Abstract
Le motif de la réconciliation traverse toute l’œuvre de Hegel. En effet, de ses écrits théologiques de jeunesse, jusqu’à ses différents cours de la période de Berlin, en passant par la Phénoménologie de l’esprit et ses ouvrages systématiques de la maturité, Hegel a maintes fois évoqué ce motif, et ce, dans des contextes aussi divers que des analyses portant sur la logique, l’esthétique, la philosophie de l’histoire, l’histoire de la philosophie et, bien sûr, la religion et la politique. Pourtant, aussi nombreuses que soient les études qui, d’une façon ou d’une autre, s’intéressent à ce motif ou à ce thème, il reste, nous semble-t-il, qu’un peu moins d’attention a été portée au sens ou à la signification exacte que recouvre la notion ou le concept de réconciliation chez Hegel. C’est ce sens qui nous servira de fil conducteur dans ce qui suit. Ainsi, dans la première partie de notre présentation, nous nous emploierons à rendre compte de ce terme en montrant comment il est à comprendre en regard des notions clés de la logique hégélienne telles que celles de « sursomption » (Aufhebung), « d’effectivite » (Wirklichkeit) et de vérité. En un deuxième temps, nous nous attacherons à démontrer en quel sens, Hegel, dans les Principes de la philosophie du droit et dans les Lecons sur la philosophie de la religion, pense les rapports entre la religion et la politique en termes de réconciliation et d’unité.