Clio 24:171-194 (
2006)
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Abstract
Cet article explique la persistance de l’exclusion des femmes dans la Troisième République en étendant l’argument de Carole Pateman et de Geneviève Fraisse, suivant lequel cette exclusion est inhérente au projet républicain. L’article se fonde sur : 1) l’absence de revendication de suffrage féminin durant les années 1870, en considérant surtout l’échec de la campagne suffragiste de 1872 mise en œuvre par Léon Richer et Maria Deraismes ; 2) la persistance chez les républicains du modèle familial, dérivé de Rousseau ; 3) le caractère de l’illégitimité présumée de la participation féminine, en considérant l’idée des égéries à cette époque ; enfin, la nature de la liaison entre Léonie Léon et Gambetta telle que leurs lettres nous la révèlent, pour démontrer qu’il s’agissait d’une relation foncièrement politique néanmoins limitée par l’ordre sexuel de l’époque, car l’exclusion politique de la femme restait inhérente à la mentalité républicaine.