Diogène 257 (1):111-134 (
2018)
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Abstract
Bien connues, les dix-sept lithographies conçues par Eugène Delacroix d’après le Faust de Goethe, insérées dans un livre imposant paru en 1828 sous la double enseigne du libraire Auguste Sautelet et de l’imprimeur-lithographe Charles Motte, constituent une série souvent analysée par les historiens de l’art dans la perspective de l’œuvre du peintre. En modifiant cette approche, l’article la considère sous l’angle de son support, le livre dans lequel elle a été insérée, et en relation avec ce qui l’entoure, le texte de la tragédie et les propos de Delacroix, en valorisant un faire de l’imagination, d’inspiration multiple et de facture inter-iconique. Grâce au collationnement d’une quinzaine d’exemplaires du livre, conservés dans les dépôts publics de plusieurs pays, on découvre en quoi la quinzième lithographie, l’apparition de Marguerite au sabbat, est exceptionnelle. L’interprétation proposée se fonde sur le rôle de l’ imagination dans ce Faust français, la pratique graphique de Delacroix, le passage afférent, et Le Voyage en Italie de Goethe. Quelques rectifications sur la manière usuelle de considérer cette œuvre sont apportées.