Abstract
Face à la conviction heideggérienne que la philosophie serait une affaire originairement et foncièrement grecque, une question inévitable se pose : qu’en est-il de la « romanité philosophique »? L’auteur analyse dans une perspective critique l’unilatérale recontruction heideggérienne du rapport entre la romanitas et le monde grec, notamment l’idée que la romanité exprimerait une forme d’existence dérivée et décadente, qui ne serait plus à la hauteur de l’expérience grecque de l’être, occultée par la traduction latine des termes grecs fondamentaux. Il se propose donc de montrer que les Romains ont introduit d’autres concepts, inconnus des Grecs et devenus fondamentaux pour la culture européenne, tels que religio ou pietas, dont il présente un premier petit catalogue.