Diogène n° 265-265 (1-2):13-29 (
2020)
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Abstract
À partir des propos sur l’amitié amorcés par les philosophes confucianistes et grecs de l’antiquité, cet article s’intéressera aux points de vue de Xun zi sur le sujet en examinant où et comment il propose une justification morale de l’amitié. Nous montrerons que, tout en s’inscrivant dans le sillage de Confucius et de Mencius, il aborde de façon singulière l’amitié à travers sa propre conception de la nature humaine, de l’étude, et des formes et de la fonction de la communauté humaine. On détaillera ensuite les trois arguments avancés par Xun zi : l’amité permet de surmonter nos tendances innées à la compétition et au conflit ; elle participe aussi de l’étude et de l’éducation, puisque les amis sont analogues à des maîtres en matière d’influence morale et de modèles à suivre ; enfin l’amitié aide les communautés humaines à fonctionner correctement. On en arrivera à la conclusion que cette triple approche constitue chez Xun zi la justification de l’amitié, qui ne diverge pas seulement des raisons avancées par la philosophie grecque mais se différencie plus ou moins des points de vue soutenus par Confucius et Mencius.