sang de la terre (
2013)
Copy
BIBTEX
Abstract
La visée de cette étude se résume en peu de mots : abandonné à lui-même, le système économico-politico-social actuel est condamné et son trépas sera douloureux, à moins qu’une réforme profonde ne survienne. Les pistes de réflexion qu’il rassemble dans cette étude trouvent leur origine dans deux systèmes de pensée complémentaires : la philosophie organique du dernier Whitehead et le matérialisme dialectique de Marx. Poliment mis entre parenthèses comme une double aberration historique, leurs travaux ont pourtant déterminé les balises conceptuelles de tous les problèmes contemporains : les racines et les enjeux de la technoscience, du matérialisme, du capitalisme et de l’existence démocratique dans une biosphère en faillite, au propre comme au figuré... De plus, ce balisage s’alimente d’une pensée processuelle et pragmatique qui est tout à fait à l’ordre du jour. Ainsi, à la lumière des travaux de ces deux penseurs, Michel Weber aborde la thèse simple suivante : la civilisation occidentale mondialisée a atteint un point de rupture qui ne tardera plus à se manifester sous une forme insurrectionnelle, à moins que des réformes radicales soient promptement mises en oeuvre. Il en propose principalement trois : déprofessionnaliser la politique, recentrer la société sur les communautés et restaurer le droit régalien de battre monnaie. En somme, il s’agit ici de dessiner une réponse politique à une crise globale systémique qui est radicalement politique.