Abstract
Il y a trois défis pour la sécurité de lOuest. Le premier est que lOuest, comparé à lAsie de lEst, est en déclin. Dans vingt-cinq ans, la taille économique de la Chine continentale pourrait être supérieure à la taille du marché américain ; celle de lInde et de lIndonesie être supérieure à la taille économique de lAllemagne ; celle de la Corée du Sud excéder lAngleterre ou la France ou lItalie. Le second est la prolifération dun savoir à doubleemploi et le désastre économique de lex-Union Soviétique qui auront pour conséquence vraisemblable une prolifération du nucléaire. Le troisième concerne les changements de valeurs qui sopèrent à lOuest et qui favorisent la formation de sociétés occidentales de moins en moins aptes à attaquer ou à se défendre. Mais la réduction du poids de lOccident dans léconomie globale ne garantit plus que les efforts faciles lemportent face aux défis du futur, quils viennent des pouvoirs renforcés de lEst asiatique ou des desperados islamiques. Ces défis ne seront vraisemblablement pas relevés au moyen de deux fausses prescriptions qui trouvent quelques faveurs en Europe Continentale. Premièrement, une grande partie de lEurope de lOuest est lasse dêtre confrontée à la destruction créatrice de ses emplois du fait de la concurrence de lAsie de lEst et désire ardemment le protectionnisme. Le remède protectionniste se bâtit sur un diagnostic grandement correct des problèmes occidentaux, mais il est tout de même dangereux si lon met en perspective la morale, léconomie et la politique du pouvoir. Deuxièmement, certains Européens reconnaissent à juste titre que les grandes puissances historiques, comme la Grande- Bretagne ou la France ou lAllemagne, nont plus une envergure suffisante pour être qualifiées de grandes puissances. Cependant, elles sousestiment la gravité et la vitesse du déclin de lOccident. Une Europe définie par le noyau dur francoallemand deviendra trop étroite, avant même quelle ne soit établie dans cette structure. Vraisemblablement, même lUnion Européenne dans sa totalité sera trop petite avant quelle ne devienne une véritable communauté sur le plan sécuritaire. Au lieu de ces fausses prescriptions, cet article propose trois réponses aux dilemmes de lOccident, ou encore trois façons de gérer le déclin de lOccident. Premièrement, seule la coopération atlantique promet dêtre une réponse efficace au dynamisme de lAsie de lEst et au déclin de lOuest. De plus, la coopération entre lAmérique du Nord et lEurope de lOuest a besoin dêtre complétée par un nouvel engagement à légard dune économie globale ouverte et dune disposition à sajuster aux défis de celle-ci, afin de coopter lEst asiatique dans une sphère globale de coprospérité. Cela doit vraisemblablement engendrer quelques coupes radicales dans lEtat-providence. Deuxièmement, la prolifération nucléaire exige aussi une réponse. Il est concevable que la stratégie de défense contre la Chine soit encore plus difficile dans une vingtaine dannées quelle le fut contre lUnion Soviétique dans les années 1980. Mais cela ne devrait pas être une excuse pour ne pas construire des missiles de défense en réponse à ceux de lIran, de lIrak, de la Lybie ou de lAlgerie. Troisièmement, les changements des valeurs en Occident semblent plus difficiles à traiter, mais ils renforcent la nécessité dinvestir dans la coopération occidentale plutôt quuniquement européenne, la nécessité de coopter lAsie de lEst plutôt que de plonger dans une autre guerre froide, et la nécessité de contenir lEtat-providence plutôt que de le développer. There are three challenges to Western security. First, compared to East Asia the West is in decline. In another twenty-five years, the economic size of Mainland China may exceed the size of the American market, India and Indonesia may exceed Germany, South Korea may exceed Britain or France or Italy. Second, the proliferation of dual use knowledge and the economic disaster in the former Soviet Union are likely to result in some nuclear proliferation. Third, value changes within the West will make Western societies ever less capable of deterrence and defense. But the reduced weight of the West in the global economy no longer guarantees that leisurely efforts succeed in meeting future challengers, whether from East Asian great powers or Islamic desperados. These challenges are unlikely to be met by two false prescriptions which enjoy some appeal in Continental Europe. First, much of Western Europe gets tired of observing the creative destruction of its jobs by East Asian competitors and longs for protectionism. The protectionist cure is built on a largely correct diagnosis of some Western problems, but nevertheless dangerous from an economic, moral, and power politics perspective. Second, some Europeans rightly recognize that historical great powers, like Britain or France or Germany, are no longer large enough to be great powers. But they underestimate the severity and speed of the decline of the West. A Franco- German core Europe will become too small, even before it is established. Conceivably, even the entire European Union will be too small before it becomes an effective security community. Instead of these false prescriptions this paper advocates three responses to Western dilemmas, or three modes of managing Western decline. First, only Atlantic cooperation promises to be an effective response to East Asian dynamism and Western decline. Moreover, cooperation between North America and Western Europe needs to be complemented with a renewed commitment to an open global economy and a readiness to adjust to its challenges, in order to coopt East Asia into a global co-prosperity sphere. This is likely to necessitate some radical cuts in the welfare state. Second, nuclear proliferation also needs some response. Conceivably, strategic defense is as difficult against China twenty years from now, as it was against the Soviet Union in the 1980s. But this should be no excuse for not building a missile and air defense against the likes of Iran, Iraq, Lybia, or Algeria. Third, the value changes within the West seem least tractable, but they reinforce the necessity of investing in Western rather than merely European cooperation, the necessity of coopting East Asia rather than stumbling into another Cold War, and the necessity for containing the welfare state rather than expanding it.