Abstract

Comment apparaissent l'extraordinaire, l'inhabituel à l'intérieur de l'ordre de la nature? Entre science et magie, la pensée de la Renaissance hésite. Comètes, monstres, diables, sorcières, miracles, pouvoirs mystérieux sont autant de signes dont discutent les doctes. Quelle différence établir entre l'horoscope du Christ que pratique Cardan, au grand scandale de ses contemporains, et les horoscopes que Galilée s'amuse à tirer pour lui-même et ses amis? Que penser des comètes ou des prodiges qui accompagnent un grand événement. Hélène Védrine. Les XVe et XVIe siècles sont des siècles fascinants. Ils inventent les prémisses de la modernité et, en même temps, reconduisent le fond des anciennes croyances. De Marsile Ficin, Pic de la Mirandole ou Pomponazzi, aux Bodin, Rabelais, Montaigne et Machiavel, le souci d'un savoir rationnel perce peu à peu la gangue des superstitions ; la physique, l'astronomie, d'autres sciences encore inaugurent quelques découvertes révolutionnaires, tandis que les sorciers, les diables et autres créatures fantasmagoriques continuent leur sarabande dans les esprits et hantent les textes. Exploration raisonnée de l'univers mental et culturel de la Renaissance, réflexion méthodique sur les problèmes de la croyance, analyse des grandes œuvres littéraires et philosophiques, " Philosophie et magie à la Renaissance " introduit brillamment à l'une des périodes les plus complexes de notre histoire intellectuelle.