Abstract
Nous nous référerons dans cet article à la mémoire de l’homme, incarné et historique, déterminé par les médiations spatio-temporelles et exposé aux dilemmes éthiques que doit affronter l’ipséité dans sa capacité d’accueillir l’autre telle que la définit Ricœur. Notre réflexion vise la mémoire inquiétée par des médiations propres à la condition existentielle et corporelle du soi moderne, dans un contexte d’ébullition culturelle et technologique. Un tel contexte a en effet des conséquences qui affectent aussi bien l’identité personnelle et collective, que l’exercice des capacités du soi agissant et souffrant – et tout spécialement celui de sa mémoire. Nous examinerons la dimension tant réceptive que dynamique de la mémoire exposée aux fragilisations qui affectent l’identité narrative humaine, en déterminant ses pouvoirs qui laissent des traces au niveau de la conscience et du corps. Nous terminerons enfin notre réflexion par une analyse des effets volontaires et involontaires qui mettent en question la capacité même de la mémoire, en influant sur l’imagination et sur la réponse éthique du soi.