeu ici est stimulante, en ce qu’elle apparaît irréductible à l’action ou à la création. Or, une telle fonction conquérante se réalise au plus profond de la conscience, notion remise en jeu au cœur de la vie littéraire, où écrire et vivre ne font qu’un. Nous montrons ainsi que les expressions propres à Paul Valéry puis à Stendhal, examinées par les deux parties du cours, correspondent aux degrés de ce que Merleau-Ponty nomme la conscience métaphysique : étonnement et reconnaissance. Dans une seconde partie, nous établissons que le cours s’emploie plus viscéralement à faire mûrir cette métaphysique à l’aune de la non-philosophie, c’est-à-dire ici la littérature. Certaines innovations concernent des notions merleau-pontiennes typiques. D’abord, l’écriture littéraire, en son imminence, son besoin, se trouve traversée par un étrange déséquilibre, que le chiasme vient justifier, par-delà les catégories classiques de causalité et finalité. Ensuite, seule une universalité latérale procure le type de généralité indirecte propre à l’intersubjectivité qui s’établit entre l’auteur, le lecteur et le livre. Mais les innovations les plus prometteuses sont celles par lesquelles la littérature vient informer la métaphysique. Ainsi, la théorie du réveil vient soutenir la dialectique par laquelle l’écrivain reprend le questionnement qui le sollicite à créer. Et la mécanique cruciale de l’implexe vient finalement étayer la monadologie naissante de Merleau-Ponty. Le paradoxe étant que tout cela ne naît chez Valéry que pour s’accomplir chez Stendhal, et ne serait sans doute jamais visible sans Proust. L’intérêt de la présente étude est de mettre en évidence l’insuffisance d’une approche phénoménologique ou ontologique du langage pour saisir pleinement les enjeux du cours. Mais cela tient autant à la nécessité d’une reprise de la métaphysique qu’à l’exigence d’une sollicitation littéraire. Le cours offre alors une méditation subtile des grands moments de l’expérience littéraire, examinant des notions telles que manière, style, création, poésie, rigueur, publicité, fiction, imaginaire, lecture, allusion, spontanéité et improvisation. Il propose une riche réflexion sur le sens de l’écriture, la nature de l’écrivain et de son « autre », la vérité qu’il convoite et les écueils qu’il croise, de l’égotisme au fétichisme. Un des enjeux de ce travail est également de mettre en évidence les virtualités propres de l’écriture merleau-pontienne sous sa forme fragmentaire et hésitante de notes de cours, par exemple dans l’usage des ratures. (shrink)
ll volume è la prima trattazione in lingua italiana, introduttiva ma il più possibile completa e aggiornata, dell’Etica delle virtù (Virtue Ethics), una corrente dell’etica contemporanea ancora poco conosciuta e coltivata nell’Europa continentale, che pone al suo centro proprio la nozione di virtù. Nonostante questo termine non sia oggi particolarmente usato e apprezzato sul piano del linguaggio comune, l’interesse che esso ha suscitato da qualche decennio permette di presentare la Virtue Ethics come un vero e proprio filone dell’etica contemporanea con (...) radici classiche, che si distingue da quelli deontologico e utilitarista-consequenzialista. Dopo un excursus sui principali autori riconducibili alla Virtue Ethics, il libro ne prende in esame i più rilevanti e dibattuti snodi concettuali da una prospettiva tematica o problematica, ed evidenzia i nessi tra le virtù e altre dimensioni dell’agire umano. Segue, infine, un’ampia e aggiornata bibliografia. (shrink)
L'intelligence de la pensée de Marx suppose la mise hors jeu du marxisme. Le marxisme s'est constitué en doctrine achevée et officielle alors que les écrits philosophiques fondamentaux de Marx demeuraient inconnus, et notamment L'idéologie allemande, publié en 1932. Reposant sur des textes qui ne portent pas leur principe d'intelligibilité en eux-mêmes, il s'est, de plus, voulu en accord avec l'objectivisme moderne. Par une lecture entièrement neuve de l'oeuvre complète de Marx, Michel Henry en dévoile l'intuition fondatrice : la subjectivité (...) corporelle de l'individu vivant, qui définit à la fois son existence et sa condition de travailleur. Une phénoménologie de la vie concrète constitue identiquement chez Marx la mise à nu de tout le système économique et le principe unique de son explication : la philosophie de la réalité porte en elle la philosophie de l'économie. La valeur est produite exclusivement par le travail vivant. Le des-tin du capital est donc celui de la praxis subjective de l'individu. Dès qu'il s'en sépare - et le progrès technologique inaugure l'ère de cette séparation -, la valorisation et le capitalisme ne sont plus possibles. (shrink)
