Abstract
Paradoxalement, rares sont les philosophes sceptiques de l ’ époque moderne – depuis Descartes – à avoir revendiqué le terme de scepticisme « de manière constante », c ’ est-à-dire sans le dénier, l ’ amoindrir ni le rejeter à un autre moment de leurs œ uvres. Aussi étonnant que cela puisse paraître de prime abord, seuls deux philosophes – avant le « renouveau sceptique » qui marque la philosophie analytique contemporaine de ces trente dernières années – ont vraiment assumé le terme sans l ’ atténuer par ailleurs. Ces deux philosophes, contemporains l ’ un de l ’ autre, sont les post-kantiens : Schulze (dit Énésidème) et Maimon. Cet article se propose, d ’ une part, de définir ce scepticisme que tous deux assument de « manière constante ». Une fois élucidé le sens de leurs positions, il se propose, d ’ autre part, de les mettre en regard avec une forme plus contemporaine de scepticisme. Cette mise en perspective permet, ultimement, de dévoiler la cohérence et la consistance du scepticisme transcendantal de Maimon face à la position de ceux qu ’ on appelle aujourd ’ hui les « nouveaux humiens ».