Abstract
Scheler, dans sa période dite intermédiaire, critique le caractère logique de la réduction husserlienne dont la méthode serait sous le joug d’un paradigme intellectualiste. Cette critique constructive prend la forme d’une inclusion des actes intentionnels alogiques ou émotionnels obéissant à une « logique du cœur », ce qui implique une opération d’inversion du primat, supposé traditionnel et dominant jusqu’à Husserl compris, de la connaissance sur l’affectivité, et singulièrement sur l’« amour ». Dans les derniers travaux de Scheler, la « logique du cœur » continue de commander la méthode et la pratique de la réduction, car la fonction du « cœur » se trouve amplifiée dans le mouvement de conversion propre à la réduction phénoménologique réintérprétée en « réduction ascétique ».