Exact contemporain de la reine Victoria, Herbert Spencer est assurément un des derniers constructeurs de système. De 1862 à 1893, il n'a eu d'autre but que de mener à bien un vaste projet de philosophie synthétique conçu en 1858 et qui, après avoir posé les principes premiers, devait examiner tour à tour ceux de la biologie, de la psychologie, de la sociologie puis de la morale. Une fois la part faite à un inconnaissable emprunté à Kant, ou à quelques principes (...) universels, comme le passage de l'homogène à l'hétérogène, les lois de la moindre résistance ou de la persistance de la force, cette philosophie se résume pour l'essentiel à appliquer à toutes les branches du savoir la théorie de l'évolution, censée expliquer aussi bien le monde inorganique que le monde organique. À ce propos, on ne perdra pas de vue que l'évolutionnisme de Spencer a précédé celui de Darwin; qu'il s'agit, si l'on préfère, d'une doctrine plus idéologique que scientifique, en ce sens que son auteur s'est contenté d'étendre aux êtres vivants ce qui avait été élaboré initialement pour rendre compte du devenir social. (shrink)
Psichologizmas yra loginių ir psichologinių terminų reikšmių tapatinimas. Husserlio Prolegomenai yra žymiausias psichologizmą kritikuojantis tekstas. Iki šiol buvo atviras klausimas, kas būtent juose įrodyta. Šio straipsnio tikslas yra į jį atsakyti. Pagrindinis straipsnyje ginamas teiginys yra toks: Prolegomenuose Husserlis įrodė, kad jei reliatyvizmas klaidingas, tai psichologizmas klaidingas, bet neįrodė reliatyvizmo ar psichologizmo klaidingumo, nes jis neįrodė, kad reliatyvizmas save paneigia. Pirmiausia nagrinėjami du kartais Husserliui priskiriami įrodymai: paremtasis prielaida, kad logika yra normatyvi, ir paremtasis prielaida, kad psichologija remiasi logika. Tvirtinama, (...) kad jie nesuderinami su logikos samprata Prolegomenuose. Tuomet nagrinėjami likę įrodymai ir parodoma, kaip iš jų plaukia, kad jei reliatyvizmas klaidingas, tai psichologizmas klaidingas. Galiausiai nagrinėjamas įrodymas, kad reliatyvizmas save paneigia vienu ar kitu būdu: ar savaime, ar tuomet, kai yra išreiškiamas, ar tada, kai įrodinėjamas kitam. Teigiama, kad reliatyvizmo klaidingumas juo neįrodytas. Straipsnio išvados reikšmingos bet kokiam logiką reliatyvizuojančiam požiūriui. (shrink)
... PREFACE Paul Gochet (Liege) "[...] une entite physique ne peut etre envisagee que comme une sorte de concretisation, de consolidation locale dans un ...
Si l’on connaît aujourd’hui le dialogue fructueux que Paul Ricœur a noué avec les penseurs structuralistes, on ignore largement son positionnement face à la mouvance poststructuraliste. Faut-il opposer la philosophie de Ricœur au poststructuralisme à la française ou au contraire doit-on montrer qu’elle en est une variante singulière? C’est la seconde option qui est ici défendue. Certes, le poststructuralisme ne doit pas être considéré comme une école de pensée mais comme une reconstruction qui relève de l’histoire de la philosophie. Dans (...) la mesure où les horizons de dépassement du structuralisme ont été posés de manière chaque fois particulière, il est préférable de parler de poststructuralismes au pluriel. C’est la raison pour laquelle J. Michel propose des confrontations dyadiques entre Ricœur et certains de ses contemporains que l’on regroupe habituellement dans cette mouvance. (shrink)
On a pu croire ou espérer, un temps, que les monstruosités de la Seconde Guerre mondiale étaient derrière nous. Définitivement. Or partout, à nouveau, on massacre, on torture, on extermine. Comment comprendre cette facilité des hommes entrer dans le mal? La réponse à cette question devient chaque jour plus urgente. Michel Terestchenko rouvre ici le débat. D'abord, en complétant la démonstration de Hannah Arendt : de même que ce ne sont pas seulement des monstres qui basculent dans l'horreur mais des (...) hommes ordinaires, trop ordinaires, de même, montre-t-il, il n'est pas besoin d'être un saint pour accomplir le juste et secourir des victimes au risque de sa vie. Héros ou salaud? C'est toujours une petite décision initiale, à peine perceptible, qui décide du côté dans lequel, une fois engagé, on se retrouvera in fine. Mais qu'est-ce qui explique cette décision? C'est là où l'enquête de M. Terestchenko prend toute son ampleur. En procédant à une reconstitution critique du débat central de la philosophie morale depuis le XVIIe siècle, aujourd'hui relayé par la majorité des sociologues et des économistes, elle montre combien est stérile l'opposition entre tenants de la thèse de l'égoïsme psychologique et défenseurs de l'hypothèse d'un altruisme sacrificiel. Ce n'est pas par " intérêt " qu'on tue ou qu'on torture. Ni par pur altruisme qu'on se refuse à l'abjection. Les travaux qui analysent les phénomènes de soumission à l'autorité, de conformisme de groupe ou de passivité face à des situations de détresse, invitent à comprendre tout autrement les conduites de destructivité. Tirant les conclusions philosophiques de recherches récentes entreprises en psychologie sociale et s'appuyant sur certains exemples historiques particulièrement éclairants - tel le cas de Franz Stangl, le commandant de Treblinka, ou, à l'opposé, les actions héroïques du pasteur André Trocmé et de sa femme Magda au Chambon-sur-Lignon -, l'auteur propose de penser les conduites humaines face au mal selon un nouveau paradigme celui de l'absence ou de la présence à soi. (shrink)
Israël se veut un État « juif et démocratique » puisant ses valeurs de liberté, d’égalité et de justice dans le message biblique autant que dans les Lumières européennes. Né de la réalisation d’une idéologie « profane » – le sionisme – qui a été élaborée puis véhiculée par des militants non religieux et souvent athées, Israël tire néanmoins l’essentiel..
