Abstract

L’éthique est opérante dans la politique même si son rôle reste parfois difficile à percevoir. L’article relève la volonté des rédacteurs des constitutions de contraindre les détenteurs d’offices politiques à se montrer à la hauteur des exigences éthiques, par la mise en place des dispositifs institutionnels les plus divers poursuivant cette fin (comme les élections et les mandats de durée limitée). L’article met en évidence aussi le rôle d’une vision normative, « aristotélicienne » de la politique, dans laquelle éthique et politique convergent entièrement. Cette vision normative constitue une stimulation bienvenue pour toute société et pour tout gouvernement. Mais elle constitue aussi un facteur d’opacité dans la conduite des affaires de la collectivité, dans la mesure où elle rend inavouable tout ce qui ne se situe pas à son niveau. Les exigences éthiques, en rendant les hommes rétifs à cette opacité, constituent un facteur de crise pour la politique.