Chôra 6:59-100 (
2008)
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Abstract
Il est question de l'analogie et de la comparaison selon la démarche dialectique platonicienne, ainsi que des topoi empruntés aux textes anciens: la chasse, le labyrinthe, le vase, la statue intérieure que l'on doit polir, le Soleil pour désigner de manière visible le Bien, ou la caverne pour rappeler la parabole de laconnaissance, mais aussi pour évoquer le lieu de transit de l'âme. Les principaux textes utilisés sont extraits des Discours théologiques de Grégoire de Nazianze. Un passage du Traité sur le Saint Esprit (149 B-C) de Basile de Césarée, cité à la fin, illustre dans un contexte un peu différent le même procédé que celui utilisé par Grégoire. Dans tous ces passages il est question de travailler le langage sous le double aspect ontologique et sémantique, afin de trouver les modalités discursives les plus appropriées à la définition de la substance divine, à la nature de l'unité divine et à la détermination du caractère spécifique des hypostases. La théologie chrétienne se sert donc des moyens de la philosophie et emprunte des figures à la rhétorique, mais se défend de toute confusion avec ces disciplines. Invente-t-elle alors un genre nouveau, le «discours théologique», sur le modèle fourni par les Cappadociens? Encore faut-il savoir si le discours pouvait être perçu au IVᵉ siècle comme un genre approprié à la théologie, ou seulement comme un contrepoint à l'exégèse et au traité: un contrepoint par lequel les Pères ne rechignent pas à faire concurrence aux Sophistes pour les besoins politiques, et subsidiairement polémiques, de l'institution nouvellement créée.