Dans la philosophie de Schopenhauer, le concept de coeur revêt plusieurs sens. Si le coeur est compris comme symbole et comme synonyme de la volonté, il renvoie aussi toujours au coeur organique. Point central d’où partent et où aboutissent les affects, le coeur se révèle ainsi comme l’élément premier de notre être par rapport à la tête qui reste seconde. Parce qu’il est en partie inconscient, le coeur « a ses raisons que la raison ne connaît point ». Cet article (...) propose d’étudier les différentes perspectives selon lesquelles Schopenhauer utilise le concept de coeur pour en dégager une signification première. (shrink)
Annoncé à grand fracas, le décryptage do génome humain devait nous révéler le secret ultime de la vie et ouvrir la voie à de nouvelles thérapies miracles. Espoirs déçus : à l'ère de la post-génomique, les secrets du vivant sont maintenant recherchés dans les théories de la complexité, dans la convergence des efforts des biologistes, des physiciens et des mathématiciens. Comment comprendre la signification de cette succession rapide d'objectifs apparemment différents, de cette alternance d'espoirs et de désillusions? Dans ce livre (...) novateur, Michel Morange propose une clé pour rendre compte de ces difficultés, et de beaucoup d'autres analogues touchant toutes les branches de la biologie. Les annonces sensationnelles reflètent l'espoir toujours déçu qu'une explication unique pourrait suffire. Or les faits biologiques - comme ceux relevant de bien d'autres disciplines scientifiques -ne peuvent être expliqués par un principe d'intelligibilité unique. Exemples à l'appui et de façon très pédagogique, Michel Morange montre pourquoi des explications différentes doivent être articulées pour décrire le fonctionnement des macromolécules aussi bien que l'évolution humaine ou le développement des cancers. Admettre une idée aussi simple n'est pas évident, car tout scientifique a été formé à privilégier un principe d'intelligibilité particulier. L'articulation entre explications différentes est pourtant indispensable pour le progrès des connaissances ; elle est aussi une exigence éthique ; elle est requise pour que la science conserve sa place dans nos sociétés. (shrink)
Le débat sur l'interprétation de la mécanique quantique est, aujourd'hui, sensiblement différent de ce qu'il était dans la période de «fondation» de cette théorie. Cette modification tient à deux causes : l'ancrage des conceptions quantiques dans la pensée des physiciens, favorisé par l'utilisation systématique et fructueuse de la théorie quantique en physique atomique et subatomique, d'une part et, d'autre part, les développements théoriques et expérimentaux survenus au cours des vingt dernières années, qui ont amené à considérer comme des faits physiques (...) des énoncés qui paraissaient naguère relever davantage de l'interprétation, avec liberté d'options, voire de la spéculation. Quelle est la signification des énoncés et des concepts théoriques de la physique quantique ? et comment celle-ci s'est-elle modifiée ? Qu'entend-on par «interprétation» ? Telles sont les questions qui servent de guide à ce travail. Nous nous proposons de clarifier ce qui, dans les questions de signification, relève respectivement de la physique (essentiellement les contenus conceptuels et théoriques), et de perspectives philosophiques. Cette distinction est plus nette aujourd'hui qu'elle ne l'était au moment de l'établissement de la mécanique quantique, ce qui permet d'approfondir notre compréhension de chacun de ces deux aspects, qui s'enrichissent mutuellement de cette clarification. Nous nous interrogeons, pour terminer, sur ce que peut être une conception réaliste en termes d'un «monde d'objets quantiques». (shrink)
Le monde moderne est en proie à une crise majeure de civilisation. La doxa parlera de " perte des repères ", et les pouvoirs publics croient contenir les périls en multipliant les " comités d'éthique ", dans de nombreux secteurs d'activité à commencer par ceux des pratiques médicales et des recherches en biotechnologies. Mais encore cette crise porte sur les valeurs, les moeurs, la politique, l'économie, la violence, la criminalité, les médias, l'éducation, le sport, etc. À ne pas interroger plus (...) en profondeur cette crise, ces divers comités d'éthique seront autant de " rustines " destinées à colmater en vain ce qui fait eau de toute part. Les questions sous-jacentes de l'éthique contemporaine portent sur les " limites ": "peut-on tout faire?", "peut-on tout dire?", "peut-on tout montrer?", "peut-on rire de tout?". Elles interrogent la formation et la condition du lien social, dans un contexte où la démocratie est une valeur inconditionnée. Thomas Jefferson en avait identifié le point de tension : " Le prix de la Liberté, c'est une vigilance éternelle ". Ce champ de réflexion appelle donc un croisement de disciplines : le droit, la sociologie, l'anthropologie, la philosophie, l'histoire, la psychanalyse, les sciences du comportement et des systèmes intelligents et robotiques, les sciences politiques, les sciences du vivant, les sciences de l'environnement. Sous la direction de Michel Gad Wolkowicz l'ouvrage réunit des intervenants de référence de toutes ces disciplines. (shrink)
