Clio 49:93-113 (
2019)
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Abstract
L’objet de cet article est de se demander comment les assistantes sociales de l’entre-deux-guerres envisagent les enjeux de la relation de care qui les lie aux usagers des services sociaux. Les assistantes ont en effet un rôle double : prendre soin des familles populaires mais aussi les surveiller et les contrôler. Comment concilient-elles ces impératifs paradoxaux en cherchant la « bonne distance » avec leur public? Pour répondre à cette question, nous nous tournons vers les archives de la formation professionnelle. En effet, les écoles de service social contribuent à définir les attentes de la relation de care et à établir le cadre dans lequel prennent place ces interactions. Nous nous penchons dans un premier temps sur le discours de la vocation chez les postulantes au métier d’assistante, puis sur la manière dont la formation professionnelle régule ces aspirations. Nous concluons sur la force de la notion de care, qui permet de penser l’imbrication entre rapports de domination et bienveillance envers autrui.