Abstract
Contre l’éternelle utopie, thème des conservateurs et des contrerévolutionnaires, postulant que le discours de l’utopie, identique à lui-même, revient toujours pour légitimer une société close, autoritaire et statique, négatrice de toute temporalité, et de la pluralité et de la singularité des individus, Miguel Abensour atteste de la persistance des utopies, recherche asymptotique, volontariste et sans cesse renouvelée d’en finir avec la domination, la servitude volontaire et l’exploitation, comme si chaque moment de lutte suscitait une nouvelle sommation utopique au non-consentement à l’ordre des choses et à la recherche d’un tout autre social, sous l’impératif d’une conversion qui lie indistinctement philosophie, utopie et émancipation humaine.