La visée de cette étude se résume en peu de mots : abandonné à lui-même, le système économico-politico-social actuel est condamné et son trépas sera douloureux, à moins qu’une réforme profonde ne survienne. Les pistes de réflexion qu’il rassemble dans cette étude trouvent leur origine dans deux systèmes de pensée complémentaires : la philosophie organique du dernier Whitehead et le matérialisme dialectique de Marx. Poliment mis entre parenthèses comme une double aberration historique, leurs travaux ont pourtant déterminé les balises conceptuelles (...) de tous les problèmes contemporains : les racines et les enjeux de la technoscience, du matérialisme, du capitalisme et de l’existence démocratique dans une biosphère en faillite, au propre comme au figuré... De plus, ce balisage s’alimente d’une pensée processuelle et pragmatique qui est tout à fait à l’ordre du jour. Ainsi, à la lumière des travaux de ces deux penseurs, Michel Weber aborde la thèse simple suivante : la civilisation occidentale mondialisée a atteint un point de rupture qui ne tardera plus à se manifester sous une forme insurrectionnelle, à moins que des réformes radicales soient promptement mises en oeuvre. Il en propose principalement trois : déprofessionnaliser la politique, recentrer la société sur les communautés et restaurer le droit régalien de battre monnaie. En somme, il s’agit ici de dessiner une réponse politique à une crise globale systémique qui est radicalement politique. (shrink)
La pensée du philosophe et mathématicien britannique Alfred North Whitehead (1861–1947) connaît un regain d'intérêt autant chez les philosophes anglo-saxons que chez les philosophes continentaux. Les contributions isolées sur les recherches logiques et mathématiques, sur les recherches épistémologiques et la philosophie de la nature, ou encore sur la métaphysique et le rôle des idées théologiques de cet auteur se multiplient. Il a semblé aux coordinateurs des « Chromatiques whiteheadiennes » — Michel Weber (Université catholique de Louvain) et Pierre Rodrigo (Université (...) de Bourgogne) — que le temps est mûr pour un développement en série de réunions internationales francophones dévolues à l'ensemble de ses positions philosophiques et à leur évolution. Le réseau « Chromatiques whiteheadiennes » a en conséquence pour objectif premier de fédérer les recherches sur les différents aspects, nuances et implications de la pensée de A. N. Whitehead. Si ses activités sont de facto ancrées dans l'horizon culturel francophone, elles n'en demeurent pas moins ouvertes, d’une part, au dialogue international (comme en témoigne la place qui est réservée aux communications en langue anglaise lors de nos réunions scientifiques) ; et d’autre part à des contributions, d’origine philosophique diverse, portant sur le concept de processus. À l'heure actuelle, deux types de réunions internationales sont programmées : des journées d'étude bilingues (Liège 2001, Louvain-la-Neuve 2003, Saint-Jodard 2005, Nantes 2005, Nice 2006, Huy 2007) et des séminaires de recherches en français qui assurent la continuité des contacts scientifiques entre chercheurs plus régulièrement que ne peuvent le faire les colloques. Ces séminaires sont le fruit d’une collaboration avec l'équipe « Philosophies de l'expérience » du Département de philosophie de l'Université de Nantes. Accueillis depuis 2002 par le Centre d'Études sur le Pragmatisme et la Philosophie Analytique (CEPPA), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne-École Doctorale, ils ont pour but premier de mettre en contact les doctorands whiteheadiens et d'offrir un lieu de dialogue entre ceux-ci et chercheurs expérimentés. La collection « Chromatiques whiteheadiennes » est, à titre principal, l’organe des différentes activités promues par le réseau : elle accueille les Actes des journées d’étude et l’Annuaire (« Chromatikon ») qui publie, entre autre, le compte-rendu des séminaires les plus marquants. À titre secondaire, elle publie les monographies et ouvrages collectifs qui se veulent être le vecteur de la pensée du processus en francophonie, et ce tout spécialement lorsqu’elles promeuvent un dialogue interdisciplinaire. (shrink)
Pierre André,Michel Bourban | : Dans un contexte d’urgence, les philosophes ne peuvent plus se contenter d’élaborer des théories idéales de la justice climatique fondées sur des motivations purement morales. Il est désormais nécessaire d’envisager des approches non idéales. Nous proposons ici de prendre au sérieux le problème de la motivation à l’action et nous mettons en avant certains motifs prudentiels pour lutter contre le changement climatique, en vue non pas de remplacer, mais de renforcer les motivations morales existantes, mais (...) insuffisantes. Nous commençons par présenter trois grandes approches idéales qui ont prévalu jusqu’ici dans la recherche sur la justice climatique et sont fondées respectivement sur l’éthique déontologique, sur l’éthique des vertus et sur l’utilitarisme. Nous mettons en évidence leurs limites pratiques, en ciblant le problème de la motivation à l’action. Nous proposons ensuite quelques pistes pour résoudre ce problème en esquissant une approche non idéale de la justice climatique. Cette approche est centrée sur les motivations amorales ressortant de l’examen attentif des perturbations systémiques globales et des contextes nationaux et locaux spécifiques. Elle est à notre sens incontournable pour motiver les États-nations, les entreprises et les individus. Il s’agit cependant moins de la substituer totalement aux théories idéales de la justice climatique que de compléter celles-ci pour établir une vision plus compréhensive qui distingue le problème de la justification morale de celui de la motivation. | : In a situation of urgency, philosophers can no longer rely exclusively on ideal theories of climate justice grounded on purely moral motives. It