Abstract
Deuxième volet d'une étude consacrée à la possibilité et l'existence chez Leibniz, cet article tente de reconstruire la conception leibnizienne de l'existence, notion fondamentale qui soutient toute l'ontologie de l'auteur et qui n'est pourtant ni clairement définie ni systématisée. En trois parties, nous établissons que l'existence leibnizienne est bien un degré de possibilité, un ajout, un complément, mais elle n'ajoute rien de nouveau. Elle n'est pas une perfection, mais une relation comparative de perfections entre elles. Elle n'est pas un prédicat réel, mais un prédicat logique. Elle se définit comme ce qui est distinctement senti, ce qui plaît à un esprit tout en ne déplaisant pas à l'esprit le plus puissant, et ce qui est le plus harmonique. La conception leibnizienne de l'existence a plusieurs couches, et à de nombreux égards préfigure déjà la position kantienne