Chôra 20:107-124 (
2022)
Copy
BIBTEX
Abstract
Ce que nous connaissons de l’exégèse antique du Timée est limité par le fait que le commentaire de Proclus ne continue pas au‑delà de Tim. 17a‑44b. Grâce à d’autres auteurs, nous possédons un seul fragment de Proclus lui‑même sur le réceptacle du Timée, et un seul fragment des commentaires de Jamblique sur l’espace. Je discute ici ces deux passages et ce que nous trouvons sur le réceptacle, la matière, et la chôra dans le corpus de Proclus. La doctrine que la matière est elle‑même dérivée de l’Un‑Bien et qu’elle ne peut devenir la source d’aucun mal est extrêmement importante pour l’intégrité du système. De plus, comme tous les réceptacles disséminés dans l’ensemble de son système métaphysique, la matière est concue comme une mère, et opposée au masculin et aux logoi formels. Quant au texte de Platon, Proclus n’est pas le premier philosophe à y avoir trouvé trois réceptacles, mais, par sa lecture détaillée du Timée, il est parvenu en certains endroits à ces trois phases du Réceptacle platonicien : une première phase privée de toute forme et qualité, une deuxième qui a reçu les formes, et une troisième en mouvement, désorganisée et irrationnelle, qui ne possède que des traces des formes.