has become necessary to build nonideal approaches. We propose to give serious consideration to the problem of motivation to act by putting forward some prudential reasons for tackling climate change—with the aim not of replacing existing but inadequate moral motivations, but of strengthening them. First, we identify three major ideal approaches that have so far prevailed in climate justice research, grounded respectively on deontological ethics, on virtue ethics, and on utilitarianism. We highlight their practical limitations, particularly with regards to the problem of motivation to act. Second, we open the way for an alternative nonideal approach to climate justice based on amoral motivations issuing from a careful examination of global systemic disruptions as well as of specific national and local situations. This approach cannot be ignored if one wishes to motivate nation-states, corporations, and individuals to act. However, our goal is not to replace ideal theory with nonideal theory, but rather to complete the former with the latter for a more comprehensive account of climate justice that distinguishes the problem of moral justification from the problem of motivation. (shrink)
Toute science, admet-on, commence par détacher un objet en le rendant indépendant des sujets et des situations. Mais cette conception étroite de la connaissance scientifique laisse subsister des zones d'ombre. La conscience n'est pas un objet. Elle est ce sans quoi rien ne pourrait être pris pour objet. La conscience n'est pas détachable des sujets, car elle s'identifie à ce qui est vécu par un sujet. De façon analogue, en physique quantique, un phénomène n'est pas dissociable de son contexte expérimental, (...) car il s'identifie à ce qui se manifeste à grande échelle au laboratoire. Que faire pour ne pas laisser ces cas extrêmes de côté? Généraliser la méthode scientifique. Ne plus la borner à définir et à caractériser des objets, mais l'étendre à la coordination directe des expériences. Telle est la révolution de pensée qu'il faut accomplir pour résoudre, ou plutôt dissoudre, deux questions-limites de la science : le problème de l'origine de la conscience et le paradoxe du "chat de Schrödinger" en physique quantique. (shrink)
Si la personnalité philosophique de Michel Henry est saluée, son œuvre continue, quarante ans apres L'essence de la manifestation, à ne pas être reçue, ou à ne l'être que sur la base de malentendus. Pourquoi? Les raisons alléguées peuvent sembler faibles, elles renvoient à une autre, plus décisive : la réception n'est pas la réception dans le monde mais la reception dans la vie, de la vie par elle-même – ce qui néanmoins serait la condition d'une politique pour notre temps. (...) If Michel Henry 's philosophical personality is indeed hailed, his work goes on, forty years after The Essence of Manifestation, not being received but on the basis of misunderstandings. Why? The alleged reasons may seem rather weak ; they refer to another, more decisive, one : reception does not mean reception in this very world, but in life, which nonetheless would be the condition of a new politics of our time. (shrink)
Questo articolo prende in esame il fenomeno della proliferazione di fake news da un punto di vista filosofico—anzi, per meglio dire, prettamente epistemologico—con particolare attenzione a tre questioni fondamentali: cosa sono le fake news e come debbano essere definite; quali meccanismi ne favoriscono la proliferazione sui social media; chi debba essere ritenuto responsabile e degno di biasimo nel processo sotteso alla generazione, pubblicazione e diffusione di fake news. A partire dall'analisi dei principali lavori nella letteratura filosofica sul tema, ci proponiamo (...) di: offrire una definizione di fake news che eviti le obiezioni sollevate contro altre definizioni discusse dalla letteratura (§1); mettere in luce le principali cause della propagazione di fake news, con particolare riferimento ai bias cognitivi e alle strutture comunitarie in cui si organizzano gli utenti dei social media (§2); infine, presentare una analisi originale della responsabilità epistemica dei consumatori di fake news (§3). (shrink)
La place qu’occupe le christianisme dans l’œuvre de Michel Foucault est souvent réduite par les commentateurs à la question de l’aveu. Renouvelant les hypothèses formulées dans Les anormaux (1975) et La volonté de savoir (1976), le cours au Collège de France Du gouvernement des vivants (1980) contourne cette question pour remonter à un problème plus fondamental que le christianisme a dû affronter aux premiers siècles de notre ère : celui du rapport entre le salut et la perfection. L’effort du christianisme (...) ancien pour dissocier le salut de la perfection a des conséquences majeures sur sa définition du soi, qui ne peut être conçu comme un principe d’identité. Ainsi posée, l’inconstance essentielle du soi chrétien, qui le rend irréductible au soi moderne, met en question les continuités historiques trop simples. (shrink)
A mesure que le XIXe siècle a donné la priorité à l'économie, on a cessé collectivement de vouloir rendre "l'homme meilleur". Mais avec la post-modernité, nouvel avatar d'une domination qui ne supporte plus qu'on lui apporte la contradiction, c'est en nuisant au "meilleur de l'homme" que l'économie poursuit sa conquête mondialisée. Pour ce qui est de cette nuisance particulièrement inconséquente, reconnaissons à la présente époque une efficacité inégalée dans l'Histoire. Quelque chose comme une volonté de mettre effectivement fin à l'Histoire.
According to Steiner (1998), in contemporary physics new important discoveries are often obtained by means of strategies which rely on purely formal mathematical considerations. In such discoveries, mathematics seems to have a peculiar and controversial role, which apparently cannot be accounted for by means of standard methodological criteria. M. Gell-Mann and Y. Ne׳eman׳s prediction of the Ω− particle is usually considered a typical example of application of this kind of strategy. According to Bangu (2008), this prediction is apparently based on (...) the employment of a highly controversial principle—what he calls the “reification principle”. Bangu himself takes this principle to be methodologically unjustifiable, but still indispensable to make the prediction logically sound. In the present paper I will offer a new reconstruction of the reasoning that led to this prediction. By means of this reconstruction, I will show that we do not need to postulate any “reificatory” role of mathematics in contemporary physics and I will contextually clarify the representative and heuristic role of mathematics in science. (shrink)
La définition du sullogismos est strictement identique dans les Topiques et dans les Premiers Analytiques, alors qu'on admet généralement que, dans ce dernier traité, le terme désigne spécifiquement la structure formelle appelée aujourd'hui encore « syllogisme » . Le mot peut avoir le même sens d'un bout à l'autre de l'Organon et du corpus aristotélicien : il désigne le moment de la joute dialectique où l'interrogateur récapitule une section de la discussion et se montre en mesure d'imposer une conclusion à (...) laquelle son interlocuteur ne peut pas se dérober. À la suite de Hintikka (1993), on suggère que cette notion est issue des dialogues de Platon. C'est à partir de cette conception dialectique originelle que la théorie aristotélicienne de la rhétorique, d'une part, et la « syllogistique » formelle, de l'autre, ont pu se développer. The definition of a sullogismos in Aristotle's Topics and Prior Analytics is strictly identical, although it is generally admitted that in the latter treatise this word refers to the distinct deductive structure that we call "syllogism". This paper aims at showing that the word sullogismos may be given the same meaning throughout the Organon and throughout the Aristotelian corpus and that it refers to a characteristic move in the course of a dialectical debate, i.e. when the questioner, summing up a whole sequence of the previous discussion, shows that he is in a position to force upon his interlocutor a conclusion which the latter cannot escape. Following a suggestion made by Hintikka (1993), this paper shows that the notion most probably originates from Plato's dialogues, and uses it as a leading thread to show how the Aristotelian concept of rhetoric, on the one hand, and Aristotle's formal "syllogistic", on the other, may have grown out of this original dialectical core. (shrink)
"Le concept d'inconscient a fait son apparition dans la culture moderne en même temps que celui de conscience et comme son exacte conséquence : dès que l'essence originelle de la phénoménalité, révélée et occultée à la fois par Descartes dans le cogito, a été réduite à la représentation. Pour autant que Freud emprunte explicitement son concept de conscience à cette tradition philosophique, l'affirmation que le Fond de la Psyché échappe à la phénoménalité ainsi entendue revêt une portée immense : elle (...) pose, après Schopenhauer et Nietzsche, que la vie ne s'exhibe jamais dans l'Ek-stase où la pensée, depuis la Grèce, la cherche. Et si, faute de moyens appropriés, le freudisme fut contraint de rejeter dans un arrière-monde les formes élémentaires de l'expérience, si l'affect fut ramené à la pulsion, et la pulsion à un système énergétique conforme aux schémas scientifiques de l'époque, il reste possible de reconnaître, derrière ces constructions spéculatives, à travers ces emboîtements d'hypothèses à l'infini, la figure même de cette vie - la nôtre" - M. Henry. (shrink)
Si nous avons placé notre examen du traitement théorique que Michel Henry a réservé à l?intentionnalité sous le signe du fondement qu?il cherche à lui assigner, c?est parce que l?une de nos principales ambitions sera de montrer que la critique que le philosophe français fait de ce leitmotiv de la phénoménologie husserlienne ne doit pas être comprise comme une tentative d?expulsion de l?intentionnalité hors du champ des recherches phénoménologiques, mais comme une entreprise de fondation. Dans cette perspective, le point de (...) départ de Michel Henry réside dans une question très simple : l?intentionnalité est-elle susceptible de se fonder elle-même, trouve-t-elle son fondement en elle-même ? Ou sinon, quelle est sa condition de possibilité ? Ainsi, plutôt que de se contenter d?une attitude descriptive à l?égard d?un comportement intentionnel qui serait à chaque fois déjà donné, déjà opérant, il s?agit de soumettre l?intentionnalité à un questionnement de type transcendantal, pour la reconduire vers ce « qui la rend ultimement possible » 1 . Le trajet suivi par cette reconduction de l?intentionnalité à son fondement est esquissé par Michel Henry de façon exemplaire dans son article, désormais célèbre, de 1995, « Phénoménologie non intentionnelle : une tâche de la phénoménologie à venir » 2 ; c?est ce texte qui nous donnera la première assise de notre analyse. Toutefois, précisément. (shrink)
La rencontre du philosophe Éric Weil permet au théologien Henri Bouillard de mettre en oeuvre son concept de théologie fondamentale, notamment à propos du rapport entre l’infini de la pensée philosophique et le Dieu de la foi chrétienne; mais elle le conforte aussi à ne pas relever le défi des voies nouvelles ouvertes à la question de Dieu.
Ce texte entend montrer les enjeux en termes de protection des données personnelles de l'accès au service WHOIS. Avec la création massive de nouveaux noms de domaines rendue possible par la migration des serveurs racines vers IPv6, la question de l'accès au WHOIS devient critique. Une régulation tendant à mieux assurer la protection des données personnelles est à envisager dans un autre contexte, l'Icann ne souhaitant pas la mettre en place. Mieux vaut se replier sur les noms de domaines contrôlés (...) par les organismes respectant les directives européennes, à l'image de ce que pratique l'Afnic, assurant la protection des données personnelles des propriétaires des noms de domaine tout en permettant d'y avoir accès dans des conditions bien spécifiées.This paper aims to show what is at stake in terms of data protection with access to the WHOIS service. With the exponential growth ofTLDs offered by the migration of root servers to IPv6, access to WHOIS has become a critical issue. A regulation to ensure better protection of personal data needs to be envisaged in a different context, since ICANN does not wish to implement it. A better option would be to use TLDs under the control of organisations that abide by EU rules, as AFNIC is doing by protecting the personal data of domain name owners while allowing access to them under specified conditions. (shrink)
Marie Curie, une intellectuelle engagée ? Comment Marie Curie qui est connue pour avoir été une personnalité publique marquante de son temps avant de passer au rang de mythe, considéra-t-elle les questions de la responsabilité sociale des intellectuels ? D’un côté, elle renonce - après examen - à toutes les formes d’engagement collectif et partisan y compris pour des causes qui lui sont chères - le progrès social, la paix, les droits des femmes, l’abolition de la peine de mort -, (...) de l’autre elle se révèle une militante déterminée en faveur des recherches scientifiques et de la coopération intellectuelle internationale. Alors qu’elle refuse de descendre dans l’arène, de s’exprimer dans la presse, ses « positions » politiques ou éthiques sont suffisamment connues pour qu’on finisse par l’identifier, au moins en partie, avec ces combats pour lesquels elle ne se mobilise pas, au point que sa vie elle-même devient l’enjeu de batailles qui la dépassent. Il s’agit bien, en fait, d’une vie politique, largement construite et maîtrisée par son actrice, recomposant et modelant pour longtemps la figure du savant contemporain aussi bien que celle de la femme moderne. Faut-il alors encore parler de mythe ? (shrink)
Si loin que l’on puisse mener la description des comportements religieux des humains, l’analyse des comment et leurs attitudes ne répond pas toujours à la question du pourquoi. C’est dans ce double contexte pluraliste que se pose la question du juste sens à donner au concept de religion. Car l’expérience quotidienne des médias, comme de la lecture d’ouvrages philosophiques, apologétiques, théologiques et autres, révèle que des mots comme religion, divin, sacré, sont lestés de sens multiples et souvent contradictoires. Il paraît (...) donc indispensable de préciser les notions que nous utilisons dans l’analyse du fait religieux, et de prendre en compte le lieu où se situe le discours : histoire, sociologie, philosophie, théologie. Car plus les voies sont multiples pour appréhender le religieux, plus il faut préciser les mots et la chose : toutes exigences auxquelles se soumet Michel Meslin.As far back as we can take the description of the religious behavior of human beings, the analysis of the how and their attitudes does not always answer the question of why. It is in this twofold context that the question arises of the exact meaning to be given to the concept of religion. The daily experience of the media, as well as the reading of philosophical, apologetic, theological, and others works, reveal that words like religion, divine, and sacred, are weighed down by multiple and often contradictory meanings. Thus, it appears indispensable to specify the notions that we use in the analysis of the religious fact, and to take into consideration where the discourse is situated: history, sociology, philosophy, or theology. The more ways there are to grasp the religious phenomenon, the more precise we must be in the words we use about it, requirements with which Michel Meslin has rigorously complied. (shrink)
Le vocabulaire du problème et de la problématisation envahit le champ de l’éducation et de la formation. On s’en réjouirait s’il s’agissait bien de conjuguer apprentissage et pensée, selon le souhait de Dewey. Malheureusement, une sorte de malédiction affecte les bonnes idées qui ne manquent pas de se dénaturer au fur et à mesure qu’elles se répandent, au point de susciter l’indignation des pères la rigueur, prompts à jeter le bébé avec l’eau du bain. Il importe donc de poser la (...) question dans sa radicalité : qu’est-ce qu’un problème? Que veut dire problématiser? On s’efforcera de retracer la genèse plurielle du paradigme du problème à travers les philosophies de John Dewey, de Gaston Bachelard, de Gilles Deleuze et de Michel Meyer qui toutes s’efforcent d’imaginer des alternatives au dilemme de Menon et à ses avatars modernes. Comment penser la recherche et l’apprentissage autrement que comme réminiscence? Quel rôle y joue le questionnement, la problématisation? Peut-on imaginer – contre toutes les théories de la connaissance de la modernité – une épistémologie, voire une logique de la découverte, de l’invention? Et une pédagogie du problème? Car épistémologie et pédagogie s’avèrent inséparables dès le début, comme Socrate l’avait bien vu, dans la leçon du Menon. A travers ces études philosophiques, il s’agira d’éclairer si possible les questions pédagogiques ou didactiques qui se posent aujourd’hui à l’enseignant ou au formateur en mal de problématisation. (shrink)
" L'étude historique de Michel Despland sur la religion en Occident revêt une importance tout à fait unique. Je ne lui connais pas d'équivalent en langue française. Il a fait pour l'histoire de l'idée de religion en Occident ce que Denis de Rougemont a fait pour celle d'amour. C'est pourquoi je crois pouvoir dire que son immense travail deviendra un classique qu'aucun historien, aucun théologien ne pourra ignorer. Suivre patiemment le destin du mot et du concept de religion, c'est une (...) manière d'écrire l'histoire de l'Occident. ". (shrink)
Paul Ricœur laisse comme testament une œuvre immense.Elle est justement saluée aujourd'hui pour s'être confrontée aux principaux enjeux intellectuels du XXe siècle, sans jamais cesser de dialoguer pour autant avec le "grand livre de la philosophie". A travers la diversité des thématiques abordées par le philosophe, cet ouvrage nous éclaire sur ce qui fait la trame et le moteur de cette pensée en mouvement : une réflexion sur l'homme en tant qu'être agissant.L'auteur propose de reconfigurer le parcours de cette philosophie (...) de l'agir humain en suivant trois perspectives à la fois distinctes et complémentaires. Selon une première perspective, il s'agit de retracer la genèse d'une anthropologie philosophique qui porte sur les fondamentaux de l'agir humain. Selon une deuxième perspective, l'auteur cherche à resituer l'épistémologie de Paul Ricœur, ressourcée dans la tradition herméneutique, au contact des sciences de l'homme.Selon une troisième perspective, il s'agit de reconstituer les jalons d'une philosophie normative qui ouvre la morale, le politique, la justice et le droit à l'horizon de l'universalité, sans dénier l'incarnation de l'agir humain dans un "monde de la vie" déjà structuré par des valeurs. A l'opposé d'une rhétorique hagiographique ou d'une critique systématique, la "juste distance" prise par l'auteur permet de restituer l'unité profonde de l'œuvre ricoeurienne et d'en dévoiler en même temps les tensions et les paradoxes.Cet ouvrage accorde une large place à la réception philosophique du travail de Paul Ricœur sur l'agir humain en le présentant comme une "œuvre ouverte", élevée au "conflit des interprétations". C'est dire qu'après la mort du penseur, sa pensée ne fait que commencer, que renaître dans l'esprit de chaque nouveau lecteur. (shrink)
L’obiettivo di questa bibliografia tematica, tuttavia, è quello di fornire al lettore una panoramica, sintetica ma informativa, sull’evoluzione dell’epistemologia delle virtù nell’arco di quasi quattro decenni. La selezione dei testi che verranno menzionati in questa bibliografia tematica tenta, per quanto possibile, di rispettare lo sviluppo cronologico dell’epistemologia delle virtù. Tuttavia, il criterio che ho scelto di adottare per la classificazione di queste opere è primariamente tematico: dopo una prima sezione dedicata alle origini dell’epistemologia delle virtù, verranno indicati alcuni testi che (...) rappresentano gli sviluppi teorici fondamentali—o, a mio avviso, meglio riusciti—di questa corrente, alla luce delle critiche che le sono state via via rivolte con il passare del tempo. Infine, nella terza e ultima sezione saranno proposti alcuni lavori che indicano i nuovi orizzonti della ricerca nell’epistemologia delle virtù e le sue possibili implicazioni in altri ambiti filosofici. Come si può facilmente immaginare, la selezione dei testi è frutto di una scelta, motivata ma comunque opinabile, ed è dettata da limiti di spazio. Pertanto, questa bibliografia tematica non può avere né l’ambizione di mettere tutti d’accordo, né la pretesa di essere completa. Il miglior auspicio è, piuttosto, che queste brevi considerazioni possano suscitare l’interesse del lettore e invitarlo ad approfondire lo studio dell’epistemologia delle virtù nelle maniere che questi riterrà più opportuno. (shrink)
Il semble que la science, au sens de l'activité des scientifiques, ne soit pas vraiment la même que celles dont s'occupent, chacune de leur coté, la réflexion philosophique et la recherche historique. Les scientifiques eux-mêmes ne sont pas toujours sensibles au lien que leur travail entretient avec la philosophie et avec l'histoire des sciences, bien qu'il concerne des significations et soit en situation d'état provisoire, entre une connaissance passée et des développements ou des interprétations futures. Cependant, les leçons de la (...) découverte et du travail scientifique, telles que ceux-ci se révèlent à travers la formulation par Einstein de la théorie de la relativité restreinte, cas étudié ici à titre d'exemple, montrent les rapports réciproques et nécessaires entre ces diverses dimensions de ce qu'on appelle la science. Cette mise en relation permet d'aborder d'une manière renouvelée certains problèmes ou certaines apories traditionnelles de la pensée de la connaissance scientifique. (shrink)